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Hellfest 2017 - Jour 3

Live report

Hellfest 2017 - Jour 3 Arkhon Infaustus + Beyond Creation + Crippled Black Phoenix + Deez Nuts + Déluge + Emperor + Ghost Bath + Ghoul + Harm Done + Hawkwind + Hirax + Integrity + Linkin Park + Metal Church + Mortuary + Nostromo + Perturbator + Prophets of Rage + Regarde Les Hommes Tomber + Sanctuary + Slayer + Trapped Under Ice + Ufomammut + Vodun
Le 18 Juin 2017 à Clisson, France
Ce dimanche, dernier jour du Hellfest onzième du nom, annonçait un programme moins chargé pour ma pomme mais avec tout de même quelques perles comme METAL CHURCH, ARKHON INFAUSTUS, EMPEROR ou SANCTUARY. Pas de repos niveau thermomètre en revanche pour ce qui sera la journée la plus chaude de ce week-end brûlant. Rien que l'idée de faire le chemin entre le camping et le site m'épuise! (Keyser)


Mortuary (Altar, 10h30-11h00)


Il ne faut pourtant pas faire les feignants car c'est intéressant dès les premiers groupes. Je comptais en effet bien assister au gig de MORTUARY à 10h30 sur la Altar. Les vétérans français ont sorti l'année dernière Nothingless Than Nothingness, bon album de death metal varié, entre old-school et sonorités plus modernes. Il s'agit de la seule réalisation des Nancéiens que je connais, avec quelques titres d'Agony in Red (dont le fameux "Televiolence" qui porte bien son nom et m'avait fortement impressionné à l'époque). Il faut dire que MORTUARY n'est pas le vieux groupe de death metal le plus connu de l'Hexagone, caché par les Mercyless, Massacra, Agressor et autres Loudblast. Ce concert à une heure aussi matinale en est bien la preuve. Il n'y avait donc pas foule en ce dimanche matin. Pas un souci pour MORTUARY mené par son sympathique chanteur Patrick Germonville qui a donné un concert tout à fait appréciable, plein d'énergie et de bonne humeur entre blasts et groove, sans oublier un peu de mélodies que l'on avait toutefois du mal à discerner, son Altar oblige. (Keyser)


Harm Done (Warzone, 11h05-11h35)


Voir un groupe composé de potes jouer au Hellfest c’est quand même très classe. Surtout lorsque le groupe en question fait de la musique de qualité et a de l’expérience scénique dans les pattes. Après la prestation très moyenne de Nails la veille, les fans de powerviolence/grind se sont levés assez nombreux pour voir Harm Done ouvrir la Warzone pour cette dernière journée. Gros passages blastés sur gros breaks de cochon sur groove hardcore, recette simple et efficace. Heureusement par rapport au concert des américains, cette fois le son est très bon pour ce style et les quatre gars sur scène sont super motivés – un groupe nantais qui joue au Hellfest en même temps ça donne des ailes. Alexis Straight & Alert donne le ton sur scène avec ses gants XXX et sa voix atypique pour du powerviolence, beaucoup plus hardcore avec en tête les belges de True Colors. « ALLEZ LE HELLFEST BOUGEZ VOT’ CUL ! » fait maintenant partie de la légende de Harm Done. Malgré une récente blessure au genou, monsieur se permet des cabrioles et de belles flexions lorsqu’il arpente les planches de droite à gauche. On sent le groupe prêt à tout casser, les chœurs assurés par Benou le bassiste – aussi dans Direwolves – résonnent particulièrement bien. Le batteur avoine son kit comme une bête et laisse un bon sceau de sueur sur son siège à la fin du show. Le public a l’air charmé : pas énormément de mouvements dans le pit avec les nuages de fumée de terre qui se créent, mais beaucoup de têtes qui bougent et d’échos positifs entendus par-ci par-là. J’ai rarement assisté à un concert aussi motivant à 11h en début de journée au Hellfest – qui plus est le dimanche. HAMMER STOMP! (KPM)

On est rarement déçu quand on va à la Warzone, même pour des groupes que l'on ne connait pas. HARM DONE, mené par le boss du label Straight & Alert, m'a ainsi mis la fessée du matin. Surtout que je m'attendais à du hardcore classique genre NYHC. Pas vraiment. HARM DONE c'est plutôt du gros hardcore métallisé noir, énervé et épileptique qui touche parfois à la powerviolence voire au grind dans ces moments les plus radicaux. Autant vous dire que ça ne rigole pas du tout, à grands coups de riffs qui mordent sur des rythmiques souvent enlevées allant même jusqu'aux blasts. Le tout avec ce groove urbain racailleux que dégagent les formations de hardcore les plus dégueulasses. Ils n'avaient pas menti, ça fait mal! (Keyser)


