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Defeated Sanity - The Sanguinary Impetus

Chronique

Defeated Sanity The Sanguinary Impetus
Mine de rien, ça faisait longtemps que l'on n'avait pas eu le droit à un véritable album de Defeated Sanity. Depuis l'excellent Passages into Deformity en 2013. Je considère en effet plus le double EP Disposal of the Dead / Dharmata de 2016, confrontant sur deux parties bien distinctes brutal death des cavernes et death technique de haute volée, comme une expérience à part. Sept années séparent donc Passages into Deformity du petit nouveau The Sanguinary Impetus publié fin juillet chez Willowtip Records. Comme de coutume, l'opus présente un nouveau chanteur, l'Américain Josh Welshman (ex-Autonomy), recruté en 2016 à la place de Konstantin Lühring (Despondency, Resection). Plus étonnant et dommageable, Christian Kühn, guitariste depuis 2005, a quitté le groupe l'année dernière, ayant juste eu le temps de participer à la composition sur "Imposed Corporeal Inhabitation" et "Drivelling Putrefaction". Il n'a pas été remplacé depuis, les Teutons utilisant les services de deux guitaristes de session, l'Anglais Daniel Thornton (Abhorrent Decimation) et l'Américain Justin Sakogawa (Splattered, Warscythe, ex-Hatriot) qui ont toutefois apporté un coup de main sur le disque. Defeated Sanity est donc devenu un trio où Lille Gruber, seul membre d'origine, reste la tête pensante, épaulé par le bassiste de longue date Jacob Schmidt.

Au-delà du plaisir de retrouver les Allemands, qui dominent outrageusement le brutal death depuis plus d'une décennie, l'intérêt de ce The Sanguinary Impetus était de savoir si la formation reviendrait à un son plus classique ou si Disposal of the Dead / Dharmata pré-figurait son nouveau visage. Pas très fan du tech death 90's de Dharmata, j'espérais personnellement un retour aux sources. Si la réponse ne se trouve sans doute pas dans la pochette (quoique ...), j'avoue que celle-ci ne m'a pas donné entière satisfaction alors que j'ai toujours adoré leurs artworks. Jon Zig s'était montré plus inspiré pour Disposal of the Dead. C'est rouge, c'est gore mais on n'y distingue pas grand chose. On est très loin des détails de Passages into Deformity, sans doute la cover la plus réussie de la discographie du combo.

Cette première petite déception en a précédé une bien plus grande. Car pour la première fois, Defeated Sanity me déçoit. Si The Sanguinary Impetus se veut la suite de Passages into Deformity dans cette volonté de pousser les limites des musiciens et du brutal death toujours plus loin, de placer la barre toujours plus haut, ce nouvel opus me laisse une impression de "forcé". C'est à dire qu'il prend plus souvent la forme d'un exercice de style où les mecs cherchent à sonner le plus technique possible que d'un album de musique avec de vrais morceaux. À force de vouloir en faire toujours plus, de montrer à quel point on maîtrise son instrument, on enchaîne les plans tarabiscotés en oubliant l'essentiel, la fluidité et l'efficacité. Clairement, le tech death de Dharmata a laissé des traces avec toutes ces séquences de tricotage que je trouve assez chiantes. De là à dire qu'il ne faut pas s'étonner en voyant que Colin Marston de Behold the Arctopus s'est occupé du mixage et du mastering, je n'irais pas jusque-là mais il y a tout de même un peu de ça.

