chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
137 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Slaughter Messiah - Cursed to the Pyre

Chronique

Slaughter Messiah Cursed to the Pyre
Je l’attendais ferme celui-là. Les démos et EPs de Slaughter Messiah, découvertes il y a quelques années, m’avaient foutu la bave au lèvres comme rarement. Du metal extrême à l’ancienne, blindé d’esprit punk et rock’n’roll, joué à toute berzingue sur des amplis enragés. Ça sonnait bouillant, furieux, dévoué et possédé. Le morceau « Black Speed Terror » en particulier m’a fait péter un plomb dans ma cuisine un nombre incalculable de fois. Autant dire que l’album n’avait pas intérêt à décevoir.

Bon, déjà l’artwork par Rok de Sad Ex, ça en jette un peu. Ok, le mec n’a quasiment produit que des variations sur le même thème de toute sa carrière d’artiste visuel, mais ça reste cool. Puis le format est parfait aussi : 42 minutes dans un CD sorti chez High Roller. En gros, le décorum est impeccable. Reste plus qu’à s’envoyer les riffs de la horde de ce cher Lord Sabathan.

On commence sur « From the Tomb into the Void », qui riffouille bien comme il faut. Ouverture heavy un peu tragique, puis on thrashouille bien méchamment sur du D-beat (sûrement mon pattern de batterie favori après le blast, content !). On ne va pas faire comme si c’était original, dans le sens où même le dernier spectacle de Gad Elmaleh est plus original que ça. Mais on s’en branle, je l’ai déjà souvent dit. Quand on écoute du vieux metal de la mort ou du noir ou du tabassage, c’est pour se faire casser la gueule avec des outils old-school, qui continuent de faire leurs preuves après des années. La piste passe très bien, la voix de Sabathan est aussi grinçante et railleuse que sur les démos, le son est un peu plus propre, la batterie manque un poil de méchanceté peut-être … Enfin, l’album s’ouvre quand même sur du satisfaisant.

« Mutlated by the Depths » attaque dès la fin de la piste précédente, et on ne s’y amuse pas tout à fait autant. Les riffs ont du mal à prendre, ça piétine un peu, ça manque de dynamisme … Les compos du groupe se veulent plus travaillées, plus variées et « intelligentes », mais étrangement, on a un peu l’impression de faire du sur place. Ça va déjà mieux sur « Pouring Chaos », qui blast et punkise à souhait, avec des riffs plus basiques. La chose se vérifiera en fait tout au long de l’album : dès que le groupe essaye de sophistiquer un peu sa musique, on s’ennuie un chouilla. Symptomatiquement, les pistes se sont allongées, jusqu’à aller taper dans les six minutes pour « Hideous Affliction », qui se paume dans ses longueurs pas bien intéressantes. De manière plus général, le groupe a quand même perdu en agressivité, en immédiateté et en efficacité. Il ne vient plus coller une mandale à chaque baisse d’attention, il laisse même l’auditeur s’endormir par moment … Les riffs « mélodique » sur « Hideous Affliction » qui se la jouent un peu Denial of God sont par exemple relativement dispensables, et donnent le sentiment que le groupe s’enlise.

Il y a un signe qui ne trompe pas. Les 42 minutes de l’album passent bien trop lentement pour une durée aussi courte. Et ça, ça n’est jamais une bonne chose. Rien n’est exactement mauvais, et on assiste parfois à des sursauts d’intérêts en milieu de pistes, au moment où elles allaient définitivement basculer dans le chiant. C’est le cas sur la déjà deux fois citée « Hideous Affliciton », ou le break un peu épique sur la troisième minute fait clairement relever la tête. Mais l’effet est cassé par la séquence doom qui se pointe juste ensuite, qui n’est pas affreuse en soi, mais qui allonge encore une piste déjà bien baveuse. Une piste entièrement doom en milieu d’album aurait été très sympas pour le coup, mais dans ce cas-ci, je trouve le dosage mal effectué. Pareil sur « Descending to Black Fire », la grosse séquence rock’n’roll un peu motorheadienne à la troisième minute aurait pu tout péter avec son riff simple, son solo en tapping et son entrain bien crade … Mais non, c’est juste un peu entraînant, et pas dévastateur. La faut à un son de gratte trop gentillet, presque un peu étouffé, qui ronfle mais n’explose pas. Frustration.

Bien sûr que c’est facile de critiquer. Mais enfin, quand problème il y a … Je suis pourtant un parfait représentant du public idéal de ce genre de musique, un gros fan de vieux heavy, de thrash dégueu, de death poisseux et de black primitif. Et pourtant, ça ne passe pas. Et je suis conforté dans mon idée que cet album n’est pas à la hauteur de ce qu’il aurait pu et dû être quand je vois le pied intégral que je prends encore régulièrement sur les productions plus courtes du groupe. C’est moche à dire, mais je ne pense pas revenir sur cet album. Il manque de régularité dans l’accroche, de frénésie, de mordant dans le son. Ce n’est pas vraiment un échec, mais plutôt une demi-teinte pas satisfaisante. Et surtout assez décevante. C’est dommage, mais c’est dommage … On dézinguait un peu plus le son, on ramassait les compos en virant les parties les plus dispensables, et on avait une grosse demi-heure ultra bonnarde ! Je ne l’ai sans doute pas assez dit, mais il y a tout de même de très bonnes trouvailles de riff sur cet album, comme sur « Pyre », l’un des meilleures morceaux. Comme le disait Saint-Exupéry, « la perfection, ce n’est pas quand il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à retirer ».

La grosse tuerie, ce sera pour la prochaine fois. Ici, on a un apéritif qui s’éternise un peu trop. On a faim, et on a envie de mordre dans un gros steak. Certains seront probablement moins sévères que moi sur cet album, mais j’en attendais réellement plus de la part de Sabathan et de ses potes. L’album passe mieux après quelques écoutes, mais continue de me faire me dire « putain, on était pas loin de la grosse branlée quand même … ». Dans un genre très proche, je recommande l’EP de Devouror déjà chroniqué ici par mes soins, qui a su prendre le top du top du metal extrême d’antan pour sortir un énorme carnage parfaitement dosé. C’est ça qu’on veut, les gars !

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Slaughter Messiah
Black / Death / Thrash old school
2020 - High Roller Records
notes
Chroniqueur : 6.5/10
Lecteurs :   -
Webzines : (5)  8.2/10

plus d'infos sur
Slaughter Messiah
Slaughter Messiah
Black / Death / Thrash old school - 2008 - Belgique
  

tracklist
01.   From The Tomb Into The Void  (04:38)
02.   Mutilated By Depths  (06:02)
03.   Pouring Chaos  (03:42)
04.   Hideous Afflicition  (06:59)
05.   Descending To Blackfire  (05:12)
06.   Pyre  (05:30)
07.   The Hammer Of Ghouls  (04:46)
08.   Fog Of The Malevolent Sore  (05:46)

Durée : 42:35

line up
parution
21 Février 2020

Essayez plutôt
Kalmah
Kalmah
Swampsong

2003 - Spikefarm Records
  
Merciless
Merciless
The Awakening

1990 - Deathlike Silence Productions
  
Voidhanger
Voidhanger
Dark Days Of The Soul

2018 - Agonia Records
  
Deadlock
Deadlock
Earth.Revolt

2005 - Lifeforce Records
  
Torchbearer
Torchbearer
Yersinia Pestis

2004 - Metal Blade Records
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique