Rencontre avec 2 Guys 1 TV

Chez Thrashocore, on aime bien le metal évidemment, mais aussi l'humour, même si parfois ça ne se voit pas. Oui tout de même, le metal est trop sérieux pour le laisser à tous ces clowns quoi ! Mais des petits malins se sont dit qu'ils allaient faire des vidéos pour informer la masse ignorante de metalleux décérébrés tout en gardant l'humour bite couille poil qui fait rire ce type de public... et paf ça fait non pas des Chocapics mais l'émission 2 Guys 1 TV ! J'ai donc envoyé quelques questions à Max pour qu'il vous fasse découvrir son monde merveilleux, avec l'aide d'un featuring de son ami Will.

Allez découvrir les vidéos de ces gais lurons sur leur chaîne Youtube ou laissez leur un message d'amour sur leur page Facebook, ils vous le rendront bien !

Tout d’abord, pour ceux qui ne connaissent pas 2 Guys 1 TV, peux-tu nous présenter l’équipe qui forme ce projet ? Il y a eu du changement récemment à ce que je sais.

Fin 2010, j'avais déjà en tête de faire ce genre de projet alors j'ai fait appel à mon pote Malcolm car il avait des notions de montage et qu'il aimait bien filmer. À cette époque il n'y avait que lui, moi et un autre pote, Nico, qui nous aidait de temps à autres sur les tournages (surtout pour la prise son).
À partir du report du Hellfest 2011 William (l'homme de l'ombre) s'est joint à nous. Au début il ne s'occupait que du mixage son puis quand on a commencé à prendre de l'importance et qu'on s'est monté en association, il s'est mis à gérer tout ce qui est d'ordre purement technique et administratif. C'est le seul d'entre nous qui a une formation dans l'audio-visuel.
Récemment, Malcolm a quitté le navire car pas assez motivé et concentré. On peut donc dire que 2 Guys 1 TV se constitue officiellement de William et moi, avec le « petit nouveau », Alexis, qui apparaît dans la Hellfest TV 2013 et qui apparaitra sûrement de plus en plus.
En fait, pour le moment, les deux personnes réellement investies dans 2 Guys 1 TV sont Will et moi. Will qui gère le côté technique et administratif et moi qui gère plus le coté rédactionnel et « artistique ».

Quel était le but initial au lancement de l’émission ?

Je faisais des chroniques pour des webzines et de la radio associative mais je voulais encore autre chose, un truc plus vivant. Puis je trouvais dommage qu'il n'y ait pas de vidéo qui parle de metal sur Internet autre que des interviews chiantes à regarder. Evidemment il existait déjà des petits trucs avant mais qualitativement je trouvais ça médiocre alors je me suis lancé.
Le but était donc d'aborder le metal de manière un peu originale, sous plusieurs angles et tout en se faisant plaisir avec des potes, tout simplement.

Que représente 2 Guys 1 TV en termes de charge de travail ? Combien d’heures prend un montage pour un report de festival, ou un épisode classique ?

C'est très difficile à déterminer en terme d'heures, ça dépend vraiment du type de vidéo. Pour un report comme le Metaldays 2013 il a fallu au moins une quarantaine d'heures de post-production étalées sur une semaine. Il faut convertir les rushs, trier tout ce qu'on a filmé, trouver une petite trame éditoriale, faire la synchronisation, faire le montage, l'étalonnage, la traduction, les sous-titres, le mixage son... En plus on ne bosse pas sur du gros matériel alors je te raconte pas la galère parfois.
Pour un épisode plus classique ça dépend aussi. Pour la saison 2011-2012 on faisait deux mini-reportages par épisode, une chronique, des capsules de présentation, et une parodie de pub... là le travail s'étalait sur plusieurs semaines entre les différents tournages, montages et l'assemblage final. C'est aussi pourquoi on est revenu à un format plus adapté à Internet, c'est à dire des vidéos plus courtes qui ne traitent que d'un sujet. Mais au moins on peut en sortir plus et nos ordinateurs chauffent moins ! Enfin surtout le mien, ahah, je suis vraiment un clochard...
Sinon, ajoute à ça les échanges de mails, le travail de recherche et d'écriture qu'il peut y avoir pour certaines vidéos, les merdes techniques à régler, j'en passe. On fait aussi des live reports, plus institutionnels on va dire, pour des orgas concerts comme Garance Production...
Au final 2 Guys 1 TV pourrait être un travail à plein temps pour moi et Will, sauf que ce n'est pas notre gagne-pain.

