chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
115 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Chaos Catharsis - Extase dans la violence

Chronique

Chaos Catharsis Extase dans la violence
Une belle pochette au mélange de couleurs chaudes et froides rappelant ce bon vieux Exterminate qui m'a tout de suite fait de l'œil. Un nom de groupe sans équivoque. Un titre en français qui met le doigt sur ce qui nous anime tous face au metal extrême. Une origine québécoise souvent synonyme de qualité. Voilà ce qui m'a fait cliquer sur ce Extase dans la violence et non sur tel ou tel autre album parmi les centaines qui sortent tous les mois. Je sentais qu'il y avait moyen d'être pote. À peine la première écoute passée sur Bandcamp et je me mettai en quête de me procurer le CD, finalement déniché sur le label russe Lord of the Sick Recordings chez qui il a débarqué en avril dernier. Bien plus que des potes, c'était des âmes sœurs que nous allions devenir.

Chaos Catharsis, c'est en effet tout ce que j'aime dans le brutal death. Il y a bien longtemps que je n'avais pas été autant remué par une sortie d'un genre en décrépitude pour lequel j'ai perdu beaucoup d'intérêt. Dire que je n'avais jamais croisé ce nom avant de tomber sur Extase dans la violence par hasard alors que le quatuor de Québec existe depuis 2008 ! Le groupe n'a cependant pas fait preuve d'une grande productivité puisque sa discographie se limitait jusque-là à un seul album en 2016, Renaissance psychotique. La qualité plus que la quantité. C'est ce que l'on se dira à l'écoute de ce tonitruant deuxième album. Chaos Catharsis nous propose un brutal death très intense, dense et assez technique, old-school dans le fond via les riffs et le chant si ce n'est trois-quatre gruiks, et moderne dans la forme avec cette production surpuissante qui ne sonne cependant pas synthétique comme bon nombre de sorties du genre. Les Canadiens trouvent leur influence principale chez Suffocation dont beaucoup de caractéristiques se retrouvent ici : les changements de rythme fréquents, le ratio riffs/morceau élevé, la basse bien placée dans le mix, les semi-blasts à la Mike Smith et les parties de tchouka-tchouka thrash, le groove et, la base, le contraste entre accélérations blastées sur riffs rapides et techniques et parties plus simples et groovy, lourdes et grasses, au riffing huileux qui tâche. On pense également à d'autres entités comme Origin, Unmerciful, Odious Mortem (old), Deeds of Flesh voire leurs compatriotes de Cryptopsy.

Alors forcément, quand le modèle se révèle être ton groupe de brutal death préféré, ça aide beaucoup à apprécier l'œuvre. Cela dit, si tous les groupes de BDM prenant exemple sur Suffocation sortaient des merveilles, ça se saurait. Chaos Catharsis réussit donc là où tant d'autres échouent. La première chose qui impressionne, c'est la puissance et l'intensité que dégage la formation. On s'en prend plein les oreilles, un vrai bonheur ! Grâce à la production énorme bien sûr, et aussi parce que le groupe en fout partout, une grande générosité dans la brutalité. Ça tabasse violemment sur une grande partie du disque par le riffing rapide, technique et bouillonnant qui ne tient pas en place du guitariste Christopher Watt, donnant l'impression à l'auditeur d'être une balle de flipper, et par pléthore de blast-beats et semi-blasts (voire deux-trois gravity) de la part de la sulfateuse qui sert de batteur et accessoirement membre le plus connu du trio, Charléli Arsenault (live pour Forteresse, Cantique Lépreux, Au-delà des Ruines, Chasse-Galerie ...). C'est franchement jouissif, d'autant que les riffs s'avèrent le fruit d'un travail de qualité, chose assez rare dans le brutal death d'aujourd'hui. Chaos Catharsis arrive même à sonner de façon intense quand il lève le pied. Car oui, s'il aime nous emporter dans la tourmente, il ne fait pas que foncer dans le tas. Il sait aussi varier les plaisirs sadiques, notamment en apportant beaucoup de groove par, entre autres, ces riffs bien gras (foutre Satan le riff d'intro de "Craniectomie", on n'est pas loin de la jouissance d'un "Catatonia" !). On pourra aussi noter quelques dissonances par-ci par-là, sans oublier une poignée de très beaux solos mélodiques qui nous font regretter qu'il n'y en ait pas davantage. La plus belle preuve de la versatilité des Québécois se trouve sans conteste sur le fabuleux "Un océan de vide", pièce majoritairement mid-tempo mais qui fait quand même un effet bulldozer et ce dès le démarrage sur ce riff sismique qui fait trembler la Terre (l'ouverture de l'opus sur "Oppression de masse" s'avère aussi assez exceptionnelle dans le même genre). Il s'agit en plus du morceau le plus long de Extase dans la violence, atteignant presque les huit minutes sans que jamais l'ennui ne se fasse sentir. Assez incroyable pour du brutal death. Cela montre bien le talent d'écriture des musiciens. Tous les morceaux se révèlent de toute façon assez bavards avec plus de cinq minutes en moyenne. Et ça ne redescend jamais dans la qualité et l'intensité, l'album proposant une homogénéité parfaite emballée dans un tracklisting intelligent.

