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La génèse de Simulacrum

Interview

La génèse de Simulacrum Entretien avec Chrism (2021)
Cette interview a lieu via Skype, le mercredi 24 février 2021. J'ai pu discuter pendant une heure avec Christian « Chrism » Pulkkinen, fondateur et claviériste de Simulacrum, à l'occasion de la sortie de leur album Genesis, le 12 février 2021 chez Frontiers Music.


Christian « Chrism » Pulkkinen

Bonjour Simulacrum! Je suis très fier d'avoir cette conversation avec vous aujourd'hui. Comme je l'ai dit dans ma chronique de Genesis, vous avez le potentiel de regarder les légendes du metal progressif dans les yeux et de jouer dans la même cour qu'eux. Votre nouvel album est une grande réussite et je suis enthousiaste à l'idée de l'approfondir avec toi.

I. Histoire

1/ Tout d'abord, pourriez-vous raconter l'histoire et la discographie de Simulacrum aux lecteurs de Thrashocore, de votre fondation à nos jours ?


J'ai commencé le groupe au lycée, j'avais à peu près 15 ans. Le premier nom du groupe était Oblivion Ocean. Cette période a duré deux ans, on jouait des reprises de Dream Theater. Mon frère (Nicholas « Solomon » Pulkkinen) jouait de la guitare, nous apprenions à jouer ensemble. À ce moment-là, il avait 13 ans et était un gros fan de Yngwie Malmsteen, il a appris cet instrument en commençant directement à jouer ses albums. Aujourd'hui, en dehors du metal progressif qu'on joue, il est fan de jazz : c'est aussi un très bon pianiste classique. Le bassiste Olli (Hakkala) était déjà avec nous, depuis le début : nous avions tous 15 ou 16 ans et apprenions à nous connaître. Peu après, le chanteur Niklas (Broman) nous a rejoint, c'était aussi un ado. Il a joué tellement longtemps dans le groupe qu'il a très bien développé sa voix. C'est une musique très dure à chanter. On a joué dans les bars et fait des tournées locales pendant 10 ans, à peu près. Ensuite, nous avons fait notre premier album, The Master and The Simulacrum (2012). Ses morceaux étaient écrits par des adolescents : c'est un gros maelstrom d'idées. C'était un album que nous devions faire, nous avions besoin de sortir ces morceaux. Je ne sais pas si quelqu'un a acheté ce disque ou était intéressé par celui-ci mais c'était une grande étape pour nous de sortir un album. C'est le premier disque sur lequel j'ai joué, j'ai donc un attachement particulier à cet album, même s'il sonne un peu « cru » aujourd'hui.

Ensuite, trois ans furent nécessaires faire l'album suivant, Sky Divided (2015), qui est encore aujourd'hui un bon album avec une bonne production (bien que moins bonne que notre dernier). Il y a des bons morceaux, agréable à jouer en live, qui plaisent au public. Cela m'a permis, six mois plus tard, d'attirer davantage l'attention sur moi en tant que claviériste. J'ai rejoint le groupe Eden's Curse, originaire du Royaume-Uni. C'était un groupe plutôt établi, ils faisaient de grosses tournées, notamment en première partie de Dream Theater. C'est plutôt un groupe de hard rock/metal mélodique, c'était intéressant pour moi, je trouvais leurs morceaux très bon. J'ai fait un album avec eux et j'ai tourné au Royaume-Uni avec Michael Schenker. C'était des grosses scènes! J'ai aussi tourné en Allemagne avec Freedom Call. C'était une tournée très sympa, une aventure que je devais accomplir en tant que claviériste. C'est la raison pour laquelle le troisième album a pris tant de temps à paraître, parce-que j'ai voyagé dans toute l'Europe et j'ai fait un album avec Eden's Curse. Maintenant, je suis très heureux d'avoir sorti Genesis et satisfait des critiques comme la tienne. La plupart d'entre elles sont très positives, je pense que nous avons fait un bon album.


Sky Divided (2015)

2/ Je le pense aussi. Tout comme je pense que Sky Divided est un bon disque ; je le chroniquerai certainement un jour, d'ailleurs. Quelle est la signification du nom de votre groupe, « Simulacrum » ?