Comment fonctionne la création d’un épisode chez vous ? Dans quel ordre se déroulent les différentes étapes du processus ?

Encore une fois on a tellement de types de formats que ça dépend vraiment du cas. Mais globalement ça se passe de la façon suivante.
C'est moi qui ai les idées de concepts et de sujets et qui les couche sur le papier. Après ça je propose le truc à William et on organise des tournages. C'est lui qui gère une grande part de la technique (ça peut aller de la prise son à la lumière), il possède de grandes connaissances dans ce domaine mais c'est surtout un travail d'équipe. D'autant qu'on est amenés à s'entourer de plus en plus de personnes compétentes et bénévoles qui nous donnent des coups de mains. Une fois que c'est dans la boite je m'occupe du montage, Will du mixage, et je mets la vidéo en ligne.
Après je suis très bien capable de tourner une vidéo dans mon coin et de la monter, comme c'est le cas pour un podcast à la Mr Haterz ou une chronique, qui ne demandent pas grand-chose en terme de production. Tout comme William qui a déjà produit de A à Z certains live reports de la Hellfest TV 2013... En fait ça dépend vraiment, on est tous multitâches donc bon...

2 Guys 1 TV est maintenant le média officiel du Hellfest, depuis l’édition 2013. Explique-nous comment une telle opportunité s’est présentée et comment se déroule cette collaboration jusqu’à présent.

Ça c'est fait naturellement. Je suis de Nantes et donc il m'arrivait de croiser des gars de l'orga dans des bars du coin. Oui, le lien de départ, c'est l'alcool ! On partait donc sur une bonne base. Mais j'avais aussi interviewé des membres du crew via les émissions de radio que je faisais. Un jour je leur ai dit qu'on était motivés pour faire la Hellfest TV. Ils aimaient bien notre ton et le taf qu'on produisait donc on a eu notre rubrique dans l'édition 2012. Puis pour 2013, la personne qui s'occupait de ça n'avait plus trop le temps de s'y consacrer et après une autre proposition de notre part ils ont pensé qu'on pouvait gérer le truc entièrement.
On a toujours été très libre de faire les conneries qu'on voulait sauf pour notre report de 2013 où ils ont préféré qu'on le sorte uniquement sous l'étiquette 2 Guys 1 TV. Ce que je peux comprendre vu le contenu parfois trop débile, ahah !
Pour 2014 il y a eu un vrai échange d'idées. On arrive avec un format très particulier, la Hellfest TV va être complètement différente mais intéressante je pense. C'est en cours de production...

Vous venez de lancer deux nouvelles séries d’épisodes : Mr Haterz et Papi KVLT. Peux-tu développer sur le contenu, et expliquer à nos lecteurs quelle était la volonté qui a motivé la création de ces nouvelles séries ?

