chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
145 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Thou - Blessings Of The Highest Order

Chronique

Thou Blessings Of The Highest Order (Compil.)
Le sludge, c’est mon grunge à moi. Avec ses histoires de détresses physique et mentale, sa lourdeur issue du punk, ses grésillements qui frôlent le psychédélisme et plongent dans un malaise bien réel, son dynamisme où blues et rock se rencontrent dans un écroulement commun, son jusqu’auboutisme confinant autant à une certaine radicalité qu’à une belle bêtise toute adolescente... Il y a de quoi faire des ponts, entre le grunge et lui, au point de les voir frères dans mon esprit.

Peu importe que vous soyez ou non d’accord avec cela : Thou, lui, a très bien montré les liens entre les deux, que ce soit dans ses différentes œuvres personnelles ou ses reprises multiples d’artistes de la scène grunge de l’époque. Soundgarden avec « 4th Of July », Alice In Chains avec « Brother » et « No Excuses »... et, pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, Nirvana, dont on retrouve ici l’ensemble des hommages que la bande de Bâton Rouge lui a rendu.

Une compilation pour l’instant disponible uniquement au format numérique, composée de reprises et dont les morceaux d’origine viennent d’un groupe qui, contrairement à pas mal d’autres, ne m’a pas marqué plus que ça ? Oui, mais c’est Thou qui s’en charge. On comprend donc que je suis allé tête baissée vers ces seize titres, doutant peu de la faculté du groupe à magnifier ce qu’il touche de ses doigts sludge (Raaaaah, sa version de « A Prayer To God » de Shellac... Un expert en la matière) ! C’est bien le cas sur ces soixante-neuf minutes, où l’on se demande qui apporte sa bénédiction à l’autre. Car Thou ne fait pas ici que suivre scrupuleusement un cahier des charges : il infecte les créations du trio de Seattle de ses éléments les plus toxiques, montrant toute sa capacité à défourailler comme rarement, à la manière de ce qu’il a pu présenter lors d’un autre catalogue, le malveillant Ceremonies Of Humiliation. Il suffit de lancer l’écoute et d’accueillir « Aneurysm », premier morceau jouissif au possible, pour s’en rendre compte !

Avec un tracklisting réfléchi – du moins sur la version de Robotic Empire, celle autoproduite paraissant moins fluide à mes oreilles –, l’ensemble donne l’impression d’écouter un album à part entière où moments de lourdeur intense (« Endless Nameless », pouah !) et morceaux entêtants (« Scentless Apprentice », « In Bloom » ou encore cette reprise accrocheuse de « Even In His Youth ») se succèdent dans une cascade de délices pour qui aime se faire mal, rendant cette grosse heure facile à passer. Plus qu’un mariage des genres, c’est une harmonie rare qui se découvre ici, voyant cette compilation comme un lointain cousin d’Acid Bath. Même atmosphère vénéneuse et sale, même beauté virale, même chaleur étouffante, même vie hurlée à s’en faire mal : Thou, par un hasard heureux qu’apporte cette compilation, accentue ici son étrange charme, jusqu’à un final grandiose où l’écorchée « My Girl » finit d’épater, un genou à terre d’admiration et de fatigue heureuse.

Il n’y a rien de plus à dire, quand on passe autant de temps la gueule ouverte, abasourdi par ce qui semble être au départ une simple réunion de reprises faites au cours des années : Blessings Of The Highest Order est une réussite comme on en voit peu, dotée d’une ambiance particulière et d’une identité forte que je n’ai jamais rencontrées dans une autre compilation de ce genre. Certes, on sent le groupe parfois plus timide, notamment lors de « Something In The Way » où l’interprétation se fait plus respectueuse, brisant un peu la magie d’écouter ici non pas des reprises de Nirvana mais bien l’album grunge de Thou. « Territorial Pissings », aussi entraînante puisse-t-elle être, dénote également au sein de cette salle de torture où le grunge se prend des coups de fouet noise et plombé par le sludge. Cela n’empêche pas l’essai d’être un hold-up aussi impressionnant qu’extra-terrestre, de la part d’une formation qui en compte pourtant déjà quelques-uns à son actif. Mais, après tout, qui d’autre que les Louisianais aurait pu faire pareil tour de passe-passe ?

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

2 COMMENTAIRE(S)

northstar citer
northstar
25/07/2020 21:34
note: 4/5
Wow 4.5, de mon côté il mérite un bon 4 , excellent album de reprises et ça semble la mode , Mantar avec son Grungetown (qui n'est pas très bon d'ailleurs), plus récemment Inter Arma avec des covers de NIN , Ministry et compagnie...
lkea citer
lkea
25/07/2020 09:17
note: 4.5/5
Note : la version autoproduite contient, par rapport à celle de Robotic Empire, des versions allongées de samples de certains titres, en plus d’un tracklisting différent. Ah, et elle est en téléchargement à prix libre, comme à peu près tout ce qu'a sorti le groupe !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Thou
Sludge / Grunge
2020 - Autoproduction / Robotic Empire
notes
Chroniqueur : 4.5/5
Lecteurs : (2)  4.25/5
Webzines : (1)  3.75/5

plus d'infos sur
Thou
Thou
Sludge atmosphérique - 2005 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Aneurysm  (04:23)
02.   Dive  (04:09)
03.   Stain  (02:59)
04.   Sifting  (06:10)
05.   Blew  (03:09)
06.   Floyd The Barber  (03:04)
07.   School  (02:35)
08.   Milk It  (03:59)
09.   Scentless Apprentice  (04:02)
10.   I Hate Myself And I Want To Die  (04:03)
11.   Territorial Pissings  (02:25)
12.   Endless Nameless  (07:05)
13.   Even In His Youth  (03:13)
14.   In Bloom  (04:27)
15.   Something In The Way  (05:02)
16.   My Girl  (08:56)

Durée : 69 minutes 49 secondes

line up
parution
5 Juin 2020

voir aussi
Thou
Thou
Inconsolable (EP)

2018 - Community Records
  
Thou / The Body
Thou / The Body
Released from Love (Coll.)

2014 - Vinyl Rites
  
Thou / Emma Ruth Rundle
Thou / Emma Ruth Rundle
The Helm of Sorrow (EP)

2021 - Sacred Bones Records
  
Thou
Thou
The House Primordial (EP)

2018 - Robotic Empire
  
Thou
Thou
Heathen

2014 - Gilead Media
  

Essayez aussi
16
16
Dream Squasher

2020 - Relapse Records
  
Melvins
Melvins
Bullhead

1991 - Boner Records
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique