chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
124 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Alcest - Spiritual Instinct

Chronique

Alcest Spiritual Instinct
Eh oui, presque un an. Mais que voulez-vous, c’est pas facile à assumer aussi… Comment voulez-vous concilier mon amour immodéré de Revenge, mon culte rendu à Beherit, mon autel dédié à Darkthrone et mes prières quotidiennes à Sodom avec l’écoute d’Alcest ? Ben c’est assez simple ; ça ne se concilie pas. Et ça ne s’explique pas non plus. J’aime Alcest, et j’aime tout. Souvenirs d’un autre monde, Ecailles de Lune, Les Voyages de l’Âme, même les tout glucoses Kodama et Shelter. Et pourtant, Dieu sait que je crache allégrement et très volontiers sur le post-black et les guimauves sirupeuses que ce genre nous balance depuis une grosse dizaine d’années. Mais Alcest, j’adore.

La pochette n’est pas dingue, il faut le dire. Ce sphinx diabétique tout tristounet sur fond noir, œuvre de Førtifem, ne donne pas bien envie. C’est surtout son visage qui me crispe, en fait, je ne saurais vraiment dire pourquoi... L’artwork a au moins le mérite d’annoncer quelque chose de plus sombre, c’est déjà ça. Et ça ne trompe pas. Neige a même annoncé en interview que cet album était le seul à avoir été composé sous l’effet de la colère, entre autres. Neige pas content. Neige enragé. Le petit chaton qui crachouille en hérissant le poil gris. Mes albums de Black Witchery en frémissent d’effroi, tiens.

Voilà, j’ai fait mes vannes, j’ai acheté ma caution trve, maintenant je peux faire la groupie. J’adore. « Les Jardins de Minuit » avec ses mélodies en trémolo sur fond de blast tout plein de réverbération, les hurlements de Neige… Tout ce que j’aime chez Alcest, et tout ce qui me fait gerber chez n’importe quel autre groupe de post-black. Il me fait rire, le Stéphane, à dire à qui veut l’entendre que le black metal n’est plus qu’une très fine influence pour lui. Ses pistes sont très régulièrement cimentées sur un cadre black metal on ne peut plus reconnaissable. On ne s’en débarrasse jamais vraiment, hein ? Ben tant mieux. Parce que cette première piste est sublime. Nocturne à souhait. Je vois d’immobiles massifs de buis, des lits de fleurs évanouies, des arbres épais aux feuillages gras pour offrir de l’ombre aux parterres… Et un immense paon albinos qui traverse l’air assombri en fouettant l’air, le bec grand ouvert sur un cri de spectre. Voilà, « Les Jardins de Minuit », c’est exactement ça. Et sur « Protection », le paon s’est posé sur une branche. Il regarde le jardin, sévère, et c’est le petit lapin tout mouillé de rosée qui s’émeut de sa beauté… Vous voyez bien que ça rend complétement tarlouze Alcest ! D’autant plus que je dois avoir un sacré problème avec les lapins, j’avais passé une chronique entière à expliquer pourquoi Watain était un petit lapinou à l’occasion de leur dernier album, sur un autre webzine … Je finis la chronique et je vais faire un tour à Jardiland, tiens.

Bon, c’est vrai, Alcest n’est pas que black metal. Sur « Sapphire », on retrouve quelque chose à la Kodama, avec ce côté post-punk shoegazant. Moins nocturne, plus solaire, la piste fait office de récréation après les ténèbres bleutées du début d’album. Très chouette, mais évidemment pas aussi marquant pour moi que les tueries feutrées précédentes. On ressort quelques hurlements en fin de parcours pour l’intensité, et on conclut sur une combinaison des chœurs et des couplets. Cinq minutes, maîtrisées, efficaces, prenantes. J’avais baissé la garde, et voilà que le beat synthétique de « L’île des Morts » débarque, vite rattrapé par une montée mélodique et vocale qui sonnerait presque… doom. Si si. Avec du black dedans et la dose de post-rock qui va bien, mais doom quand même. Toute cette frange de doom éthéré à la Swallow the Sun ou Trees of Eternity. C’est très léger, n’allez pas vous exciter, mais l’ambiance globale de la piste a définitivement quelque chose qui me fait penser à du doom, avec des petits éléments comme la légère dissonance en milieu de refrain, ou les accords bien appuyés qui arrivent juste après vers 3.20 suivis par une lead tourmentée. La piste est un peu longuette, neuf minutes, et aurait peut-être gagné à être un poil plus ramassé, en revanche.

Allez, tiers final, qui débute sur la superbe mélodie de « Le Miroir », soutenue par des claviers tout argentés. Magnifique, terriblement chargée en émotions, la piste est construite sur une montée en puissance aboutissant sur un pic d’intensité, délié derrière par un arpège rêveur parfaitement alcestien. Et on termine sur la piste éponyme, qui revient vers quelque chose de plus shoegaze et post-rock. Douceur, sérénité, apaisement. « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté », comme dirait l’autre.

Je ne sais pas trop quoi vous dire, moi. Alcest me touche, encore et toujours, presque à mon corps défendant. Même signé chez Nuclear Blast, même en étant la coqueluche des bobos et des immonde untrves qui salissent de leur présence les plus basses marches du Hall, même quand j’avais prévu d’écouter Peste Noire (hin hin). Avec sa production parfaite (cette batterie, mmmmh), ses mélodies d’ange de nuit, sa voix de séraphin … Alcest me touche. Allez, barre-toi, laisse-moi essayer de me faire croire que je suis un evil demoniac warrior of the absolute holocaustic nuclear apocalypse. Fous le camp. Planque-toi en attendant que je ne sois plus trop fâché avec ma fierté, puis reviens et installe-toi dans la chambre. Comme d’hab.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Alcest
Post Black Metal
2019 - Nuclear Blast Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (8)  8.56/10
Webzines : (11)  7.73/10

plus d'infos sur
Alcest
Alcest
Post Black Metal - 1999 - France
  

tracklist
01.   Les jardins de minuit  (07:53)
02.   Protection  (05:50)
03.   Sapphire  (05:01)
04.   L'île des morts  (09:04)
05.   Le miroir  (05:31)
06.   Spiritual Instinct  (07:43)

Durée : 41.02 min.

parution
25 Octobre 2019

voir aussi
Alcest
Alcest
Souvenirs D'un Autre Monde

2007 - Prophecy Productions
  

Essayez aussi
Emperor
Emperor
Prometheus
(The Discipline Of Fire And Demise)

2001 - Candlelight Records
  
Wolves In The Throne Room
Wolves In The Throne Room
Celestial Lineage

2011 - Southern Lord Recordings
  
Aodon
Aodon
11069

2020 - Willowtip Records
  
Wesenwille
Wesenwille
III: The Great Light Above

2022 - Les Acteurs de l'Ombre
  
Aodon
Aodon
Portraits

2023 - Willowtip Records
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique