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Leprous + Rendezvous Point + Sphere

Live report

Leprous + Rendezvous Point + Sphere Le 05 Octobre 2015 à Paris, France (Divan du Monde)
Après avoir rageusement raté Leprous en 2013 pour la sortie de leur album Coal – véritable chef d’œuvre m’ayant retourné le cœur et le cerveau – je prenais aujourd’hui ma revanche, au Divan du Monde, pour la tournée célébrant le nouvel opus : The Congregation. En toute honnêteté, j’ai encore aujourd’hui du mal à appréhender ce dernier né. Malgré des critiques souvent très positives (dont celle du collègue Dead sur le présent webzine), celui-ci me reste un peu en travers de la gorge : me semblant moins percutant et moins abouti, je me surprends à lui reprocher une forme de paresse. Une facilité, notamment dans les voix. Car l’album est bon, c’est indéniable, mais après Coal, il ne me rassasie pas. J’étais alors curieux de voir comment celui-ci sonnerait en live. Plus encore, j’aspirais secrètement aux délices d’une révélation qui me permettrait de m’ouvrir à l’intimité de cet album…

Mais c’est Rendezvous Point qui démarre la soirée. Et la démarre sacrément bien ! Ce groupe de jeunes norvégiens – formé en 2010 et sortant son premier album Solar Stom cette année – nous propose une musique d’une grande maturité : un metal progressif mélodique et sensible, certes un peu « leprousien », mais développant sa propre personnalité. Dès les premières notes de Through the Solar Storm, on s’accroche à la voix sublime du chanteur Geirmund Hansen, véritable pilier du groupe. Totalement à l’aise dans ses envolées de chant clair, il se révèle également redoutable dans la mise en émotion de ses textes et l’expression de sa rage. La chanson Para vient prouver que le groupe, en plus d’être très talentueux, sait aussi envoyer du lourd. Ré-exploitant intelligemment les codes du djent – sans tomber dans ses travers démonstratifs – le quintet développe une ambiance captivante teintée d’angoisse et de basse ronflante, qui sera portée à son apogée sur une outro hypnotique. La dessus, et profitant d’une interlude entre deux chansons, Geirmund nous annonce que le guitariste et batteur du groupe sont également musiciens live de Leprous, enchainant ainsi deux sets tous les soirs : de quoi forcer le respect ! La suite du concert confirmera la capacité de Rendezvous Point à produire des musiques qualitatives et inspirées : Mirrors, par exemple, avec son intro jouissive presque « floydienne », ou bien Wasteland et son groove énergique. Alors même qu’une des chansons se termine sans guitare – en raison d’un problème technique – le groupe fait preuve d’une superbe maitrise de la scène et sans se démonter, conduira la chanson à son terme, nous faisant oublier qu’un des instruments est simplement totalement absent ! Le sublime diptyque The Conclusion – avec son introduction au clavier à faire frissonner ou son final lancinant – clôturera le set de façon majestueuse. Le groupe nous laisse alors tout sourire en cette première partie de soirée. Lui souhaitant le meilleur, on espère recroiser son chemin le plus rapidement possible !

1. Through the Solar Storm
2. Para
3. Mirrors
4. Wasteland
5. The Conclusion (Pt. 1&2)

Des télévisions sont installées sur scène et viennent alors former un mur d’écrans et de baffles de part et d’autre de la batterie. On change d’univers. Les musiciens montent sur scène, le son démarre et le backdrop à néons s’allume : c’est au tour des Norvégiens de Sphere de casser la baraque. Leur death metal moderne à tendance djent (voir cyber) est bien rentre-dedans et fait immédiatement son effet : c’est technique, c’est lourd et la petite touche de beats – presque disco parfois – pousse irrémédiablement à hocher la tête ! Le son est d’ailleurs d’une très bonne qualité, nous permettant de savourer rythmes, ambiances et mélodies dès la première chanson. Hardliner donne donc le ton du concert et s’enchaine sur un Servitor encore plus agressif. La recette fonctionne : Isak Haugan gère parfaitement la voix criée tandis que Marius Strand (également guitariste) impressionne avec des envolées de chant clair mélodiques et expressives. Les deux voix (s’alternant en général entre couplets et refrains) sont accompagnées d’instruments à la résonnance djent : très déshumanisé et très industriel (deux guitares pleines de cordes, une basse incrustée de diodes et une batterie robotique). Quelques nappes instaurent ensuite une ambiance futuriste (souvent plus émotive) propre à l’esprit du groupe. Les amateurs de Sybreed ne resteront d’ailleurs pas insensibles. Vestiges (avec ses nappes ambiantes) ou Arbitrary (avec son synthé jouissif donnant envie de danser) sont ainsi propices à l’immersion : l’équilibre se fait parfaitement et l’ensemble n’est ni trop mielleux ni trop agressif. Un Puncture sombre, aux orchestrations grandiloquentes et plus dramatiques que le reste, vient cinématographiquement clôturer le set : l’auditeur débarque après un voyage d’une quarantaine de minutes, conquis. Et si la majorité de la setlist était constituée de titres issus de Primordial (sorti en 2013), la chanson Origin jouée en milieu de concert semble nous faire la promesse d’un album prochain… « Wait and see », on ne peut que l’espérer !

