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Aria - Megalomania

Chronique

Aria Megalomania
Une gravure monumentale dans la roche : ainsi nous apparaît le logo d'Aria pour la première fois ce 31 octobre 1985 non sans s'accompagner d'un trait d'humour puisque l'album titre Mania Velichia ou "Mégalomanie" en français. Pourtant, ce statut de légende, au point de graver son nom dans un matériau non périssable, dans des dimensions absurdes, Aria peut aujourd'hui aisément y prétendre. Si ce groupe nous est difficilement connu en Occident, l'intégralité des textes et des titres écrits dans la langue locale avec un alphabet différent du nôtre n'aidant guère, Aria est pourtant bel et bien une légende en Russie : on se plait à les classer parmi les dix groupes de rock russes les plus influents, tous sous-genres confondus. Il faut dire qu'avec une formule capable d'imiter si fidèlement les méfaits de l'éclipsante vierge de fer anglaise les Russes peuvent difficilement faire de faux pas. Et pourtant...

Pourtant je trouve les critiques un peu dures sur le rapprochement permanent avec la bande à Bruce. Voilà trente-cinq ans et treize albums que les Russes vivent, sans avoir effectué le moindre faux pas contrairement à d'autres, car certes leurs styles sont similaires - au point même d'avoir un logo écrit dans la même typographie - et les deux groupes présentent la même caractéristique de ne jamais (ou presque) changer de jeu mais je trouve celui d'Aria bien plus mature et abouti, et ce dès les débuts. Inutile d'affubler sa musique d'une mascotte laide et de gimmicks sur le malin qui ont relativement mal vieillis aujourd'hui quand on engage de véritables poètes pour écrire la plupart des paroles, qui traitent de thèmes tout aussi variés et intéressants que peuvent faire la copie originale : l'histoire, le rock, la guerre, la religion, la mythologie... Entre Aria et Iron Maiden, le clash sera sans fin, qui ne m'empêche pas d'apprécier à la fois l'un comme l'autre - mais surtout l'un.

Car si Iron Maiden me laisse rapidement, je suis ce genre de personnage capable d'écouter les presque onze heures que totalise la discographie d'Aria tant leur musique me parle - un peu à la manière des fans de Maiden d'ailleurs - et tant je ne trouve rien à jeter chez eux. Commençons donc par le commencement avec ce monument, Mania Velichia, sorti dès la première année de formation du groupe, alors que le poste de guitariste n'est occupé par une seule personne seulement, Vladimir Kholstintin, pivot du groupe, présent sur toutes leurs sorties. L'album totalise une durée de quarante-et-une minutes pour huit chansons, avec une moyenne d'environ quatre à cinq minutes, une piste d'une minute et une autre de huit. Sans surprise au vu du paragraphe précédent, la musique qui s'y déroule est un fac-similé de ce que proposer de mieux les Anglais d'Iron Maiden ou de Judas Priest à cette époque (Piece of Mind, Powerslave pour l'un, Screaming for Vengeance, Defenders of the Faith pour l'autre) avec des compositions bourrés de leads mélodiques harmonisés à la tierce et toute une palette d'atmosphères, de l'épique au plus mélancolique.

C'est véritablement ce dernier élément qui m'a marqué au fur et à mesure de mes écoutes sur ce disque : les Russes sont capable de passer du tout au tout entre deux chansons : un opener et une piste de conclusion dans une cadence relativement tranquille et pépère, rock'n'roll me diraient certains, avec une grosse vibe Judas Priest sur les couplets du premier. Immédiatement après cet opener plutôt bon enfant, "Torero" (permettez-moi de traduire les noms en anglais sinon on s'en sortira pas) adopte une tonalité plus sombre et sérieuse, notamment au travers d'un main riff qui me rappelle plus que fortement ce que jouera Slough Feg dix ans plus tard. Une guitare clean, une ligne de basse calme et bien audible, un tempo posé sont tout autant d'éléments qui contrastent ce morceau avec son prédécesseur. Une ambiance que l'on retrouvera également sur le suivant, "Volunteer", avec son intro aux pads, ainsi que sur "Dreams", la balade de l'album, au refrain aux cleans et en low tempo ou même la piste éponyme, au milieu de l'album, un morceau de transition aux pads et aux chœurs épiques que l'armée rouge de l'époque (eh oui, en 85 nous sommes encore en Union Soviétique) envierait.