Cela fait-il de The Sanguinary Impetus un mauvais album ? Non, car au-delà de cette fâcheuse tendance à se tripoter la nouille en se regardant jouer sans se demander si cela garde de l'intérêt pour l'auditeur, ce qui fait le charme de Defeated Sanity n'a pas non plus complètement disparu. J'ai toujours beaucoup aimé le son des albums des Teutons, The Sanguinary Impetus ne fait pas exception malgré une batterie légèrement sous-mixée qui a tendance à se noyer sur les passages les plus rapides. Comme d'habitude, le combo d'outre-Rhin a fait un choix de production à contre-courant de la scène brutal death technique actuelle, qui passe plus de temps à tout retoucher en studio qu'à composer de bons riffs, en privilégiant notamment un son naturel pour la batterie. Cela va nécessiter des écoutes au casque pour déceler toutes les subtilités du jeu tentaculaire de Lille Gruber mais c'est tellement plus sympa à écouter que toutes ces merdes robotisées. En parlant de Gruber, difficile de ne pas être impressionné par son jeu caractéristique tout en explosivité, cassures et surprises, passant de grooves jazzy pleins de toucher et de feeling à des plans brutal death néandertalien ou des gravity inhumains comme s'il s'agissait de deux batteurs différents. Le mec est dans une autre dimension et il continue de nous épater album après album. Dire que c'est lui qui compose quasiment tout et qui enregistre aussi les parties de guitares ! Son compère Jacob Schmidt fait lui la leçon niveau basse, instrument aux lignes aventureuses et groovies comme toujours bien mis en avant dans la musique des Berlinois. Et le nouveau chanteur ? Le chant n'a jamais été ce qui démarque Defeated Sanity de la concurrence, en dépit des bonnes performances de Magana et Lühring sur les opus précédents, et on reste avec Josh Welshman dans un growl bien guttural et indéchiffrable ultra classique qui fait le boulot sans toutefois apporter sa patte.

Ce que j'apprécie le plus toutefois et rend le disque un minimum appréciable pour moi, c'est que Defeated Sanity n'est heureusement pas non plus devenu un groupe de tech death à part entière et qu'il continue à proposer du gras et du brutal avec des gros ralentissements jouissifs aux riffs qui font trembler les murs, des riffs huileux qui groovent à mort et des salves de blast-beats frénétiques jubilatoires. Mes morceaux préférés seront donc ceux qui en proposent la plus grande proportion : "Conceived Through Savagery", "Entity Dissolving Entity", "Propelled into Sacrilege" et "Dislimbing the Ostracized" même si ce dernier titre se trouve étiré inutilement. Sans cela, j'avoue que j'aurais eu beaucoup plus de mal à faire passer le reste. On remerciera aussi Defeated Sanity d'être resté plutôt sage en ce qui concerne la durée qui dépasse de peu la demi-heure. Et encore, ce sont les trois dernières pistes plus développées entre quatre et six minutes qui font grimper le chrono quand les compositions précédentes se voulaient davantage expéditives en tournant autour des deux-trois minutes. Animé de cette volonté d'en mettre plein la vue, on aurait pu craindre un album à rallonge. Ouf !

The Sanguinary Impetus est un album de brutal death ambitieux, en ébullition permanente et d'un niveau technique impressionnant. Il s'agit sans aucun doute de l'œuvre la plus technique de Defeated Sanity. C'est aussi son moins bon disque, le moins convaincant et celui qui me fait le moins d'effet. Les musiciens se font plaisir en se lançant des défis et en étalant la maîtrise de leurs instruments mais ils s'éparpillent et finissent par se perdre un peu en chemin, résultant en un opus qui certes demande et mérite de nombreuses écoutes pour l'appréhender mais qui reste au final assez indigeste. Dharmata est passé par là et on retrouve sur The Sanguinary Impetus pas mal de ces passages tech death ennuyants. La technique pour la technique. Alors oui c'est un style de death metal que je n'apprécie guère et nul doute que ceux y goûtant davantage y trouveront leur compte à en croire les réactions largement positives sur le Net. J'en ai conscience, mon avis se veut minoritaire. Je suis le premier désolé d'éprouver ce sentiment mitigé à l'écoute du nouvel album d'un de mes groupes de brutal death préférés, celui qui a plié le game depuis plus de dix ans. Heureusement, la patte Defeated Sanity classique régale encore. Ce groove bien gras et ces explosions de violence compensent un peu la tendance à la branlette en apportant de l'efficacité et un côté plus direct bienvenu dans cet étalage narcissique. Je salue tout de même un groupe qui n'a plus rien à prouver mais qui cherche encore à se surpasser pour éviter le sur-place. On ne peut pas leur en vouloir de faire ce que bon leur semble, quitte à paraître présomptueux et inefficaces, tant ils ont déjà tout dit sur leurs sorties précédentes. Bravo aux Allemands pour l'exploit, ils gardent tout mon respect. Ils ont juste franchi une ligne alors que j'aurais préféré qu'ils restent de l'autre côté. On y était si bien !