Déluge (Temple, 11h05-11h35)


Affluence matinale plus que correcte pour Déluge, première formation à se produire sous la Temple. Première satisfaction, les Nancéiens disposent d'un excellent son, permettant ainsi de profiter pleinement de leur post-black et des ambiances proposées par leurs compositions. Les nombreux instants de contemplation présents sur l'album sont parfaitement restitués mais le groupe prend une tournure différente sur scène, beaucoup plus frontale et agressive. Une intensité que l'on ressent présente également dans le jeu de scène, en particulier celui du chanteur Maxime galvanise les festivaliers à de nombreuses occasions. On ne peut s'empêcher de penser que l'expérience vaut particulièrement la chandelle en salle, notamment pour le jeu de lumière qui se retrouve ici presque absent, mais difficile de regretter quoi que ce soit après cet excellent concert qui en aura certainement convaincu plus d'un. (AS)


Vodun (Valley, 11h40-12h10)


Le trio va se produire devant une foule que je n'ai jamais vu aussi nombreuse sous la Valley à un tel horaire. Et si la prestation du Desertfest d'Anvers l'an passé ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable, celle-ci s'affirmera à l'inverse comme l'une des meilleures du festival. Visiblement, le groupe a nettement progressé et gagné tant en maturité qu'en cohésion scénique. L'aspect visuel hyper travaillé de Vodun se marie parfaitement au stoner teinté de soul des Anglais, qui déroulent sans accrocs des compositions taillées pour les planches. Les riffs sont énergiques, les influences du groupe parfaitement digérées et avec des pistes relativement courtes et directes, le temps défile sans que l'on ait l'occasion de s'ennuyer. La plus impressionnante reste la chanteuse Oya, ayant encore progressé et délivrant cette fois-ci une prestation impeccable. Hyper active tant aux percussions qu'en jeu de scène, la jeune femme parvient à elle seule à capturer l'attention des festivaliers. A défaut de proposer une musique criante d'originalité, les Anglais démontrent qu'ils restent une valeur montante de la scène et qu'il faudra certainement compter sur eux à l'avenir. Après un concert d'une telle qualité, on ne peut que l'espérer pour eux. (AS)


Ghoul (Altar, 12h50-13h30)


Malgré les critiques élogieuses de mon compères AxGxB, je n'ai jamais poussé ma relation avec GHOUL au-delà de quelques extraits pas vraiment convaincants. Mais j'aime bien rigoler et la chronique de leur set jovial et costumé au Netherlands Deathfest par ce même AxGxB me faisait dire qu'il y avait moyen de se fendre la poire en guise de dessert. Comme prévu, le death/thrash grindé assez répétitif des Américains ne m'a pas emballé plus que ça malgré des rythmiques enlevées pour une efficacité certaine. Il faut dire que le son médiocre n'aidait pas non plus. Par contre, on s'est effectivement bien amusé en regardant les sketches horrifiques kitschouilles de la formation à base de monstres, d'éviscération, de poupée décapitée, de sang qui gicle, de grosses couilles ballotantes ou de combats avec les musiciens. Si le tout fait parfois un peu ridicule, il faut avouer que ça met bien l'ambiance. C'est d'ailleurs ce spectacle de série Z qui ne se prend pas la tête qui m'a permis de rester jusqu'au bout car je ne pense pas que j'aurais tenu sans cela. (Keyser)


Regarde Les Hommes Tomber (Temple, 13h35-14h15)


On se déporte sur la droite pour assister au show de REGARDE LES HOMMES TOMBER qui semble jouir d'une popularité grandissante à en croire le monde amassé sous la Altar qui déborde de tous les côtés. Ce devait être la première fois que les gars jouaient devant 10 000 personnes! Ayant déjà vu les Français plusieurs fois, j'ai hésité avec TRAP THEM mais la flemme de marcher jusqu'à la Warzone sous ce soleil de plomb pour bouffer de la poussière me fera rester à l'abri. Ce n'était de toute façon pas une contrainte car si le post-black/sludge de la formation n'est pas forcément ce que je préfère, j'ai toujours pris plaisir à les regarder jouer. Leur prestation au Hellfest ne fera pas exception. Même placé loin de la scène sur le côté avec un son approximatif, j'ai passé un agréable moment. Le groupe dégage vraiment quelque chose par sa musique basée sur des montées en puissance prenantes et un chant bien vivant. Évidemment ça manque de passages rapides pour moi qui préfère quand ça bourre et certaines séquences lentes durent trop longtemps mais c'est compensé par cette ambiance envoûtante que les Français maîtrisent bien. (Keyser)


