Chepang - Chatta
Chronique
Chepang Chatta
C'est la curiosité qui m'a fait me pencher sur Chepang, avant même l'étiquette "Grindcore" revendiquée par le combo. Formé au Népal en 2016, puis expatrié aux USA, le combo a acquis un petit succès d'estime suite à la sortie de "Dadhelo", en 2017. L'album a beau avoir été descendu en flèche par quelques frustrés sur Metal Archives, il réservait quelques instants de bravoure pour qui goûte son Grindcore quand il pédale tête dans le guidon - malgré un son un peu cru. Chepang y dévoilait d'ailleurs déjà son goût pour l'expérimentation, l'aventure hors des sentiers battus : au-delà des bidouillages et mélanges pas forcément toujours très heureux (nous y reviendrons), c'est que la formation comporte deux batteurs... Qui jouent strictement les mêmes partitions. Question intérêt, on repassera, mais bon, cette petite fantaisie semble en exciter plus d'un.
Baste. Le combo est donc de retour cette année, avec "Chatta", sorti en LP chez Nerve Altar. Pour être honnête, en voyant la pochette de Srijit Raj Bhandari, franchement immonde dans ses teintes criardes, mais également l'étiquette "Jazz" collée sur certains titres, je m'attendais au pire, les prises de risques passées de "Dadhelo" m'ayant rapidement détourné de ce dernier. Ils m'ont bien eu, les salopards !
Oui, des approximations Jazz, il y en a. Elles sont d'ailleurs, à mon goût, inintéressantes au possible. Bordéliques pour être bordéliques, n'ajoutant aucune plus-value à "Chatta", sur le plan musical comme conceptuel. Il en est de même pour la seconde face de la galette, dévouée toute entière à des remixes electro qui, s'ils sont de bonne facture, me donnent l'impression d'inutilement gonfler la durée du disque. Je râle, je râle, certes, mais la note qui sanctionne ce second full-length explique pourquoi je le saigne à répétition : c'est que lorsqu'il s'agit de pousser les potar à fond et de se faire saigner les phalanges sur le cerclage des fûts, Chepang tire, haut-la-main, son épingle du jeu.
"Chatta" est indécent de violence, de vélocité, une leçon de Grindcore qui ponce le derme à grands coups de riffs assassins. Complimenté par une production signée Colin Marston (définitivement plus intéressant derrière une table de mixage qu'un instrument), Chepang emprunte aussi bien chez les légendaires Polonais d'Antigama dans leurs bons jours (l'ouverture de "Bhramit", ou l'explosion "Hantakari", par exemple) que dans le riffing de Takafumi "robot hands" Matsubara - deux gages de qualité, quoi. Pas plus mal qu'il y ait ces quelques errances au saxophone, finalement, car elles nous permettent de reprendre notre souffle entre deux punitions. Car des branlées dans les règles de l'art, il y en a, et de quoi contenter tout le monde ! Tu aimes ton Grindcore quand il tire dangereusement sur le Punk ? Les D-beats de "Samajik Suchana", le très frontal "Murkha" et son chant aviné sont là pour toi. Ou peut-être préfères-tu le Grindcore tragique, celui qui faisait les plus belles heures des regrettés Splitter ? Un petit coup du tonitruant "Sano Dhukur" et sa guitare qui larsen te mettront le petit coup de fouet que tu recherches. C'est court, c'est bon, et on revient au comptoir, la gamelle vide entre les mains, pour en redemander.
Bref, malgré des expérimentations Jazzy (heureusement discrètes) qui sonnent comme un Naked City ayant moisi trop longtemps au fond d'un bac à soldes, et une face B de remixes Electro dispensables, "Chatta" possède suffisamment de moments forts pour contenter tout amateur de Grindcore, à la recherche de nouveautés goûtues à se mettre sous la dent.
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