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3 COMMENTAIRE(S)

Keyser citer
Keyser
22/10/2020 08:53
note: 6.5/10
Insania a écrit : Je te trouve (comme souvent :P) un peu dur, mais je te rejoins néanmoins dans les grandes lignes, j'apprécie beaucoup cet album, je ne trouve pas qu'il se rapproche tant que ça du death tech à la Archspire ou je sais pas quoi, il est pour autant bien plus tech que les précédents et on perd clairement un peu de ce côté "droit dans la gueule" que j'appréciait énormément sur les albums précédents. C'est impressionnant, objectivement très bon, mais il y a une évolution certaine vers un aspect plus démonstratif de leur musique, que j'aime aussi, juste un peu moins que le style qu'ils pratiquaient jusqu'alors. Encore une fois ça reste très maitrisé et l'équilibre est tout de même présent, et ce qui ne change pas c'est que je prend mon pied à chaque écoute, ça c'est certain...

Ah oui rien à voir avec Archspire, ça c'est de la merde en barre. Les influences sont plus à chercher chez les vieux de la vieilles des années 1990 pour la partie tech death.

Franchement, dans un style proche, je prends bien plus mon pied avec le Twitch of the Death Nerve. Dans un genre plus hystérique mais toujours bien technique, l'EP des Japonais de Shinda Saibo No Katamari est très cool aussi. Le Decarabion, que j'attends, a l'air également bien costaud, tout comme le Decayed Flesh. Et dans un style plus moderne, varié et intense, Chaos Catharsis et Depravity, c'est le haut du panier. Donc pour une fois dans une année où Defeated Sanity sort un album, ce ne sont pour moi pas les Allemands qui se dégagent en brutal death.
Ander citer
Ander
22/10/2020 08:28
note: 7/10
Un peu décontenancé au début (Phytodisgestion: on a eu des titres d'intro plus explosives) mais finalement il a parfaitement sa place dans la disco' du groupe, coincé qu'il est entre Chapters et Passages.

Donc à part ce premier titre, je trouve pas qu'ils aient tant évolué que ça, c'est plus technique globalement mais les pistes 3,4,5,6, et 9 (ça fait beaucoup) auraient pas dépareillé sur COR je trouve.

Et puis vas y qu'ils te parlent d'ours polaire, de piranha, de plante carnivore ou d'insectes volants tueurs de mygales, (et qui pondent des œufs dans leurs cadavres encore vivants!), c'est génial comme idée.

Je me serai certainement extasié plus dessus s'il était sorti en 2013, tant je trouve qu'il fait le lien entre ces deux galettes, mais bon, erreur temporaire corrigée on a dire.^^
Insania citer
Insania
21/10/2020 21:00
Je te trouve (comme souvent :P) un peu dur, mais je te rejoins néanmoins dans les grandes lignes, j'apprécie beaucoup cet album, je ne trouve pas qu'il se rapproche tant que ça du death tech à la Archspire ou je sais pas quoi, il est pour autant bien plus tech que les précédents et on perd clairement un peu de ce côté "droit dans la gueule" que j'appréciait énormément sur les albums précédents. C'est impressionnant, objectivement très bon, mais il y a une évolution certaine vers un aspect plus démonstratif de leur musique, que j'aime aussi, juste un peu moins que le style qu'ils pratiquaient jusqu'alors. Encore une fois ça reste très maitrisé et l'équilibre est tout de même présent, et ce qui ne change pas c'est que je prend mon pied à chaque écoute, ça c'est certain...

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Defeated Sanity
Brutal Technical Death Metal
2020 - Willowtip Records
notes
Chroniqueur : 6.5/10
Lecteurs : (4)  7.75/10
Webzines : (4)  8.04/10

plus d'infos sur
Defeated Sanity
Defeated Sanity
Brutal Technical Death Metal - 1993 - Allemagne
  

tracklist
01.   Phytodigestion  (02:45)
02.   Imposed Corporeal Inhabitation  (02:25)
03.   Conceived Through Savagery  (03:18)
04.   Entity Dissolving Entity  (03:44)
05.   Insecta Incendium  (02:36)
06.   Arboreously Transfixed  (02:36)
07.   Propelled into Sacrilege  (04:20)
08.   Drivelling Putrefaction  (06:06)
09.   Dislimbing the Ostracized  (05:45)

Durée : 33:35

line up
parution
24 Juillet 2020

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2013 - Willowtip Records
  
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2016 - Willowtip Records
  
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