Ce nom vient d'un philosophe français, Jean Baudrillard. J'espère que je le prononce bien (rires). C'est une théorie philosophique sur les images miroirs de quelque-chose, comme des clones qui ne sont pas parfaits. J'ai trouvé ce nom en lisant un livre de Conan le Barbare par Robert E. Howard quand j'étais ado, à 17 ans environ. Il n'y a pas spécialement de signification profonde, je trouvais que c'était un nom cool pour un groupe de metal progressif!

3/ Il semblerait que vous ayez trouvé la stabilité dans votre line-up. Pourriez-vous nous raconter comment vous en êtes arrivés là (recrutement, auditions) ?

Sur le premier album, nous étions cinq. Quatre types sont encore dans le groupe aujourd'hui. On a toujours eu des problèmes avec les batteurs, nous devions en changer souvent. On a eu quatre batteurs en trois albums. Ils ont eu leur lot de problèmes personnels... aujourd'hui, on a trouvé la perle rare, qui est très bon. Tatu (Turunen) semble très stable : nous sommes de bons amis. Aujourd'hui, tous les musiciens du groupe vivent dans la même ville (Turku, Finlande). C'est la raison pour laquelle je veux garder ce groupe, parce-que je pense qu'il est important que nous ayons une bonne alchimie et amitié entre nous, pas juste faire de la musique ensemble. Nous avons recruté le second guitariste Petri (Mäkilä) durant la création du second album. J'ai pensé que cela pourrait apporter davantage aux concerts, rendre notre son plus heavy. Avec un bon ingénieur du son, cela pouvait sonner mieux. Ainsi, Petri a rejoint le groupe : c'est un bon compositeur, il pond des riffs qui tuent! Il a écrit le morceau-titre de Sky Divided (2015) et quelques riffs de Genesis.

4/ L'une des choses qui rendent Simulacrum unique est la présence de deux chanteurs. Comment Niklas Broman et Erik Kraemer travaillent ensemble (notamment dans le partage des lignes de chant) ?

C'est vrai que je n'avais pas parlé du recrutement d'Erik. Après la sortie de Sky Divided (2015), j'ai joué dans un groupe appelé Adamantra. C'était davantage un hobby pour moi, ce sont de très bons amis mais aussi un très bon groupe de metal progressif. On a joué dans un gros festival à Helsinki, un gros concert, un gros événement. Adamantra voulait un chanteur qui se charge des choeurs. J'ai demandé si Niklas (Broman) pouvait monter sur scène avec Adamantra. Du coup, on a eu deux chanteurs pour ce concert et ça sonnait sacrément bien (rires)! Ça m'a pris un moment pour convaincre Niklas d'engager un second chanteur mais il a fini par accepter. Je connaissais déjà Erik depuis un moment, il habite également dans ma ville. On l'a auditionné lui ainsi que d'autres types : il a une tessiture de heavy metal classique, c'est pour ça qu'on l'a engagé. L'autre raison pour laquelle je voulais un second chanteur était pour les concerts, pour que nous puissions faire des lives sans aucune partie samplée : c'est quand même mieux pour un groupe de prog! De plus, ce type de musique est dure à chanter, comporte des mélodies exigeantes qui nécessitent de solliciter et de fatiguer son corps. Avoir deux chanteurs permet à l'un des deux de pouvoir se reposer parfois : le fait qu'ils se partagent la charge rend les choses plus faciles.


Simulacrum, de gauche à droite: Solomon, Tatu Turunen, Petri Mäkilä, Niklas Broman, Erik Kraemer, Olli Hakala, Chrism.

II. Influences

5/ Ok, merci pour ces explications. La suite de notre dialogue sera axée autour de vos influences. Quels groupes de metal progressif vous ont influencé ? Tu as parlé de Dream Theater plus tôt, mais aussi de de Symphony X pour le morceau « Scorched Earth » dans un post Facebook : y-a-t-il d'autres influences que tu souhaiterais partager avec nous ?