Comme tout clone de Maiden (je sais, j'ai dis que je n'aimais pas qu'on y renvoie constamment Aria mais pour un tel debut c'est difficile de passer outre), les différents compositeurs (chaque membre hormis le batteur Aleksandr Lvov a mis la main à la patte) ont particulièrement insisté sur les mélodies de cet album. Ainsi il n'est pas surprenant de voir qu'elles constituent véritablement l'identité de morceaux comme "Tusks of Black Rocks", "Life for a Song" et "The Volunteer" avec des leads marquants et surtout de mémorables soli comme "Torero" ou "This is Doom". Le chant joue aussi un rôle important, Valery Kipelov étant par la suite devenu le frontman et membre iconique du groupe, avec une part importante qui lui est accordée lors du chouette refrain de "This is Doom", de "Life for a Song", de "Dreams" où il est omniprésent du fait de l'absence d'autres instruments et du refrain de "America is Behind" avec son côté très easy-listening, à la tonalité sautillante et bon enfant pour un morceau sans aucune prise de tête, idéal pour clôre un album de cette trempe.

Mania Velichia est un debut honorable, exécuté dans les règles de l'art Maiden-esque, mais un debut ambitieux. S'il parvient mal encore à se détacher de ses deux principales influences anglaises, si les compositions sont toutes honnêtes et réussies mais limitées et s'il ne rencontre pas un fort écho en URSS, il est prometteur de grandes choses à venir pour un groupe prêt à en découdre qui montre, avec ce premier essai, qu'il est déjà prêt à prendre son envol.

Aria fête aujourd'hui son trente-cinquième anniversaire, date choisie d'après la sortie de ce premier disque. Comme Iron Maiden a pu accompagner des légions de fans depuis leurs premières heures dans le metal jusqu'à aujourd'hui, Aria m'a introduit à ce monde haut en couleurs et en sous-genres il y a une demie-douzaine d'années et est resté à ce jour mon groupe de référence en la matière avec Helloween (venu plus tard). Je tenais donc à leur rendre hommage ; c'est chose faite !

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3 COMMENTAIRE(S)

Astraldeath citer
Astraldeath
09/11/2020 16:13
LeMoustre a écrit : Il faut écouter Play With Fire, de Aria, chef d'œuvre très proche (trop diront certains) de 7th Son of a 7th Son, tant en qualité qu'au sujet du style dégagé.

J'y viendrai en temps et en heure, ne t'en fais pas, d'autant que j'ai une relation toute particulière avec cette album. Sourire
LeMoustre citer
LeMoustre
09/11/2020 12:35
Il faut écouter Play With Fire, de Aria, chef d'œuvre très proche (trop diront certains) de 7th Son of a 7th Son, tant en qualité qu'au sujet du style dégagé.
Keyser citer
Keyser
31/10/2020 09:13
Ah cool de voir du Aria ici. Ça fait des années que je dois m'y mettre, jamais franchi le pas encore ! Cette chronique élogieuse m'y poussera peut-être enfin !

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Aria
Heavy Metal
1985 - Indépendant
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs :   -
Webzines : (4)  4/10

plus d'infos sur
Aria
Aria
Heavy Metal / Hard Rock - 1985 - Russie
  

tracklist
01.   Это рок  (05:54)
02.   Тореро  (05:29)
03.   Волонтёр  (08:25)
04.   Бивни чёрных скал  (04:51)
05.   Мания величия  (01:49)
06.   Жизнь задаром  (04:19)
07.   Мечты  (05:17)
08.   Позади Америка  (05:15)

Durée : 41:19

parution
31 Octobre 1985

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