Une belle prouesse qui ne s'arrête pas là. On connaît la volonté de nos cousins d'outre-Atlantique de mettre la langue de Molière en avant, combat incessant contre l'anglais d'à-côté. À l'instar des excellents Outre-Tombe dont il se révèle un peu le pendant brutal death, Chaos Catharsis, malgré un nom en anglais, a ainsi choisi le français pour ses paroles. Clairement un gros plus qui les démarque et me les fait aimer encore davantage. Les paroles, qui plus est plutôt bien écrites pour le genre, se font ainsi plus parlantes, plus percutantes pour nous autres Français, d'autant que le growl puissant et intelligible de Christopher Watt (le quatrième membre Francis Plamondon ne s'occupant du micro que pour le live) s'avère un des nombreux points forts de Extase dans la violence, participant lui aussi à la brutalité et l'intensité de la musique. Sur "Un océan de vide", son growl se fait même carrément terrifiant ! J'y trouve aussi un côté catchy dans certaines rythmiques vocales (craniectomie, craniectomiiie !). Là encore, on se place dans une efficacité maximale. Même le plus à droite des lecteurs ne pourra s'empêcher de lever le poing et de scander "Oppression de masse" dans un brusque élan révolutionnaire ! Le chant compréhensible en français n'a toutefois pas empêché quelques malentendus de ma part avec quelques hallucinations auditives comme sur "Un océan de vide" où les premiers grognements semblent vouloir dire pousse mousse (je ne te remercie pas, toi qui te reconnaîtras !). Et plusieurs fois par la suite, j'ai toujours l'impression d'entendre la fête est finie !

La fête, quoi qu'il en soit, c'est bien ici. Une fête ininterrompue de blast-beats dévastateurs, de riffs qui tuent, de groove huileux et de growls terribles sur un son maousse costaud. Absolument jouissif ! Du début à la fin, Chaos Catharsis démontre une maîtrise totale en délivrant une véritable leçon de brutal death comme j'aimerais en entendre plus souvent. C'est comme cela qu'il devrait toujours sonner. On retrouve ici tout ce qui fait ou faisait la grandeur de ce style : l'intensité, la brutalité, la technique, le groove et même de vraies ambiances. Sans oublier ce growl génial en français, sorte de cerise sur un gâteau des plus généreux qui pourrait sembler bourratif de prime abord mais qui passe en fait tout seul. Extase dans la violence, qui porte bien son nom, ne souffre de quasiment aucun défaut si ce n'est des solos qu'on pouvait espérer plus nombreux, une basse qui aurait pu se montrer plus aventureuse d'autant que le mix l'avantage ou encore les "spoken words" dispensables sur "Un océan de vide". Pour le reste, on n'est pas loin de l'idée que je me fais de la perfection pour ce genre exigeant. Seuls les Australiens de Depravity, toutefois un léger cran en-dessous, auront su rivaliser cette année dans un style similaire, un brutal death intense mais varié, moderne dans le son mais classique dans ses influences. Ce deuxième opus des Canadiens s'impose ainsi comme une nouvelle référence, un indispensable pour les amateurs de Suffocation et autres joyeusetés. Une énorme tuerie et un gros, gros coup de cœur personnel pour celui qui remporte le titre de meilleur album brutal death de l'année. Et peut-être même bien des dix dernières.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

12 COMMENTAIRE(S)

X-Death citer
X-Death
15/01/2021 17:50
note: 8.5/10
Pour la petite histoire mon CD est arrivé. Le mec de chez Lord Of The Sick, pas très locace, voulait d'abord me refaire payer, avant de comprendre et de lâcher un " Déjà en France" (à lire avec un fort accent Russe) avec le Numéro de Suivi. Pas de lèse cependant ^^
Drug-Sniffing Dog citer
Drug-Sniffing Dog
03/01/2021 19:53
note: 9/10
Ander a écrit : C'est terminé les soldes je pense, et l'idée c'était de chopper d'un coup d'un seul les deux albums tant qu'à faire.
Les soldes vont jusqu'au 10 chez MM.
Mais ouais, y a pas le premier album.
Astraldeath citer
Astraldeath
03/01/2021 18:28
note: 8/10
Sous le charme, comme tout le monde !
Ander citer
Ander
03/01/2021 18:25
C'est terminé les soldes je pense, et l'idée c'était de chopper d'un coup d'un seul les deux albums tant qu'à faire.
X-Death citer
X-Death
01/01/2021 12:36
note: 8.5/10
Drug-Sniffing Dog a écrit : Ha ? 'pas verni X-Death... :/
Je n'ai commandé qu'une fois là-bas, mais Keyser semblait plus habitué, et m'avait affirmé que le gars était sérieux. Au pire, un petit mail de rappel devrait suffire.
Pour ma part, j'avais commandé cet album, via bandcamp, au mois d'Octobre, expédié 4 jours plus tard, et reçu en un peu plus de 2 semaines. Sourire