Andromeda, II = I (2003)

Ouais, mon groupe de metal progressif préféré quand j'étais jeune était Andromeda (Suède), particulièrement leur deuxième album, II = I (2003). C'est mon album préféré, peut-être de tous les temps. J'ai aussi écouté Shadow Gallery ou encore Spiral Architect, un groupe qui n'a fait qu'un album (Ndlr : A Sceptic's Universe, en 2000), qui est un peu extrême, c'est un peu « Fates Warning sous testostérone » (rires). Puis j'ai écouté Planet X, Dream Theater, Symphony X. Quand j'étais jeune, j'ai aussi écouté pas mal de power metal : Rhapsody, Stratovarius, également Children of Bodom, qui étaient à peine plus vieux que moi et que j'ai vu plein de fois en concert ici en Finlande : ils jouaient déjà sur des grosses scènes, à l'époque. Je dois dire que c'est une grande tragédie qu'Alexi Laiho soit mort. Ça m'a rendu très triste, il est vraiment parti trop jeune.

6/ Quelles sont vos influences hors du metal ? Le rock des seventies ? Et dans le « mainstream » (variété, hip hop, musique classique) ? En un mot comme en cent, quels sont les goûts musicaux « génériques » de Simulacrum ?

Et bien mon père a joué dans un orchestre symphonique ici. C'était un percussionniste dans les années 70. Il avait plein de vieux vinyles de groupes comme Led Zeppelin, Deep Purple, Genesis, Emerson, Lake & Palmer.... j'ai grandi en écoutant cette musique : je dois dire que j'aime beaucoup de rock des seventies aussi. Mon claviériste préféré de tous les temps est Keith Emerson : je ne l'ai jamais vu jouer en live. John Lord (Deep Purple) est très cool au hammond aussi. J'ai grandi en écoutant cette musique. J'aime beaucoup les claviéristes de Dream Theater, aussi : Kevin Moore, Derek Sherinian et Jordan Rudess. Au-delà du prog rock des seventies, j'ai un bagage classique : j'aime beaucoup les concerts de musique classique, parfois. J'aime aller à l'opéra ou voir des pianistes classiques, comme Vladimir Horowitz, qui l'un des tous meilleurs de tous les temps. J'aime aussi le jazz : j'ai écouté Chick Corea (R.I.P., décidément, tout le monde meurt...) ou encore Keith Jarrett et Herbie Hancock. Il y a des critiques de notre album qui disent qu'on sonne comme Yes mais je n'ai jamais écouté ce groupe. Aujourd'hui, je n'écoute plus beaucoup de musique, je crée surtout la mienne. C'est peut-être pour ça que notre album est original.


Keith Emerson (Chris Foster/Shuttersto/SIPA)

7/ Il faut que tu saches que sur Thrashocore, on promeut surtout le metal extrême. Est-ce qu'il y a des groupes que vous aimez dans ce style ?

Le groupe préféré de notre batteur est Pantera : quand il était jeune, il avait un groupe qui s'appelait Autere qui sonnait un peu comme Pantera, en plus moderne. Je dois dire que les autres membres ne sont pas trop là-dedans. Parfois, j'écoute Necrophagist ou encore Children of Bodom. Quand j'étais jeune, j'écoutais Dimmu Borgir, ils ont vraiment de bons éléments symphoniques dans leur musique. J'aime vraiment bien Behemoth, mais je ne suis pas un expert. Par contre, il y a un bon groupe de Turku que tu peux citer, ce sont mes amis : Malum. Je crois qu'ils ont sorti trois albums de black metal old school. Ils le font très bien (Ndlr : leur troisième full-length, Legion (2019), a été chroniqué par l'ami Sakrifiss sur votre webzine préféré).

8/ Il y a plusieurs « écoles » dans le metal progressif moderne, quelque-part entre le djent et la manière traditionnelle. Dans Genesis, vous mélangez parfois les deux (« Arrhythmic Distorsions », « Scorched Earth »). Où est-ce que vous vous situez ?