1. Hardliner
2. Servitor
3. Vestiges
4. Erratic
5. Origin
6. Arbitrary
7. Shock and Awe
8. Puncture

La salle est déjà bien réchauffée tandis que les écrans sur scène, eux, sont encore noirs. Sans être impatient, le public témoigne d’une excitation qui fait plaisir à voir. Les techniciens s’agitent puis l’estrade se vide et la lumière s’éteint. Leprous, tête d’affiche de ce concert « made in Norway », se positionne devant son mur de télévisions… qui s’allument alors. L’épique The Flood démarre. La tension dramatique monte petit à petit et l’intensité de la chanson s’accentue : la superbe voix de Einar Solberg – qu’on ne présentera bientôt plus – nous capture et nous transporte immédiatement. Explosion jouissive d’énergie dans sa dernière partie, The Flood s’enchaine ensuite sur la savoureuse introduction de l’album Coal : Foe. Le son est parfait et l’on savoure à pleines oreilles la technicité chirurgicale des musiciens, véritables machines de précision. Leur chemise sont noires, leurs manches tirées et leur col serré : une classe aux antipodes des canons du metal mais qui sied parfaitement aux norvégiens. L’habit ne fait de toute façon pas le moine et le Third Law qui suit – aux riffs arythmiques survitaminés – a de quoi calmer les mauvaises langues. Mais c’est surtout Chronic qui vient ravir mes oreilles. Malgré l’absence d’Ihsahn, les voix criées sont parfaitement maitrisées par Einar. Son introduction au clavier est rattrapée par le riff entrainant de la basse puis doublée aux guitares : impossible de rester indifférent face à une telle débauche d’énergie et de groove ! La musique monte en puissance et malgré un lead de guitare qui peine à sortir de la masse sonore en fin de chanson, on savoure, on chante et on se démonte les vertèbres cervicales à coup de hochements de tête.
Sans pour autant jeter la pierre aux chansons de The Congregation – efficaces en live et aux mélodies souvent chantées par le public – je constate que les titres issus de Coal ou Bilateral ont plus d’impact sur moi : témoignant d’une richesse de composition assez exceptionnelle, ils se révèlent diablement efficace dans l’exercice du live. Evidemment (ne soyons pas mauvaise langue), certains passages de Rewind, Red ou Moon sont absolument magistraux d’intensités et de folies. Appuyées par la prestation envoutante des musiciens – semblant parfois désarticulés comme des pantins – ces chansons trouvent leur apogée dans leurs parties finales : là où la musique dérape dans une schizophrénie rythmique lancinante, une sorte d’excès musicale qui consiste à pousser la chanson dans ses retranchements. Et cela fonctionne puisque l’on en ressort le souffle coupé ! Mais si le tube The Price fait l’unanimité, ce n’est pas celui qui aura mis tout le monde à terre. Extravagant, bouillonnant et aliéné, Leprous nous offrira, en deux temps, une fin de set absolument mémorable. D’abord, LA chanson (peut être la meilleure du groupe à ce jour) que je rêvais d’entendre ce soir-là : The Valley. Sa fabuleuse mélodie, transcendée par un passage atmosphérique aux syncopes désincarnées, est aussi prenante que sur album. Frissons et chair de poule garantis : l’ambiance est dramatique et la beauté palpable. Et alors que l’on croyait avoir été abandonné à notre rêverie, les norvégiens reviennent nous achever avec un deuxième titre de Bilateral : le déchainé Forced Entry. S’intensifiant à n’en plus finir, et conduit par les guitares déchainées de Petter Hallaråker (impressionnant d’énergie pour son deuxième set) et Tor Oddmund Suhrke, Forced Entry clôturera la soirée par une explosion instrumentale. Un capharnaüm sonore de synthé, de voix, de guitares et de basse, dominés par l’impressionnant jeu du batteur Baard Kolstad qui m’aura littéralement scotché sur l’ensemble du concert.

Soirée enthousiasmante, en somme. Et si je dois avouer avoir encore du mal à savourer l’ensemble de The Congregation en regard à ses deux frères précédents, je ne peux nier l’efficacité de ses morceaux en live. M’ouvrant petit à petit à certains de ses titres les plus percutants (Moon, The Flood, Red…), je me réjouis parallèlement de la découverte de Sphere et Rendezvous Point, deux groupes au talent évident qui trouveront – je l’espère – une résonnance dans le cœur du public. Vive la Norvège !

1. The Flood
2. Foe
3. Third Law
4. Chronic
5. Rewind
6. The Cloak
7. Acquired taste
8. Red
9. Slave
10. The Price
11. Moon
12. Down
13. The Valley

Rappel
14. Forced Entry

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