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Pearl Jam - Lightning Bolt

Chronique

Pearl Jam Lightning Bolt
Dernier album de Pearl Jam à trouver place dans les colonnes de Thrashocore, Lightning Bolt célébrait il y a quelques jours encore son septième anniversaire. Succédant à un Backspacer mené avec légèreté, simplicité et dynamisme, ce dixième témoignage longue durée s’inscrit dans une démarche certainement très différente et en tout cas bien moins spontanée. En effet, si les premières sessions d’enregistrements eurent lieu à Los Angeles en octobre 2011 sous la houlette d’un Brendan O’Brien bien décidé à rester en si bonne compagnie (et réciproquement), celles-ci ne seront pourtant finalisées qu’en avril 2013. La faute à un premier jet jugé peu concluant et à des plannings individuels particulièrement chargés contraignant les deux parties à espacer d’au moins un an les deux dernières sessions. Entre messieurs Eddie Vedder parti faire en solo le tour des grandes salles du pays en compagnie de son ukulélé, Matt Cameron réintégrant les rangs d’un Soundgarden fraîchement ressuscité, Jeff Ament occupé en studio pour l’enregistrement de son deuxième album, Stone Gossard renouant avec ses anciens camarades de Brad et Mike McCready invité à aligner quelques solos sur le premier album de ses copains de Walking Papers, difficile de trouver du temps pour accorder ses violons et coucher sur bande un album digne de ce nom.

Pour illustrer ce disque, Pearl Jam à fait appel aux services de Don Pendleton, un ancien graphiste devenu depuis artiste Freelance et qui a collaboré à la fin des années 90 et au début des années 2000 avec quelques unes des plus grandes marques de skateboard, notamment Element et Alien Workshop dont on reconnait d’ailleurs assez bien l’identité visuelle dans ces nombreuses illustrations présentées ici, que ce soit en couverture de l’album où bien dans le livret qui l’accompagne. Des illustrations graphiques faites essentiellement de symboles et d’icônes pour le moins explicites et qui, individuellement, vont permettre de mettre en image ces idées et ces thèmes évoqués par Eddie Vedder dans les paroles qu’il est le seul à écrire.

Toujours aussi impeccable et bien équilibrée, la production de monsieur O’Brien va ici servir des compositions bien moins expéditives et surtout un peu plus élaborées que sur Backspacer. Certains titres, notamment ce "Mind Your Manners" (ainsi que "Lightning Bolt" dans une moindre mesure) ayant fait office à l’époque de premier single, continuent de perpétuer brièvement cet héritage Punk Rock (celui des Dead Kennedys ou The Dead Boys) qui constitue l’une des bases principales de la musique de Pearl Jam (riffing simple et efficace, section rythmique particulièrement entrainante, rage non dissimulée, mélodies entêtantes) mais d’une manière générale, le groupe de Seattle renoue ici avec un esprit Hard Rock/Folk 70’s rappelant davantage l’époque de Vitalogy et No Code.

Malheureusement c’est là que Pearl Jam loupe la marche et fait à mon sens son premier véritable faux pas ou en tout cas c’est là qu’il me convainc le moins... Ce n’est pas que ce Lightning Bolt soit un mauvais album (au fond je l’aime bien quand même), mais il est à mon sens le plus faible de la longue discographie des Américains. La faute à une succession de titres beaucoup trop plan-plan, un manque d’envergure flagrant, des compositions que je trouve parfois un peu trop mielleuses et inoffensives ("Sirens" trop sirupeuse, "Infallible" particulièrement agaçante, "Pendulum" sur laquelle il ne se passe pas grand chose, "Sleeping By Myself" qui aurait mieux fait de rester sur l’album de ukulélé de papa Vedder ou ce "Future Days" qui malgré ces guitares aux sonorités Country loin d’être déplaisantes pèche par ce piano de divas tire-larmes et son ambiance de comédie romantique pour adolescent) et à cette fâcheuse tendance qu’à le groupe de calmer le jeu une fois arrivé à mi-parcours, créant dès lors une véritable impression de déséquilibre. Et puisque nous en sommes à parler des irritants, impossible de ne pas aborder le cas d’"Infallible", seul morceau de Pearl Jam à ce jour qui me sort véritablement par les trous de nez... En cause, ce riffing insignifiant et pourtant extrêmement pénible et ce développement en une sorte de morceau Rock lisse et sans âme tristement calibré pour la radio... Pouah !