J'aime le djent : je pense juste que c'est un genre qui n'est pas très polyvalent, ses musiciens ont un peu oublié tout ce qu'on pouvait faire avec la musique. Notre guitariste Petri est un gros fan de djent, c'est pour ça que nous avons des morceaux comme « Arrhythmic Distorsions ». Je pense qu'on continuera à composer comme ça dans les prochains albums. Mais on continuera aussi à se concentrer sur tout le spectre de la musique progressive : quelque-chose qui sonne « seventies » mais aussi moderne. De toutes façons, il y a des idées intéressantes à prendre dans tous les genres de musique, même dans le reggae (et pourtant, je n'aime pas ça). Le djent comporte de bonnes idée : je dois juste les filtrer à ma façon pour Simulacrum.

III. Compositions

9/ Justement, discutons du processus de composition. Comment un album de Simulacrum voit le jour ? J'ai remarqué que plusieurs personnes étaient impliqué mais que tu composais la majeure partie des morceaux.

Je m'occupe aussi de l'enregistrement et du mixage. C'est beaucoup de travail, peut-être que quelqu'un d'autre s'en occupera sur le prochain album. C'est une charge mentale importante de tout composer et de tout mixer.

Je compose effectivement la plupart des morceaux de Simulacrum. Je les travaille comme des morceaux classiques, en utilisant un logiciel d'écriture de partition : j'écris des notes, en fait. Ça peut être un processus très lent. Certains morceaux peuvent prendre jusqu'à un an de travail pour qu'ils soient aboutis. D'autres, comme « Broken » sur le précédent album, sont écrits en une semaine. En fin de compte, certains morceaux viennent rapidement, d'autres beaucoup moins. J'écris toute la partition : les parties batterie, la basse et la guitare à partir d'un logiciel de notation. Ensuite, j'imprime les partitions et les donne aux autres membres du groupe. Mais je ne suis pas comme Yngwie Malmsteen (rires), je laisse les gars changer des choses : ils peuvent proposer des riffs meilleurs que les miens. Mais l'ensemble reste toujours basé sur ce que j'ai fait. Je laisse les gars ajouter leurs propres saveurs aux morceaux.

Tu n'es pas un tyran.

Non. Pas trop. Un peu (rires).

10/ Qu'est-ce qui fait l'alchimie entre vous sept ?

Nous avons joué depuis tellement longtemps ensemble! Depuis que nous sommes adolescents, en fait. Nous ne sommes pas un super groupe composé d'un Américain, d'un Allemand et d'un Finlandais. Nous habitons tous dans la même ville, on va au bar et au cinéma ensemble. Je fais du badminton avec le bassiste! (rires). On est juste une bande de potes qui se connait par cœur, qui aime jouer et traîner ensemble.

11/ J'ai remarqué le son très particulier de tes claviers, qui contribue à rendre Simulacrum unique. Le son utilisé dans « Nothing Remains » m'a sauté aux oreilles. Quel matériel utilises-tu, pour donner cette touche personnelle à vos compositions ?

D'autres critiques ne l'aiment pas, ça a l'air de diviser (rires)! Ouais, tout le monde n'aime pas... je ne saurais pas te dire d'où viennent ces sons : parfois, je les crée moi-même, d'autres fois j'utilise des sons pré-enregistrés. Je suis sponsorisé par Roland, j'ai toujours utilisé des claviers Roland depuis que je suis jeune. Parfois, je combine les sons que j'aime entre eux et je construis mes sons de claviers comme ça. Je ne sais pas vraiment pourquoi ça sonne unique, peut-être que ça vient de mon style de jeu. En fait, je n'ai jamais essayé d'apprendre le style d'autres claviéristes. Certes, j'ai joué les morceaux de Dream Theater quand j'étais jeune, mais j'ai toujours joué mes propres soli à la place de ceux que les musiciens originaux jouaient sur les albums. Je n'ai jamais cherché à imiter personne.

12/ Concernant les soli de guitare, comment tu organises les compétences de Petri et de Solomon ? Est-ce qu'ils ont des techniques préférées ?

