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40 Watt Sun - The Inside Room

Chronique

40 Watt Sun The Inside Room
Pour beaucoup de personnes, dont votre humble serviteur, Watching From A Distance de Warning demeurera à jamais un chef d’œuvre du doom metal et surtout de tristesse et de mélancolie, rendant ainsi l’annonce de la séparation de Warning aux débuts de l’année deux mille neuf des plus désolantes, même si le groupe s’est reformé il y a deux ans pour quelques concerts. Patrick Walker avait décidé de mettre fin à l’aventure, mais présenta quelques mois plus tard son nouveau projet, 40 Watt Sun, retrouvant son acolyte de Warning, le batteur Christian Leitch qui est également le guitariste de The River. Las, il fallut tout de même attendre le mois de mars deux mille onze pour voir enfin la sortie, maintes fois repoussée, de ce premier album, The Inside Room.

Bien évidemment, à l’aune du passé musical de Patrick Walker, l’on pouvait légitimement se poser la question de la filiation de 40 Watt Sun vis-à-vis de Warning, chose qui apparaît assez évidente à l’écoute de cet opus. Ne serait-ce que d’un point de vue stylistique: il est question ici de ce doom metal typiquement anglais, à la mélancolie palpable à chaque instant, et où l’on ressent toute la douleur et la désespérance des musiciens. L’on retrouve bien évidemment tout ce qui faisait le charme de Warning dans 40 Watt Sun, que ce soit ce grain particulier des guitares, ces chansons à la mélancolie inextricable et, bien entendu, le timbre de voix résigné et ô combien reconnaissable de Patrick Walker. Et en ce sens des titres comme Restless et Carry Me Home s’inscrivent bien comme étant une suite logique de Warning, de même que l’excellent Take Me In qui n’apparait que sur la version vinyle. Bref, nous ne sommes nullement trompés sur la marchandise à l’écoute de ce disque, même si l’on ne retrouvera pas ici l’intensité d’un Footprints, ni le côté totalement terminal que pouvait avoir le second album de Warning dans sa globalité.

Sauf que cet album est loin d’être une redite de ce que l’Anglais avait fait avec Warning, Patrick Walker a inséré d’autres éléments dans sa musique. En effet, l’on retrouve pas mal d’accointance vers un registre volontiers plus rock sur certains passages, notamment sur Between Time et This Alone, avec un feeling que l’on pourrait rapprocher de la scène grunge du début des années quatre vingt dix sur ces derniers titres justement, et aussi sur le pont de Open My Eyes, ou bien encore du slow core, ce qui sera bien plus flagrant sur le second album Wider than the Sky. Sur le papier, cela pourrait apparaître incongru et pourtant l’ensemble fonctionne très bien. D’ailleurs, la mise en avant des acoustiques sur certains passages, comme le final de Restless ou de Open My Eyes, ou bien le côté légèrement plus lumineux qui apparaît de temps à autres, je pense à This Alone, mais surtout ce feeling rock abondent dans ce sens. A tel point que cela aère un peu les compositions, et que le rendu est un peu moins pessimiste sur l’entièreté de l’album. Je dis bien un peu moins, car cela ne respire pas du tout la joie de vivre et l’émotion est toujours autant au rendez-vous. Dans tous les cas, ce sont ces deux éléments qui font que ce nouveau projet n’est pas un disque déguisé de Warning, même si le poids du passé est on ne peut plus prégnant ici.

Sans surprises, c’est le riffing de guitares qui mène la dense sur cet album. Et l’on doit avouer que Patrick Walker a accompli ici un excellent travail, avec toujours cette alternance entre rythmiques plombées et arpèges saturés qui confèrent à l’ensemble ce côté tellement désespéré. Il est bien épaulé par Chrisitan Leitch, dont les patterns sans superflus s’accordent bien avec la musique, et par le bassiste William Spong qui fait un travail honnête. Par contre, l’on ne félicitera point ce dernier pour l’horripilante production qu’il a commis sur cet album. Certes le grain de guitares est vraiment particulier mais l’on perd vraiment en dynamique et en chaleur avec ce manque de sustain. C’est dommage, parce que c’est vraiment le gros point noir de ce disque, mais qui lui donne sa personnalité, ainsi que le titre This Alone qui est largement en dessous des autres.

Toutefois, et c’est même ce qu’il faut avant toute chose retenir, c’est que l’on ne peut évoquer un disque avec Patrick Walker sans prendre le temps de parler de la charge émotionnelle qu’il contient. En cela la combinaison des compositions et de son chant à la fois plaintif et résigné, toujours aussi juste et touchant, font encore des merveilles. Il y a évidemment ici une mise à nu de ses sentiments, et d’aucun pourrait trouver ses paroles dignes d’un adolescent qui vient de se faire larguer, et pourtant cela fonctionne aisément. Il y a vraiment quelque chose de poignant dans ces accords décharnés, dans ces leads discrètes, dans ces arpèges, dans ces lignes de chant, et surtout une réelle sincérité. C’est réellement triste mais pour autant cela conserve une classe et une justesse dans le propos que peu de musiciens parviendront à atteindre: The Inside Room, c’est un peu l’album que les membres de Pallbearer auraient rêver un jour de composer, mais malheureusement le talent ne touche pas tout le monde. Et le pinacle de tout ceci est sans doute la très douloureuse Carry Me Home: le genre de titre à te plomber toute une journée ou toute une soirée en l’entendant, mais c’est un peu la donne de cet album, même si j’aurais préféré que l’excellent titre Take Me In soit sur toutes les versions plutôt que This Alone, je reste toujours surpris par ce choix.

Pour autant, et ceci expliquera la note donnée à ce disque, The Inside Room est tout de même un très bon disque et une très belle œuvre, poignante de bout en bout. Patrick Walker na pas son pareil pour vous mettre le moral à zéro et une nouvelle fois il y parvient aisément avec ce nouvel opus. Oui, ce disque est beau à en chialer jours et nuits. Oui, Patrick Walker a toujours ce chant larmoyant et ô combien touchant, mais sans jamais sombrer dans la fange. Et oui, ce disque est d’une tristesse incommensurable et s’il possède une résonance particulière chez moi, tant par la musique que par les paroles, nul doute qu’il ne pourra laisser indifférent tout auditeur. Bref, les amateurs de Warning devraient y trouver en partie leur compte ; de même que toute personne à la recherche d’un disque de doom metal à la fois singulier dans son approche et inspiré.

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40 Watt Sun
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines : (3)  8/10

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40 Watt Sun
40 Watt Sun
Doom Metal - 2009 - Royaume-Uni
  

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tracklist
01.   Restless  (10:46)
02.   Open My Eyes  (10:44)
03.   Take Me In (7:00) (bonus version LP)
04.   Between Times  (06:55)
05.   Carry Me Home  (09:39)
06.   This Alone  (09:31)

Durée : 47:35 (54:35)

line up
parution
4 Mars 2011

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