Pour Mr Haterz c'est de simples coups de gueule personnels qui, je pense, peuvent aussi toucher du monde. Plutôt que de devenir un vrai hater et de m'énerver tout seul derrière mon ordinateur je préfère avoir un personnage très expressif, voir explosif pour me défouler un bon coup. De toute façon si tu commences à essayer de débattre sur Internet tu finis très souvent par te perdre tellement l'obscurantisme et la rage règne en maître sur la toile. C'est un concours de bites permanent et j'ai vraiment la flemme d'y participer. Autant faire un truc rapide avec un brin d'humour puis au moins, c'est fini, j'en parle plus. Pour le moment on va rester dans des sujets qui gravitent autour du metal mais je pense justement m'en écarter un peu via ce personnage.
Pour Papi KVLT, ça rentre dans la lignée de ce qu'est 2 Guys 1 TV, continuer à développer sur l'univers du metal tout en gardant une touche humoristique. Internet permet de tester des formats et je trouve ça plus sympa à faire et à regarder qu'une énième biographie sur un site quelconque où généralement les événements sont décrits comme des faits établis et sans le moindre recul. Evidemment, on s'est inspirés de Papy Grenier car je trouvais qu'on pouvait vraiment l'adapter de manière crédible.
Certes, il existe des documentaires intéressants sur le sujet (que je cite dans ma bibliographie d'ailleurs) mais là, l'objectif est de faire un truc assez complet, compact, et qui fait esquisser un sourire de temps à autre. Puis de toute façon on ne va pas que parler des sales gosses Norvégiens, on abordera, plus tard, des choses moins connues mais pas moins cultes.

Votre premier format d’épisode est assez fourre-tout. On y retrouve en vrac des immersions dans un style de metal précis, ou des facettes moins connues du grand public comme la distro et les labels, ainsi que des discussions sur des sujets associés au metal, par exemple ton analyse sur la philosophie dans notre musique préférée. Nous avons aussi le droit à quelques chroniques d’albums. Beaucoup de boulot au final ! Est-ce que vous vouliez vous montrer le plus exhaustifs possible ?

Merci de souligner ça. Alors pour ce qui est de la forme, comme je disais, la vidéo et Internet permettent pas mal de libertés alors pas question de rester sur un format précis. Pour notre plaisir et celui des gens qui nous suivent il faut savoir se renouveler et s'adapter selon les sujets abordés.
Pour ce qui est du contenu, je suis curieux et toutes les facettes du metal me plaisent alors ça me parait tout naturel d'aller fouiner du côté des anciens qui faisaient du tape trading comme du côté des petits jeunes qui découvrent le prog et qui font du djent. Je n'ai aucun problème avec ça. Alors certains peuvent trouver ça schizophrénique, mais je ne vois absolument pas pourquoi je me cloisonnerais. J'ai l'occasion d'aborder plein de sujets et de faire intervenir des gens aux profils très différents et aux opinions parfois opposées, pourquoi ne pas le faire ?
Le metal est tellement riche et vaste, même au-delà de la musique. C'est un sujet sans fin que tu peux aborder de plein d'angles. T'as aussi toutes les activités liées à la musique en générale qui sont intéressantes à découvrir... Et surtout, le metal sait se renouveler très vite et ne stagne pas (comme le voudraient certains). Tout ça me passionne vraiment !
Pour résumer, il y a derrière ça une volonté de présenter cette musique sous ses nombreux profils et la liberté du format permet donc plein d'approches différentes.

Bien que vos reportages soient à vocation informative, vous gardez toujours une grande dose d’humour avec des passages et interludes de déconnade avec vos potes. Penses-tu que l’humour est quelque chose qui manque au monde du metal ? Ou bien, qu’est-ce qui vous pousse à ajouter cette dose de légèreté dans vos montages ?