Les deux sont très techniques. Petri est peut-être encore plus technique. Solomon a davantage de feeling et un touché unique. En tant que producteur de l'album, je dois décider si j'ai besoin d'un solo super technique ou d'une atmosphère davantage teintée de feeling. Les deux peuvent jouer n'importe quel solo : c'est un peu la même chose avec les chanteurs, tu dois décider quelle partie de guitare convient mieux à quel guitariste et quelle ligne de chant convient mieux à quel chanteur.

13/ À ce propos, vous vous êtes distingués avec « The Genesis Part 2: Evolution of Man », un morceau issu de la longue tradition des instrumentaux du metal progressif. Qu'est-ce que cette tradition représente, pour vous ?

Le premier album d'Yngwie Malmsteen est essentiellement instrumental. Je l'ai beaucoup écouté. Tout comme ceux de Chick Coreia, ainsi que beaucoup de jazz. Les albums de Planet X, aussi, avec Virgil Donati. J'aime beaucoup les instrumentaux de Dream Theater aussi. J'espère toujours qu'ils en feront un sur chaque album : j'adore « The Dance of Eternity », par exemple. Un claviériste italien, Alex Argento a fait un album instrumental qui m'a beaucoup influencé quand j'étais jeune, qui sonne un peu comme les Planet X. C'est marrant d'ailleurs, car Marco Sfogli jouait de la guitare sur cet album et aujourd'hui, il joue avec moi sur l'album de James LaBrie.


Alex Argento - Ego (2007)

IV. Thématiques

16/ Le clip de « Nothing Remains » met en scène une tueuse cybernétique qui m'évoque le manga Gunnm, les films Alien avec Sigourney Weaver ou encore Predator, Blade Runner... pourriez-vous partager avec nous l'origine de ce personnage ?

Je n'ai jamais regardé d'anime. Mais je suis un gros fan de films à base de muscles et de testostérone, comme ceux avec Bruce Willis et Sylvester Stallone. J'ai une compagnie de production avec laquelle je réalise parfois des clips. Dans la vidéo de Simulacrum, j'ai voulu rendre hommage aux films de mon enfance. L'idée derrière « Nothing Remains » était de faire une femme Robocop. Les couleurs font effectivement penser à Alien ou encore Alien Returns. J'ai travaillé avec le producteur Esa Jussila, qui aime aussi ce genre de films. Il fait un travail inspirant. J'aime bien jouer au producteur de films, de temps en temps! En tout cas, le clip a l'air bien plus cher que ce qu'il a réellement coûté : la plupart des gens l'ont fait gratuitement, le réalisateur l'a fait gratuitement et moi aussi. Bonne nouvelle pour notre label, qui n'a pas eu à débourser un centime (rires)!

17/ Vous jouez un metal progressif teinté de science-fiction. Quels éléments de la pop culture vous influencent le plus dans l'écriture de vos paroles ?

Je ne suis pas un spécialiste des paroles, je n'aime pas trop ça. La plupart de nos paroles sont écrites par Niklas : sur le premier album, on a utilisé les talents de Oskari Lahtinen, qui a écrit les paroles de « Genesis Part 1: The Celestial Architect » sur Genesis. Il ne pouvait pas écrire les partie 3 et 4. On a demandé à un ami très intelligent, Frans Rinne, de le faire. Mais c'est surtout Niklas qui a écrit la plupart des paroles : il avait écrit toutes celles de Sky Divided (2015). Les cinq premiers morceaux de Genesis traitent de la vie quotidienne, alors que les quatre parties qui forment l'ensemble « Genesis » consistent en un gigantesque space-opera. Je ne dirais pas que nous sommes un groupe axé autour de la science-fiction : parfois, tu pourras entendre dans Simulacrum des choses qui n'en relèvent pas. Comme la fantasy, la science-fiction permet une grande imagination et représente un échappatoire à la réalité. Surtout dans la période que l'on traverse, avec tous ses sérieux problèmes.

18/ Votre pochette est très authentique, organique et m'évoque les années 80/90. Je pense que certaines personnes ne l'aiment pas ; comme je l'ai dit dans ma chronique, elle est attirante, d'une certaine façon. Qui est donc ce dieu ?

