Moribund Scum - Only Death
Chronique
Moribund Scum Only Death
Ah, l’Allemagne…
L’Allemagne et ses bières, ses Fraulein, ses « bitte » (d’amarrage, évidemment, vous croyez quoi ?), le Wacken, et ses groupes de metal tous styles confondus, parmi lesquels le thrash tient le haut du panier.
Le Big Four teuton, selon l’expression consacrée, aura ainsi contribué à répandre l’aura et la légende d’une scène qui n’a rien à envier à ses consœurs européennes.
C’est dans ce contexte que Moribund Scum débarque parmi nous avec son metal de tradition, consacrant la sortie physique de son deuxième album (après une sortie numérique restée bien confidentielle courant décembre 2019).
Issu des terres saxonnes, de Brunswick plus exactement, Moribund Scum emprunte à ses glorieux ainés paiens l’aspect sinon guerrier, du moins virulent associé à leur tumultueuse histoire.
« …Only Death », notre héros du jour, fait donc suite à une démo, un split, ainsi qu’un premier skeud, et le moins qu’on puisse dire, c’est que nos gaziers attaquent pied au plancher avec un « Servility » servi sur un plateau de riffs en acier trempé. La Ruhr, ça vous parle ?
Ca joue vite, ça joue fort, et on se dit que, si le fumet punk/crust que l’on peut déjà humer se confirme par la suite, ça jouera bref.
La seconde piste, au très évocateur titre de « Conservative Punks » me fait un tantinet tiquer : je crains en effet que ce crossover), de niveau moyen ne vienne tout gâcher.
Et puis, quel intérêt à mélanger les styles jusqu’à plus soif ? A brouiller les pistes au point de ne plus voir le bout du chemin ?
Fort heureusement, ce petit écart est vite rattrapé et quelques « Ugh » à la Tom Warrior viennent nous rappeler une chose : ici on cause metal, et velu qui plus est.
Les posers, veuillez passer votre chemin, Scheisse !
Les gars n’ont pas inventé la roue, mais l’affaire tourne plutôt rondement.
De fait, la cylindrée présentée n’est pas une grosse berline, mais plutôt un petit sporster hargneux et véloce : les Saxons sautent à pieds joints chez les métallurgistes de tradition que sont Destruction et Sodom, parfois un peu chez Kreator.
A un niveau général, leur statut indique thrash/death, mais on navigue bien ici en plein thrash à baskets.
Concernant l’aspect « death », on notera tout de même certains riffs plus maousses apparaissant de temps à autre (« Servility », et son riff d’ouverture, poilu sous les bras et lourd comme un Panzer), ou au hasard le morceau-titre biberonné chez Krupp (« Only Death », pour les distraits).
Le riffing est précis à défaut d’être transcendant, mais parfois subtil (j’en veux pour preuve ces petites incursions qui m’ont fait penser aux Nippons ni mauvais de Ritual Carnage époque, « I, Infidel »).
Les zicos mouillent le tricot et ne ménagent pas leur peine pour nous donner le « la » ou nous faire hurler à la lune (« World Sick », « Famine »).
Mais…voici à peu près tout ce que vous pourrez attendre de cette énième resucée (j’en vois qui rigolent au fond) des groupes précités, usant à peu près des mêmes ficelles utilisées depuis en gros trente-cinq ans.
Triste constat me direz-vous ?
Oui et non, car le bilan est plus contrasté que cela.
En effet, que vous soyez fan des groupes précités, ou que vous cherchiez le cousin perdu de Toxic Holocaust (avec un Joel Grind qui se serait gargarisé à la soude caustique), vous trouverez ici votre bonheur.
D’autant que les musiciens, à défaut d’être originaux maitrisent à la perfection leurs instruments, ceci étant surement du à la quantité astronomique de concerts donnés (allez voir leur page FB pour vous faire une idée, vous verrez qu’ils ne font pas semblant, notamment pour un groupe indépendant).
A réserver donc aux aficionados d’une époque révolue, mais qui auront à cœur d’investir leurs Deutsch Marks à bon escient et surtout dans un disque dont le contenu voit son curseur placé à mi-chemin entre qualité et tradition.
Ceci étant, oubliez toute écoute dans votre salon où le disque, voire la cassette (voui voui, nostalgiques je vous dis !) risquerait de prendre la poussière plus que de raison.
La teneur même du produit exigera une écoute dans votre jardin, autour d’un bon barbecue avec vos potes qui…euh,... ben non en fait.
Bon, conservez le barbecue et invitez votre chat, puis hurlez à la mort « Sacred Hell » à vos voisins médusés.
Ils adoreront, parole de scout.
On peut être confinés, mais pas con, in fine !!!!
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