Je ne trouve pas que le metal manque d'humour. À part deux ou trois mecs qui n'arrivent pas à déchausser leurs bottes de true warrior, on se marre beaucoup dans ce milieu. Et il le faut ! Je pense aux artistes les plus théâtraux : tu ne peux pas te donner en spectacle comme ça sans avoir un minimum de recule et de second degré. Et puis au quel cas certains se prennent totalement au sérieux, de ton côté il y a toujours moyen d'en sourire et globalement les gens savent faire la part des choses. Bon, apparemment, les mecs de Manowar y croient dur comme fer... Mais bon, c'est ce qui fait le charme du metal aussi.
Si on parle d'humour gras et puéril (comme on aime parfois), c'est vrai que ça peut être lassant de tomber sur des mecs qui ne peuvent pas faire un festival sans montrer leur bite à tout le monde et qui ne connaissent que trois groupes. Comme pour tout, je pense que c'est une question d'équilibre. Personnellement, certains déguisements complètement débiles peuvent m'amuser quand je suis en fest. Par contre si un mec déguisé en ornithorynque vient me casser les couilles et me slammer sur la gueule alors que je suis devant Emperor, ça va me foutre les glandes. Et en effet certains n'ont pas de demi-mesure et confondent tout.
Pour ce qui est de 2 Guys 1 TV, on ne se pose absolument pas la question. La touche d'humour c'est parce qu'on est comme ça. Au risque de passer pour des gros débiles, et c'est un peu le cas, le côté dérisoire arrive tout seul. Par contre, contrairement à certaines remarques que j'ai pu lire, on est loin de se focaliser là-dessus. Forcement qu'un report sur le Motocultor va être plus axé sur ça mais quand je fais un petit focus sur une jeune distro hardcore, là on se calme et si on place de l'humour ça sera quelque chose de plus fin.

Pour rentrer dans un sujet un peu plus sérieux, mais pas trop quand même, quelle est votre politique ou votre vision des choses concernant la publication sur votre page Facebook de documents sensibles, comme l’interview récente de Varg Vikernes mise en ligne par des sites affiliés à l’extrême droite ?

Pour reprendre le cas dont tu parles, Varg est affilié à la scène metal pour toujours. Ça tombe bien on parle de metal chez nous. Ensuite, ce mec a été le bouc-émissaire d'une histoire montée de toute pièce. Ça fait du bien, de temps en temps, de se rappeler comment le gouvernement, les médias et les puissants en général détournent l'attention des gens.
Attention, la pseudo dissidence pro-masturbato-Internet (lol) du moment m'attristent beaucoup mais je trouve ça aussi agaçant les moralisateurs qui viennent te rappeler à l'ordre juste parce que tu ABORDES un sujet. Encore une fois j'ai l'impression qu'il n'y a pas de juste milieu. Effectivement, j'aurais pu ajouter une petite note « attention les amis, n'oubliez pas que Vikernes est un meurtrier néo-nazi et que cette vidéo a été postée par des gros bâtards d'extrême droite qui essayent de vous manipuler ». Mais ça ne servirait à rien. On sait à quoi s'en tenir avec ce mec et il y avait autre chose de plus intéressant à relever là-dedans. Faut juste faire attention à ne pas boire tout ce que raconte untel ou untel sous prétexte qu'il parle bien. Mais les gens ne fonctionnent pas comme ça apparemment, ils ont ce besoin absolu de se donner entièrement à quelqu'un, quelque chose. Ce n'est pas pour autant que je vais m'empêcher de partager un sujet qui m'intéresse.
Je n'aime pas la Politique, mais peut-être qu'un jour, Mr Haterz parlera de sujets politiques mais à ce moment-là, on le séparera surement de 2 Guys 1 TV.

Dommage car on va maintenant parler « politique » haha ! Les Youtubeurs indépendants comme vous rencontrent beaucoup de problèmes de censure en ce moment sur cette plateforme. Des vidéos sont bloquées dans certains pays, des pistes audio sont enlevées et d'autres embêtements. Est-ce que tu en sais un peu plus sur les raisons de tout ça, et concrètement qu'elles peuvent-être les conséquences pour 2 Guys 1 TV si la situation ne s'améliore pas, ou pire si elle venait à se dégrader ? (Max est quelqu’un de très bavard comme le prouve sa réponse)

