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VƆID pour l'album "Jettatura"

Interview

VƆID pour l'album "Jettatura" Entretien avec C.RDR (Chant) (2018)
1. Salut et merci de m’accorder un peu de temps, pour commencer peux-tu me raconter la genèse du groupe et son histoire ?

Salut Jean-Clint. Le groupe a été formé courant 2011, par M. (Batterie) et P.G (Basse) Je me suis greffé au projet quelques temps après. Nous étions proches avant de monter le projet, et ça nous facilite vraiment la tâche pendant les phases de composition et de répétition. On ne prend pas de pincettes. Quand j’ai rejoint le groupe, on travaillait les deux premiers morceaux de notre démo « Hate & Roll ». Forcément, on était influencés par ce qu’on écoutait à l’époque, et je pense qu’on avait beaucoup moins de recul sur les détails que maintenant. On a enchaîné sur un Split fin 2012, qui a été enregistré pour marquer le coup après l’annonce du départ de notre batteur. On a repris les compositions et les concerts en 2014. L’étape suivante a été l’enregistrement et la sortie de « Jettatura ».

2. D’où vient ce nom ? A-t-il une signification particulière ?

Au début, on n’avait pas vraiment établi de concept particulier autour de notre musique. A vrai dire, on a pas mal cherché, et on revenait toujours autour du terme VOID. On s’est résolu à adopter ce nom, mais en le rédigeant en phonétique. Ca donnait une dimension universelle et un peu étrange au nom, et surtout ça nous permettait de sortir du lot. Tu tapes “Void” sur Metal-Archives, t’as 183 résultats, tu tapes VCID, tu trouves direct. Bon, on s’est retrouvé avec des types qui disent “Vécide”, d’autres qui pensent que c’est “Acid”, d’autres lisent un chiffre romain. Avec notre démo, on a commencé à vraiment axer les paroles autour du Vide. Là, ça a pris un sens, une forme.

3. Ce terme de Jettatura signifie le mauvais œil, pourquoi l’avoir choisi comme titre pour le disque ?

Avant d’être le titre de l’album, c’est surtout le titre du premier morceau. Quand j’ai commencé à écrire les paroles de « Jettatura », je voulais un gimmick à la Elvis pour le refrain “One for the money, Two for the Show, …”. C’est aussi une référence à un morceau qui s'appelle « Patterns » de BAND OF SKULLS (“nothing’s gonna save you from the 666”). Pour le titre en lui-même, je me suis rappelé de ce bouquin de Théophile Gautier. Autant la nouvelle en elle-même n’est pas un chef d’œuvre littéraire - c’est très romantique, très poétique, autant le terme est très marquant. La Jettatura, c’est le Mauvais Œil que porte le Jettatore (le jeteur de sort), qui par sa seule présence provoque la malchance. J’ai trouvé ça efficace pour conclure ce refrain, “Jettatura Six Six Six”. On a utilisé le titre de ce morceau comme titre d’album pour la simple et bonne raison que c’est un mot qui attire l’œil, qui se retient, et qui est percutant, en fait un peu comme ce qu’on veut proposer à travers notre musique.

4. Vous évoluez dans un style très peu représenté en France, êtes-vous de cet avis ? Pourquoi ce choix ?

Oui, effectivement c’est assez tranquille du côté du Black N’Roll. Après, tu trouves des groupes qui font très bien le job, mais souvent dans une veine old-school typée DARKTHRONE. Je ne vais pas faire trop de généralités, mais je ne pense pas avoir vu un groupe français en concert qui propose des compositions du même acabit que nous. On ne s’est pas vraiment posé la question en fait, on n’est pas dans une démarche élitiste ou dans des phases de composition alambiquées. On aime les riffs, on aime le Black Metal, le Punk Hardcore, le Thrash, on a saigné les classiques du Heavy, c’est normal que ce qu’on joue ressemble à ce qu’on écoute.

5. Il s’est passé six ans entre vos premières sorties (Démo + Split) et cet album, pourquoi un délai aussi long ?

On a fait et vécu plein de choses entre temps, dans nos vies, nos familles, nos tafs. On a pris le temps de bosser des trucs qui semblent peut être anodins, des roulements, des variations de riffs, des petits détails. Et puis on a commencé à se dire que ce serait bien d’aller dans un “vrai studio”, pas faire ça chez nous, et le processus du choix du studio a été assez long.

6. Pour continuer sur celui-ci, comment s’est passé sa composition ? Les choses ont-elles été plutôt simples ou difficiles à se mettre en place ?

A vrai dire, ça s’est fait plutôt facilement pour le gros du boulot. On bosse sur une maquette, avec une structure souvent simple intro couplet pré-refrain refrain pont, tu vois bien. Après on brode un peu, mais ça doit rester percutant, on a tenté les leads chiadées, ça nous ressemble pas. Ce qui a été beaucoup plus long, c’est les détails. Ça ne s’entend surement pas des masses, mais on a bossé beaucoup de petits trucs, des roulements, etc …

7. Votre musique respire la spontanéité et la sincérité, c’est l’une de ses forces tout comme la qualité de la production qui ressort instantanément et conserve son naturel tout en passant facilement de la chaleur estivale à la froideur nordique. Qui s’en est chargé ? Le résultat correspond-t-il totalement à vos attentes ?

Merci, c’est vraiment ce qu’on cherchait en fait. On a travaillé avec Arthur Lauth du Brown Bear pour l’enregistrement et le mixage, et avec Ronan Cloarec de Master Lab Systems pour le mastering. On avait en tête quelque chose d’assez différent, mais Arthur a su nous briefer sur ce qui était possible. On partait sur un son vraiment plus froid en fait, mais au vu de notre matos, de nos têtes d’amplis, de nos instruments, et puis évidemment de nos compositions, on s’est vite tournés vers un son plus chaud, avec un grain qui nous plait bien.

8. Vous avez utilisé une thématique très ésotérique et mystique sur cet opus, y’a-t-il un message particulier que vous avez voulu faire passer auprès du public ?

J’ai voulu créer un univers fort autour du Vide dans lequel rôdent des entités. C’est parfois très biblique dans l’écriture, il y’a par exemple une opposition totale entre le Roi de Rat et le Scolopendre : ils œuvrent contre notre espèce, mais chacun à leur manière. La Sainte Grêle enfouie dans un vieux grimoire, les Trois Cardinaux qui apparaissent au peintre qui tente de représenter le Néant, l’Augure de Trahison et son crâne à trois yeux… Il y’a beaucoup de symbolique, beaucoup de métaphores. Y’a pas vraiment un message précis et lisible, mais je dirais qu’il faut voir tout ça comme des Fables, et donc il y’a quand même une once de morale - pas forcément bonne - planquée quelque part, pour la plus grande gloire du Vide.

9. Les morceaux de « Jettatura » sont relativement longs mais ne souffrent nullement de longueurs, le fait de les étirer sur la durée s’est-il fait spontanément ou était-ce calculé ?

C’est très spontané. Je ne trouve pas ça spécialement long en fait. C’est marrant, on a entendu une émission de radio y’a peu de temps, après notre release, sur Metalorgie. Les intervenants parlaient de la durée des morceaux, que c’était trop long. Bon, bah ok. Alors je ne vais pas faire un plan “Si tu kiffes pas t’écoutes pas et puis c’est tout” mais j’ai pas l’impression qu’un morceau de 5-6 minutes ce soit la purge. Après je peux comprendre que l’auditeur s’attende à un truc bien compact, bien percutant, 3-4 minutes chrono, The Cult Is Alive. En tout cas le message a été entendu, c’est promis : pour nos prochains morceaux on va faire des entractes.

10. On retrouve chez vous un sens du riff imparable conjugué à un entrain communicatif digne du SATYRICON époque « Volcano » et « Now, Diabolical », êtes-vous des fans du duo norvégien ? Y’a-t-il d’autres groupes qui vous ont inspirés ?

On a beaucoup écouté le morceau « Black Lava », “Autumn in the air” c’était un gimmick à l’époque de la formation du groupe. Donc oui, on a bien fait le tour de « Volcano » et de « Now, Diabolical ». Après on aura tous une opinion différente dans le groupe sur qui ou quoi nous a inspiré, quel morceau, quel groupe. On ne veut surtout pas être à tout prix rapprochés de telle ou telle formation. On est sensibles à l’énergie du Black Metal, du Rock et du Punk, donc on se trouve forcément quelque part dans tout ça, mais pas au croisement. Ce n’est pas une contrainte imposée dans notre musique.

11. Le disque est d’abord sorti par vos propres moyens, avant que vous ne signiez ensuite chez Les Acteurs de l’Ombre. Comment avez-vous atterri chez eux ?

On est assez proches du label, et on a eu la chance de pouvoir jouer aux Feux de Beltane cette année. On a voulu assez vite sortir un cd en physique, on a donc fait une édition “DIY” qui est tamponnée et imprimée à la main, ça fait de chaque exemplaire une pièce unique. C’était important d’avoir ça de prêt pour les Feux. Après l’événement, on a commencé à chercher un label pour nous accompagner. C’était aux alentours de mi-juin. On a d’abord contacté Les Acteurs de l’Ombre, ainsi que deux autres structures. On a eu une réponse de LADLO le lendemain. On s’est très vite entendus. Je pense qu’on est réalistes par rapport à ce qu’on cherche auprès d’un label, et on s’est vraiment bien trouvés.

12. Le digipack est (comme d’habitude avec le label) absolument magnifique, c’est Roy de Rat qui s’en est chargé. Qui a eu l’idée de bosser avec lui ? A t’il eu carte blanche ou aviez-vous des instructions précises à lui faire part ?

Ahah alors pour faire simple, Roy de Rat c’est moi. C’est un nom qui vient d’un titre de VOID, « Until Lava Dries », et qui - si tu as suivi - est une entité importante dans l’univers du groupe. Je m’occupe de la direction artistique du groupe depuis le début, j’ai été très influencé par le boulot fait sur « Hellboy » pour les couleurs, avec une approche gravure pour le traitement. J’essaie de travailler dans une optique d’aplat de couleurs, pour que ce soit potentiellement sérigraphiable. Quand on a commencé le groupe, c’était mes débuts en tant qu’illustrateur, et je tente depuis de garder cette ligne directrice. On a donc des visuels qui sont raccord avec nos morceaux, tu pourras constater que le crâne de notre pochette est déjà présent sur notre démo et notre Split. Au sein du groupe, les autres membres me laissent le champ libre en matière de graphisme. Evidemment on en cause entre nous, mais ils me font confiance, du coup c’est vraiment confortable pour bosser.

13. La scène nantaise fait de plus en plus parler d’elles depuis quelques temps, il y’a en effet de la concurrence entre MALKAVIAN, DEFENESTRATION, GOTHOLOCAUST ou encore WAR INSIDE. Etes-vous proches les uns des autres ? Y’a-t-il d’autres noms locaux qui méritent d’être découverts ?

On connaît très bien ces groupes-là, certains d’entre nous jouent avec certains d’entre eux. GOTHOLOCAUST, c’est vraiment une référence de Nantes pour moi. Quand je suis arrivé dans le coin en 2006, ça tournait déjà. C’est sincère, c’est du Black Metal qui ne fait pas semblant. On a joué quelques fois avec DEFENESTRATION, et c’est un groupe qui a une pêche incroyable et une authenticité old-school qui se doit d’être respecté même si le batteur est particulièrement désagréable. Quant à WAR INSIDE, on a partagé la scène avec eux, et on le refera avec plaisir. C’est surtout le groupe d’Arthur, qui a bossé sur le son et le mix du CD. En fait dans les groupes que tu cites, il n’y a que MALKAVIAN avec qui nous n’avons jamais croisé en live, mais c’est quand ils veulent. En groupe local, si tu ne connais pas, tu peux jeter une oreille à ABSOLVTION qui viennent de sortir un EP, à INCIPIENT CHAOS qui va sortir un split, à BESTIAL NIHILISM, à SYSTR, à BLEAKNESS, à THE GIFT, à CHAVIRE, ...