Ce gars est le « Celestial Architect » des quatre derniers morceaux. Je l'ai tiré de mon imagination et j'ai dit à l'artiste à quoi il ressemblait. C'est un simili-dieu qui contrôle l'évolution de l'espèce humaine et de l'univers. Les quatre parties du morceau final « Genesis », qui dure une demi-heure, lui sont dédiées.


L'architecte céleste qui orne la pochette de Genesis (2021).

19/ Y-a-t-il un lien avec Dieu ou la foi ? Quel est ton point de vue sur la religion ?

Je ne crois en aucun dieu, mais je suis très intéressé par la religion, ce en quoi les gens croient. Je suis également très intéressé par l'histoire et la science. J'aime les périodes anciennes, pas tellement ce qui s'est passé il y a cent ans... plutôt la période médiévale, la Grèce antique, l'Égypte ancienne, la Rome antique. J'aime aussi les périodes plus récentes, comme la Renaissance ou la révolution industrielle... tout ce qui est suffisamment éloigné de la période contemporaine, en fait. J'aime aussi rêver à différents mondes, soit dans le futur, soit dans le passé, quand le monde était différent.

V. Futur

20/ Parlons du futur, justement. Avec la situation actuelle, j'imagine qu'il est très difficile pour vous de promouvoir Genesis en dehors du net. Y-a-t-il des concerts de prévu ? En France ?

On avait quelques concerts prévus en Finlande au printemps ; ils ont dû être annulés. Peut-être qu'ils auront lieu cet automne. On a un manager, Eric Cerda, qui observe les opportunités de tournée en Europe pour 2022. On verra les possibilités que la situation nous réserve... un groupe de sept personnes peut être difficile à faire tourner ou même à booker. Si nous pouvons tourner en Europe, ce sera certainement dans le cadre d'un gros événement, en première partie certainement. On ne peut pas être tête d'affiche d'un concert pour le moment. Dommage que le groupe français Adagio se soit arrêté. J'aimais beaucoup ce groupe quand j'étais jeune!

21/ Est-ce que vous avez prévu du merchandising pour Genesis ?

Ouais, carrément, on imprimera des t-shirts et des trucs comme ça. Je n'ai commandé aucun merch pour le moment parce qu'on ne peut pas jouer en concert et l'endroit principal pour vendre des t-shirts, ce sont les concerts! Quand on pourra jouer à nouveau, je suis sûr qu'on rendra disponible quelques trucs sur notre site. Mais je ne dépenserai pas d'argent là-dedans pour le moment.

22/ J'ai remarqué sur les réseaux sociaux que tu as un grand projet qui arrive, avec James LaBrie. Quelques détails à nous dévoiler ?

Ouais, je peux te donner les bases. James LaBrie voulait faire un album inspiré par les groupes avec lesquels il a grandi, comme Rush, Led Zeppelin, Deep Purple et aussi Pink Floyd. On fait un album qui sonne comme ça. Toutes les guitares sont acoustiques ; il y a aussi de la batterie : ce sera donc un album acoustique, mais avec de la puissance! J'y joue de l'orgue hammond, du piano électrique mais aussi du clavier analogique. Il y aussi quelques morceaux symphoniques. À l'heure où je te parle, j'ai enregistré 70% des chansons. C'est un peu lent car on doit s'envoyer les fichiers par internet, mais je pense que ce sera prêt avant l'été.


Chrism et James LaBrie (Dream Theater).

23/ Je voudrais conclure cette interview en te remerciant pour ton temps et ta disponibilité. S'il y a quelque-chose qu'on a pas évoqué durant notre dialogue, n'hésite pas à le faire ici!

Je pense que c'était une interview complète, tu avais de bonnes questions, merci à toi de les avoir posées. Je pense que nous n'avons rien oublié. Si vous connaissez des promoteurs en France, n'hésitez pas à partager la musique de Simulacrum : on sonne bien en concert et on a beaucoup d'énergie à revendre! On aimerait tourner partout en Europe. J'espère que la pandémie cessera bientôt, ça fait un an que je n'ai pas joué en concert, j'espère que je pourrai vite le refaire!

Un immense merci à mon frère et à Relapsobananas pour leur aide précieuse!

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