Heureusement, on trouve tout de même sur Lightning Bolt de quoi faire passer la pilule et rendre finalement l’écoute plutôt agréable dans son ensemble. On retiendra ainsi le très bon "Gateway" qui ouvre l’album sur une note Heavy Rock/Grunge des plus sympathiques, "Mind Your Manners" qui en dépit de son riffing extrêmement simple va insuffler une bonne grosse dose d’énergie dès les premières minutes de l’album sans oublier d’apporter une touche de mélodie particulièrement bien sentie, "My Father’s Son", "Lightning Bolt" et "Swallowed Whole" qui ne manquent pas d’allant eux non plus bien qu’ils soient tout de même beaucoup plus nuancés, "Let The Records Play" et son atmosphère délicieusement bluesy sublimée par les quelques courts solos d’un Mike McCready en grande forme ou bien encore le très chouette "Yellow Moon" et ses faux-airs de ballades à la Neil Young. D’ailleurs en parlant de Mike McCready, on ne peut que se réjouir de la place qui lui est laissé pour poser sur chaque titre ou presque ses solos dont il à le secret. Des solos et leads qui permettent justement d’apporter un poil plus de caractère à ces titres les moins intéressants ("Sirens" à 3:35, "Infallible" à 3:07, "Sleeping By Myself" à 1:30) et cette dynamique nécessaire ainsi qu’une certaine force aux autres compositions de l’album ("Getaway" à 2:16, "Mind Your Manners" à 1:30, "Lightning Bolt" à 1:13, "Let The Records Play" à 2:06, "Yellow Moon" à 1:03 et 3:01).

Malgré ses défauts évidents et quelque peu pénalisant au regard du reste de la discographie des Américains, Lightning Bolt demeure néanmoins un album plutôt sympathique. Tout n’y est pas bon, loin de là, mais les titres qui le sont permettent néanmoins d’apprécier l’album dans sa globalité sans avoir envie d’en stopper immédiatement l’écoute. Bien sur ce n’est pas ce dixième album que l’on choisira si l’on ne devait garder qu’un seul album de Pearl Jam (ou même cinq) mais malgré tout le groupe de Seattle reste ici fidèle à ce qu’il a toujours été: un groupe de Rock passionné et versatile, proche de son public et du monde qui l’entoure. Alors il pourrait sembler dommage de clôturer ce chapitre Pearl Jam sur une touche non pas négative mais plus critique qu’à l’accoutumé sauf qu’on n’en pas tout à fait terminé avec Eddie Vedder et ses copains. La suite très bientôt !

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2 COMMENTAIRE(S)

AxGxB citer
AxGxB
14/11/2020 15:18
note: 7/10
choochoo a écrit : Toujours un réel plaisir de lire ces chroniques.

Je le trouve aussi vraiment "très, très plan-plan"


C'est gentil, merci Clin d'oeil
choochoo citer
choochoo
14/11/2020 11:01
Toujours un réel plaisir de lire ces chroniques.

Je le trouve aussi vraiment "très, très plan-plan"

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Pearl Jam
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs : (2)  7.25/10
Webzines : (6)  6.58/10

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Grunge - 1990 - Etats-Unis
  

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Pearl Jam

Extrait de "Lightning Bolt"
  

tracklist
01.   Getaway  (03:26)
02.   Mind Your Manners  (02:38)
03.   My Father's Son  (03:07)
04.   Sirens  (05:41)
05.   Lightning Bolt  (04:13)
06.   Infallible  (05:22)
07.   Pendulum  (03:44)
08.   Swallowed Whole  (03:51)
09.   Let The Records Play  (03:46)
10.   Sleeping By Myself  (03:04)
11.   Yellow Moon  (03:52)
12.   Future Days  (04:22)

Durée : 47:14

line up
parution
11 Octobre 2013

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