14. Vous venez d’ailleurs de jouer récemment au Ferrailleur avec certains d’entre eux (WAR INSIDE et ELECTRIC THIRD EYE) pour votre Release Party, quels souvenirs gardez-vous de votre prestation ?

On est satisfaits, on a passé un excellent moment sur scène. Ça nous a aussi permis de prendre du recul sur le live, et d’avoir un axe de travail supplémentaire en salle de répétition. On parle de se faire une résidence, mais comme on est super pris par plein de trucs, on a un peu de mal à mettre ça en place.

15. Pour l’instant vous contentez-vous de promouvoir l’album ou avez-vous déjà commencé à composer de nouveaux titres ?

On va commencer à composer, et là tout de suite on va partir en répète et on va jouer du Punk je pense.

16. Vous jouez pour la plupart d’entre vous dans d’autres formations, cela n’est-il pas trop compliqué pour les répétitions et les concerts ?

C’est essentiellement une histoire d’agencement d’agenda, pour le moment on s’en sort plutôt bien. En fait c’est surtout niveau fatigue que ça se ressent. On n’est pas des musiciens professionnels, et à un moment faut vraiment bosser.

17. En tant que voisins j’imagine que jouer au Hellfest serait un rêve pour vous ? Que pensez-vous du gigantisme actuel du festival, cela vous convient-il ou préfériez-vous le modèle plus petit tel qu’il était à l’origine ?

Oui, j’aimerais bien conjurer le Vide sur une des scènes du festival. Le travail fourni par la production est taré. On a tendance à voir ça comme un parc d’attraction Metal, mais vraiment l’envers du décor c’est des heures et des heures de taff, une énergie folle. Je pense sincèrement que c’est la suite logique de leur démarche. Ça ne me dérange absolument pas ce côté gigantesque, y’a pas d’histoire d’intégrité ou quoi que ce soit. Y’a un moment, t’as les thunes pour aller voir plein de groupes, tu les claques, tu en prends plein la gueule, et tu t’amuses. Et si tu préfères les trucs plus intimistes, fonce dans des endroits vraiment intimistes, à l’Homme Sauvage, à Beltane...

18. Quels sont vos projets d’ici la fin de l’année et pour 2019 ?

On compte bosser la scène pour attaquer sur des dates en 2019, et probablement amorcer quelques riffs ravageurs pour de potentiels nouveaux morceaux comme je te disais au-dessus. On a quelques pistes pour l’année à venir, ça va se concrétiser bientôt. On ne cherche pas à faire de grosses tournées, mais de belles dates ce serait vraiment bien. Si tu lis ça et que tu organises des dates dans ta ville, tu peux nous contacter sur notre boite mail, on joue volontiers dans des caves.

19. Quels sont vos meilleurs souvenirs scéniques et de tournée jusqu’à présent ?

On a joué avec BELPHEGOR, et c’était vraiment top. On a fait une date avec SORDIDE, qui sont des gars vraiment bien Metal, merci la Rhuze. Y’a eu un concert à Lorient qui m’a bien marqué, car tout était bien, de l’accueil au public, merci Kurt. On a fait une date à Tours qui était catastrophique mais le sleeping était vraiment cool, merci Etienne. On a joué à Rouen dans une champignonnière et bu une saloperie qui nous a mis à mal, merci Jordan. Tout ça c’est super banal, mais on a envie de continuer.

20. Avec qui rêveriez-vous de partager l’affiche ?

VREID, TAAKE, CARCASS. Et puis forcément plein d’autres en fait.

21. C’est l’heure de se quitter, je vous laisse le mot de la fin…

Merci pour tes questions, merci pour ta chronique, et merci d’avoir pris le temps d’écouter notre musique. On espère te croiser sur une date, n’hésite pas à venir nous voir. Merci surtout à ceux et celles qui lisent cette interview, on se retrouve en concert.
Vive le Grand Ver, vive le Roi de Rat, vive la Sainte Grêle. Ad Majorem Vacui Gloriam.

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