Pour ceux qui ne savent pas ce qu'il se passe sur Youtube on va faire très simple : nous n'aurons bientôt plus le droit d'utiliser dans nos montages, une image, une vidéo, un son, une musique qui ne nous appartient pas.
Sans parler du fait que ça va étouffer la créativité de beaucoup, ce qui craint vraiment c'est que le processus de rémunération va faire en sorte que ça soit, si il le décide, l'ayant droit qui touche l'argent généré par la pub, et ça que la vidéo soit monétisée ou non. C'est parfaitement dégueulasse. En gros les youtubeurs vont se transformer en petite fourmis qui travaillent pour engraisser les plus gros (les maisons de disques, les chaines de télé, les marques, etc...). C'est toujours la même histoire...
Apparemment ils vont effectuer des contrôles pour chacune des vidéos postées. Je ne sais même pas comment ils vont gérer tout ça. Comment ils vont faire pour un Youtube Poop ? Ils vont couper le gâteau en mille ?
Alors certains râlent parce que leurs vidéos ne pourront plus leur rapporter d'argent. Je comprends qu'ils doivent être dégoutés mais nous ça ne nous touche pas car Google ne nous file rien du tout pour nos vidéos. On a même été bannis du programme AdSense... D'ailleurs le truc cool que ça pourrait apporter c'est que ça fasse dégager cette bande de connards arrivistes du Net qui font du Let's Play tout pourri, des podcasts à deux francs ou qui se foutent de la gueule des tristes gens qui postent des vidéos nulles. Mais je n'y crois pas trop, j'ai peur que les meilleurs partent et que les pires survivent. De toute façon ils veulent faire d'Internet la nouvelle télé donc ceux qui garderont la tête hors de l'eau seront sûrement ces gens-là, qui s'arrangeront directement avec les ayant droits sur les contenus.
Nan, nous ce qu'on craint c'est que nos vidéos soient tout simplement supprimées, comme ça a déjà été le cas pour certaines chaines, tout ça parce qu'on utilise un morceau de Blind Guardian ou qu'un logo de telle ou telle marque apparaît, etc... D'ailleurs on est déjà censuré en Allemagne parce que justement, là-bas ils ont bien plus de metal sur les grosses maisons de disque. Du coup les robots de Youtube détectent toujours au moins un morceau et bloque la vidéo en Allemagne et sur les smartphones/tablettes. Mais je crois aussi qu'ils ont des lois spécifiques là-bas concernant les droits musicaux sur Internet.
Est-ce qu'on interdit à un musicien de jouer de la musique parce que telle suite d'accords a déjà été utilisée par untel ou untel ? Et pourquoi on n’interdirait pas aux peintres/graphistes/dessinateurs/illustrateurs d'utiliser tout ce qui se rapproche du bleu Klein, c'est vrai quoi, après tout, l'argent qu'ils gagnent devrait revenir à la famille de Klein. En plus là, c'est vraiment cracher à la gueule des gens ! Bloquer ou supprimer comme ça le travail de quelqu'un parce que le gars a foutu la piste d'un CD qu'il aime bien en musique de fond... C'est vraiment salaud ! D'autant plus que, quand ça concerne le metal, bien souvent, les gens créditent et font de la pub pour l'artiste. Mais bon, des études économiques de long terme ont dû révéler que les producteurs gros cigares feraient plus de fric en mettant en place un système de censure et de pseudo droits d'auteurs. Il y a toujours un intermédiaire entre l'artiste et le spectateur pour foutre la merde. Heureusement, le metal n'est pas trop touché par ça et espéreront que ça ne change pas...
Quoi qu'il en soit, si ça continu ainsi, j'espère vraiment que Google et Youtube vont se planter et que la communauté migrera sur une nouvelle plate-forme. Après, le problème, c'est que le cancer va se propager de sites en sites... Les gens ont toujours réussi à contourner les lois qu'on voulait nous imposer sur le Net, espérons que ça continue et que des solutions se présentent. Concrètement, je ne sais pas comment tout ça va s'appliquer chez nous. De toute façon on migrera sur Vimeo s’ils nous cassent trop les couilles. On fera moins de vues mais ce n'est pas grave.
Après, concernant Internet, il ne faut pas totalement déresponsabiliser les utilisateurs et les créateurs de contenu. C'est une problématique parallèle mais si les gens investissaient un peu plus d'argent dans ce qu'ils aiment on n’en serait peut-être pas arrivé là si vite. En gros, ça vous apprendra à télécharger et streamer 100% de ce que vous écoutez/jouez/regardez. L'aire du dématérialisé nous dévorera tous et on finira comme dans Matrix.

Vous avez couvert beaucoup de styles différents, du black metal en passant par le djent ou le metal progressif. Quels sont vos goûts personnels au sein de l’équipe et ont-ils une influence sur la façon dont vous abordez vos sujets ?

MAX : Je suis très éclectique, trop pensent certains ahah. Mais voilà je vais là où je prends du plaisir ni plus ni moins. En ce moment j'ai une grosse période heavy/power. Le dernier Hell et Atlantean Kodex tournent en boucle. Je me fais à fond la discographie de Warlord et Manilla Road... Je découvre de jeunes groupes tels que Rocka Rollas ou Blazon Stone. Bref, en ce moment je suis avec mon épée et je combats des dragons. Mais je fonctionne pas mal par cycles, tu verras que dans 6 mois j'aurai ma période hardcore, puis dans 6 mois encore je vais me mettre à écouter que des trucs d'avant-garde norvégiens ou à du death old-school...
Mais bon, tu vois, dans mes derniers achats tu trouves aussi du Blasphemophagher, du Cult of Fire, du Jex Thoth, du Krypts... Bon, malgré tout je pense avoir un penchant pour le black metal, et surtout ce qui est athmo/mélo/pagan car les groupes que j'écoute depuis des années et qui ne me lassent pas sont Summoning, Emperor, Nokturnal Mortum, Arcturus, Windir, Bathory, Ulver... C'est vraiment très difficile pour moi de te dire ce qui me fait vibrer le plus. Tout dans le hardcore et le metal je crois... Sauf le metalcore quand il est trop moderne et gay.

WILL : Comme Max je suis assez éclectique, mais principalement rock/metal. Je suis un nourrisson de la musique classique, un enfant du HipHop, et depuis mon adolescence un passionné de metal. J'ai cependant loupé le coche du early Metal, du glam, heavy, thrash, power etc. J'ai commencé le metal par le neo, comme beaucoup (Slipknot, Korn etc). Par la suite je me suis naturellement laissé guider vers le HxC, la scène New Yokaise, le metal-hardcore : Throwdown, Hatebreed (les débuts), Full Blown Chaos... puis une longue passade d'insouciance dans le beatdown (la scène allemande). J'ai toujours le goût du "core" et je fais le culte du breakdown. Batteur et avide de blastbeats, j'aime beaucoup les groupes ultra extrêmes. Mais plus le côté survitaminé du brutal death, technique/prog, que la violence malsaine du grindcore qui me sort par les yeux.
Sinon j'ai beaucoup écouté de metalcore : Atreyu, As I Lay Dying, Killswitch Engage. Ou du deathcore : All Shall Perish, Oceano, Within The Ruins, etc... Aujourd'hui j'en écoute encore principalement, mais plus mixé au courant progressif, le Djent des débuts : Periphery et son papa Meshuggah et d'autres comme Being, Intervals, Tesseract. Pour citer des groupes de façon générale, je suis un des plus grands fans de Protest the Hero, j'aime beaucoup The Ocean, Stick To Your Guns, le prog/technique de chez Sumerian Records (qui s'essouffle), For Today, Parkway Drive, Mastodon, Devin Townsend, The Word Alive, Blessthefall. Tous ces groupes/artistes/compositeurs ne m'ont quasiment jamais déçu.
J'ai aussi bien apprécié le "post" rock/metal allant de Russian Circles à Cult Of Luna en passant par plein d'autres. Enfin, Max est une mine d'information pour moi, il a une culture metal immense et objective. Grace à lui j'ai découvert certains horizons comme le Black Metal, le Pagan ou le Thrash. Je suis en perpétuelle découverte à peu près tout grâce à lui. J'ai découvert des groupes géniaux avec à lui de heavy japonais (récemment) ou le thrash crossover ou bien d'autres tel que 1349, Toxic Holaucaust, Yob, Fleshgod Apocalypse... J'ai une vision très moderne du metal. J'ai tendance à me faire tirer les oreilles par Max qui me prouve souvent l'importance de ce qui s'est fait dans le passé, et il a raison. Au passage, j'aime les Guitar Heroes qui shred comme des aliens, toutes générations confondues.

Toi qui as fait beaucoup de festivals différents un peu partout en Europe, quelles sont tes préférences ? Quel serait le festival parfait selon toi au niveau de l’organisation, de la programmation, du cadre etc ?

Euh... Un festival d'une semaine à Tolmin (là où se déroule le Metaldays), avec moi qui fait la programmation !
Sinon c'est difficile à dire, on fait surtout les gros festivals quand t'y penses et c'est vrai que je reviendrais bien à des festivals de taille plus humaine et surtout des festivals où tu ne cours pas après les groupes. C'est le jeu des festoches tu me diras mais quand t'écoutes beaucoup de genres c'est impossible de tenir le rythme.
J'aime les gros festivals et leur démesure mais j'aime aussi les trucs plus confinés entre passionnés. Là j'ai hâte de voir ce que donne le Steelfest en Finlande qui a une affiche de dingue. Si le son est bon et que la bière n'est pas trop cher, ça me suffit !

Qu’est-ce qu’il te plaît le plus dans ce que tu fais avec 2 Guys 1 TV, à part les putes et la drogue qui vont avec votre statut privilégié backstage ?

En premier lieu c'est la satisfaction de voir ta vidéo finie et prête à être mise en ligne. C'est un peu con hein, mais ça demande pas mal de boulot de faire ça et quand tu achèves ce travail ça apporte un sentiment de satisfaction. Quand les retours sont positifs et que certains comprennent là où tu voulais en venir c'est du bonus. De plus que bosser avec des amis et passer du bon temps sur les tournages ça te pousse à continuer.
La deuxième chose c'est que ça nous a permis de bouger un peu partout en France et en Europe et de rencontrer une tonne de gens. Que ça soit des zikos, des patrons de fests ou de labels, ou juste des fans... Ça nous a permis de faire des rencontres très agréables, parfois inoubliables. De plus, maintenant qu'on arrive à s'auto-financer grâce notamment aux festivals, on peut se permettre de bouger un peu plus et de partir à plusieurs.

Quelle direction veux-tu donner à l’émission pour les saisons à venir ? Que peut-on vous souhaiter pour les temps futurs ?

Pour le moment on reste sur Papi KVLT, Mr Haterz, les reports et bientôt de nouvelles chroniques ainsi que le retour de la Hellfest TV. Tout ce qu'on souhaite c'est que ça continue comme ça.
Peut-être qu'un jour on sera suffisamment gros pour vivre de la vidéo et puis, si ce n'est pas le cas, on se sera putain de bien marré. Mais là on lance un très gros projet pour Janvier 2015. Oui, c'est dans longtemps... Je n'en dis pas plus pour l'instant mais si ce truc pouvait marcher on serait bien content eheh !

Je te laisse le mot de la fin, comme le veut la tradition !

Merci pour tes questions, c'est sympa de me donner la parole sur Thrasho' !
Juste une dernière réflexion : parfois ça m'agace qu'un épisode intéressant sur un sujet pointilleux sur lequel j'ai bossé un petit moment ne marche absolument pas alors qu'un Mr Haterz que je fais en trois heures et où je tape sur les gens a beaucoup plus de succès. Je sais bien que la majorité des personnes aime bien se laisser porter par la facilité et que la « masse metalleuse » n'y échappe pas mais ça fait quand même un peu chier... Tout comme le fait que certains s'attardent uniquement sur le côté clownesque de nos vidéos alors qu'on est quand même variés dans ce qu'on propose.
Enfin bon, c'est pas ça qui va nous empêcher de continuer.