Ouai javais lu ça sur le topic des achats ^^ pas grave je laisse encore un peu couler, j'ai confiance.
Drug-Sniffing Dog citer
Drug-Sniffing Dog
01/01/2021 11:52
note: 9/10
Ha ? 'pas verni X-Death... :/
Je n'ai commandé qu'une fois là-bas, mais Keyser semblait plus habitué, et m'avait affirmé que le gars était sérieux. Au pire, un petit mail de rappel devrait suffire.
Pour ma part, j'avais commandé cet album, via bandcamp, au mois d'Octobre, expédié 4 jours plus tard, et reçu en un peu plus de 2 semaines. Sourire

Sinon Ander, je suis à peu près certain de l'avoir vu sur la liste de soldes de Memento Mori, mais j'ai pas été vérifier si il en restait, là maintenant. Clin d'oeil
X-Death citer
X-Death
01/01/2021 11:31
note: 8.5/10
Ander a écrit :
Sinon Lord Of The Sick c'est du rapide niveau envoieou bien...?


Commandé sur leur compte Discogs il y a 16 jours, payé bien sûr, et toujours pas envoyé ha ha !
Ander citer
Ander
01/01/2021 11:19
Ca m'a pas mal rappelé Depravity (l'Australien) groupe que j'apprécie modérément, plus que Suffo', mais va falloir se pencher de plus près sur la bête vu l'enthousiasme que semble soulever cet album (le premier va y passer également)!

Sinon Lord Of The Sick c'est du rapide niveau envoieou bien...?
Solarian citer
Solarian
30/12/2020 23:39
note: 8/10
Très chouette en effet. Technique mais lisible, brutal, groovy et comptant quelques passages bien sinistres, sans parler de cette pochette qui déboite... Du tout bon, même si l'influ Suffo est selon moi un peu trop marquée.

En tout cas le seul truc estampillé DM qui m'aura vraiment emballé en 2020, la précédente calotte remontant au premier full length d'Infernal Conjuration l'an dernier.
Drug-Sniffing Dog citer
Drug-Sniffing Dog
30/12/2020 18:18
note: 9/10
L'album qui aura réveillé mon appétit pour le brutal DM comme ça m'était pas arrivé depuis presque 20 piges !

Le premier album, Renaissance Psychotique, vaut aussi amplement le détour. La gestion de l'intensité dont parle X-Death y est un peu moins réussie néanmoins, ce qui le rend un chouïa plus étouffant.

En tout cas cet album est pas croyable, et touche du doigt la perfection dans le genre.

Sinon, Depravity me semble un bon cran en-dessous perso, mais c'est probablement une affaire de goûts.
AxGxB citer
AxGxB
30/12/2020 13:44
note: 9/10
Très (très) bonne pioche en effet. Ultra efficace, tout le temps, jamais démonstratif et avec une production pas trop "over the top". Bref, c'est du tout bon !
X-Death citer
X-Death
30/12/2020 10:49
note: 8.5/10
Super album de Brutal Death, intense et varié. C'est justement cette gestion de l'intensité qui manque à beaucoup de groupe de BDM. Le Canada est une terre bénie c'est pas possible.

Morceau favori : Extase dans la violence. La boucherie à 2mn16 après le riff en trémolos super lourd, excellent. La salle de concert doit ressembler à la pochette après ça..... ( ha ha à 4mn04 j'entend du Defeated Sanity à la batterie)

La fin de Cataclysme Cosmique est vraiment bien aussi, plus de solos ne serait pas de refus effectivement.

C'est cool pour l'interview, putin j'avais pas capté qu'il n'y avait qu'un gratteux, juste de savoir ça je met un demi point en plus !

Juste un petit truc, le sample sur Torturé à perpetuité, c'est marrant, mais super chiant quand tu écoutes en poussant un peu les enceintes.... Pas envie de voir le GIGN en vrai moi....

"Oppression de Maaaasse !! Oppression de Maaaasse !!"

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Chaos Catharsis
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (6)  8.42/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Chaos Catharsis
Chaos Catharsis
Brutal Death - 2008 - Canada
  

tracklist
01.   Oppression de masse  (05:02)
02.   Extase dans la violence  (05:14)
03.   Le râle de l'agonie  (04:58)
04.   Cataclysme cosmique  (04:17)
05.   Un océan de vide  (07:45)
06.   Craniectomie  (04:53)
07.   Mandala cadavérique  (05:22)
08.   Torturé à perpétuité  (06:19)

Durée : 43:50

line up
parution
20 Avril 2020

Essayez aussi
Cryptopsy
Cryptopsy
None So Vile

1996 - Wrong Again Records
  
Vitriol
Vitriol
To Bathe From The Throat Of Cowardice

2019 - Century Media Records
  
Defeated Sanity
Defeated Sanity
Psalms Of The Moribund

2007 - Grindethic Records
  
Decapitated
Decapitated
The Negation

2004 - Wicked World Records
  
Eradikal Insane
Eradikal Insane
Mithra

2015 - Autoproduction
  

Album de l'année
Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique