Floorpunch - Twin Killing
Chronique
Floorpunch Twin Killing (Compil.)
Quand on a peu de temps à consacrer à ses multiples activités, notamment l’écriture, avoir décidé de se consacrer au hardcore est bien pratique. Déjà parce que, quand on travaille en s’injectant du Floorpunch au plus profond des esgourdes, on accélère sacrément le pas mais en plus, on peut écrire dessus sans trop s’inquiéter de devoir couvrir une discographie gargantuesque composée de trilogies, d’arcs, de changements de line-ups et autres dramas que je n’envie aucunement à mes collègues. Floorpunch, c’est 5 ans d’activité réelle (je ne compte pas les reformations pour jouer des concerts), une discographie de 41 minutes et une légende fondée autour du fait de casser du nazi et de manger comme des sacs. Un programme fort sympathique que notre Twin Killing accompagne via une compilation de Goal Line Stand (première démo du groupe) et Division One Champs (premier EP).
Qu’est-ce qu’une bande de cinq gars du New Jersey qui forment un groupe sur un coup de tête à la sortie d’un concert peuvent bien avoir envie de proposer en cette seconde moitié des années 90 ? Et bien en quelques mots, à une époque où le hardcore prend une tournure de plus en plus metal, eux décident de jouer ce qu’ils estiment ne plus suffisamment entendre : un NYHC rapide, groovy, dansant, revendicatif. Difficile alors de ne pas penser à Cro-Mags, Warzone, Judge ou, loin des yeux mais près du cœur, Chain of Strength. Le youth crew est alors la valeur centrale de cette musique, ce qui se traduit nécessairement dans la musique. Ici, peu de place au matraquage de foule, bien que le QI moyen ne soit pas beaucoup plus élevé. La légende dit même qu’une étude très sérieuse menée par l’Observatoire des Mosh Pits de l’Oregon, basé dans le Wisconsin, a réussi à prouver que si un individu lambda suivait tous les two-steps, side to side et autres stomps de morceaux comme Changes ou No Exceptions, il pouvait perdre jusqu’à un tiers de son QI et devenait alors inemployable pour la décennie à venir. Est-ce la vélocité ? Les riffs de punks à 5 notes ? La basse entêtante ? Sûrement un peu de tout ça, concentré à trop haute dose !
Mais on ne t’oublie pas, Mark Porter. Tu es aussi responsable de ces honnêtes gens devenus des babouins trop agressifs pour le patronat et même la société dans son ensemble. A quoi pensais-tu quand tu traitais les gens qui boivent de losers ? Avais-tu vraiment besoin de menacer les gens qui te soufflent leur fumée au visage ? Bon eux peut-être. Mais quand même, tu n’as pas apaisé l’ensemble, c’était même plutôt souffler sur les braises (du barbecue ?). On t’avait pourtant dit que ton petit copain Judge filait un mauvais coton et qu’il était une mauvaise fréquentation mais tu n’en as fait qu’à ta tête. Difficile d’aller plus loin dans le concept au niveau des paroles tant Floorpunch a semblé obsédé par ces idées de groupe, de « purification » de la scène de ses déchets, de positivité à l’américaine… de gré ou de force ! Avec ou contre nous !
En tout cas, en un mot comme en mille, je crois qu’on peut dire « merci ». Merci d’avoir ramené les années 80 dans les années 90, merci d’avoir influencé la scène en laissant une marque indélébile dans son histoire, merci de mettre en avant les jeunes groupes (les archives de Youtube devraient faire leur office ici), merci d’avoir permis des shows d’une énergie rare. Sans rancune pour ce qui me restait de ressources cognitives !
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