Bilan 2019 / Raziel

Régulier, Délétère l'est. Talentueux, immersif, également. Les groupes capables de restituer avec autant de classe des atmosphères médiévales sans perdre en puissance et en vélocité, il en reste finalement peu. Délétère réussit ce pari.

En revenant aux bases, à ce que le groupe sait faire de mieux, en somme, en opérant un retour à Si Monumentum Requires, Circumspice, DSO m'a ravi, surpris et, finalement emporté dans son univers de dissonances.

Beaucoup a déjà été dit sur cette galette. La même réflexion que celle portée sur Délétère pourrait être ici appliquée. Les ambiances médiévales y sont magnifiquement travaillées, la dynamique parfaite et, finalement, l'équilibre global de ce disque aboutit à un résultat où rien n'est à jeter.

Un premier effort que j'ai souhaité encourager tant les promesses sont là. Un groupe qui doit encore s'émanciper de ses ainés mais qui possède, à mon sens, un potentiel très important pour tutoyer les sommets.
La scène québécquoise comme la scène finalndaise restent pourvoyeuses de pépites et Ossuaire y fait largement honneur.

Plus accessible, plus lumineux, Sunn o))) n'en demeure pas moins un OVNI de la scène. Pour autant, dans un style si exigeant, presque enfermant, le groupe parvient toujours à sortir des ambiances d'outre-monde, à immerger l'auditeur sous un déluge de vibrations et d'effets.
Une expérience à jamais renouvelée. Une expérience unique.

Un pur chef d'oeuvre.
La synthèse parfaite de leur carrière.

Le death me fatigue depuis si longtemps... Gatecreeper, non. Son côté gras, bon enfant, son artwork années 90', ses compos relativement courtes, suffisamment pour n'être jamais ennuyeuses, inspirées, m'ont (un peu) réconcilié avec le genre.

Pour les mêmes raisons que celles qui me l'ont fait mettre dans les albums de l'année !

Oui, c'est une réédition.
Oui, j'adore ce doom apocalyptique, sans lumière, sans fin, sans horizon.
Radikal. Magique.

J'avais un peu décroché après leurs débuts en fanfare.
Résignés m'a parlé comme Slow Transcending Agony ou Anhédonie l'avait fait à l'époque.
Ce doom très extrême s'est imposé à moi sans à coup, l'air de rien. Et pourtant, cet album est une merveille, à laquelle je ne croyais plus.

Le grind me gonfle en général mais pas Chiens.
J'adhère depuis les débuts parce que leur grind est tout simplement... dansant ! Ultra punk, sans temps morts, sans effets, juste une voix, une gratte, une batterie (géniale !) et des tempi de dingue. Un truc qui te donne envie de te jeter dans la fosse, de tourner sur toi-même jusqu'à heurter quelque chose ou quelqu'un, un truc qui te rend fou dès la premère note.
De leurs artworks à leur musique, tout me plaît.

Encore un groupe à part pour qui les ambiances médiévales ne sont pas un vain mot. Encore un groupe original à bien des égards qui mérite une oreille attentive.

J'ai beaucoup aimé Sühnopfer. Et comme tout ce que l'on a beaucoup aimé, la moindre déception créé un malaise.
Cet album n'est pas mauvais, il est juste extrêmement banal. Pas classique. Banal. Sans aspérité. Sans génie. Sans accroche.
Pire, dans le style BM médiéval, la concurrence l'a purement et simplement écrasé. Et encore, Ende n'a pas sorti d'album cette année. Sinon, c'était la relégation en ligue 2.

Abbath, c'est mauvais.
Abbath, ça a toujours été mauvais, comme I, comme tous ces trucs vaguement black, un peu heavy, un peu hard rock... bref un peu tout et surtout beaucoup rien.
A fuir.

J'ai beaucoup aimé Darkthrone.
J'ai adoré leur son harsh, leur radicalisme musical.
Leur nouvelle direction ne me plait pas. Ce black mâtiné de punk, de hard rock, de truc n' roll, ça ne fonctionne pas chez moi.
C'est mou, c'est chiant, ça s'écoute et ça s'oublie aussi vite.
Dommage.