Hirax (Altar, 14h20-15h00)


Chemin inverse et retour à la Altar pour un peu de thrash avec HIRAX. Encore un de ces groupes dont je vois le nom depuis des années sans avoir jamais écouté alors qu'il a bonne presse dans l'underground, notamment en live. Je comprends désormais pourquoi. La musique déjà, du thrash old-school mâtiné de crossover et de speed selon les titres et les époques. Pas des plus originales ni même incroyables certes mais bien foutue, couillue et efficace avec tout plein de solos. À ce niveau, le groupe m'a bien plu et je n'hésiterai pas à combler mes lacunes en écoutant tranquillement la discographie du combo à la maison. Là où les Californiens se démarquent vraiment par contre, c'est au chant. Le frontman Katon W. de Pena, seul membre originel et fondateur du combo, se révèle en effet un sacré phénomène. Par son look improbable, un Noir avec une coupe afro qu'on croirait sorti d'une série américaine des années 1970, en jean moulant et veste à patches. Et par son attitude ultra sympathique et charismatique. Le mec s'amuse comme un gosse, a toujours la banane (je ne dis pas ça parce qu'il est noir...), parcourt la scène en long en large et en travers, fait des grimaces, le signe des cornes et communique bien avec le public. Sa voix s'avère aussi nettement reconnaissable, un timbre à la fois arraché et aigu entre la gargouille thrash et l'eunuque heavy. Franchement excellent! Une des meilleures découvertes du Hellfest et l'un des concerts les plus marquants de cette édition 2017. (Keyser)


Crippled Black Phoenix (Valley, 14h20-15h00)


Difficile de se faire une opinion concrète du passage de Crippled Black Phoenix. Entre la fatigue accumulée sur trois jours et la chaleur, s'immerger dans une musique aussi contemplative que celle des Anglais n'est pas chose aisée. Les Britanniques s'éloignent même du registre habituel des formations se produisant sur la Valley d'habitude. Quelque part entre post-rock, doom, psyché et prog, le groupe ne s'embarrasse pas d'étiquettes et sert au public des compositions aussi personnelles que difficiles d'accès. La réponse léthargique de festivaliers n'ayant pas l'air franchement emballés est compréhensible pour les raisons sus-citées, et j'aurais pu passer complètement à côté du set si je n'étais pas resté pour l'intégralité de celui-ci. Les compositions, si vous y êtes réceptifs, vous attrapent sur la longueur et vous entraînent au gré des lignes de chant de Daniel, ou des sons du clavier. Une expérience intéressante mais qui ne bénéficiait ni du meilleur horaire, ni des meilleures conditions. A revoir un jour en salle. (AS)


Deez Nuts (Warzone, 15h05-15h55)


Ce nom de groupe, qui sonne plus rap que metal, m'a toujours interpellé. C'est pour ça que je suis allé voir par curiosité. Comme je n'avais jamais écouté, je m'attendais à du deathcore/metalcore à base de saccades à tout va qui allaient m'horripiler. Eh bien en fait pas du tout. Je peux même dire que j'ai bien aimé ce que j'ai entendu! Je ne suis certes pas resté très longtemps, préférant aller me faire asperger par la lance incendie à l'entrée de la Warzone pour me rafraîchir tellement j'avais chaud, mais je dois avouer que DEEZ NUTS m'a fait une bonne impression. Musicalement on est d'ailleurs plutôt sur du hardcore avec quelques influences hip hop dans le phrasé. Et le résultat, joué par des musiciens en forme et un chanteur qui maîtrise la scène, se montre vraiment efficace, avec du riff simple qui donne envie de cogner et du groove qui donne envie de se déhancher. Exactement ce que je recherche quand je vais à la Warzone. Bonne découverte donc, à confirmer toutefois si ce n'était pas juste un coup de chaud! (Keyser)

Setlist:

Purgatory
...
What's Good
If You Don't Know, Now You Know
Shot After Shot
Stay True
Discord
What I Gotta Do
Like There's No Tomorrow
I Hustle Everyday
Don't Wanna Talk About It
Behind Bars
...
Face This On My Own
Commas & Zeros
Band Of Brothers
Your Mother Should Have Swallowed You


Ghost Bath (Temple, 15h05-15h55)


Voici ce qui fut pour moi le pire concert de ce Hellfest, et probablement la seule sur laquelle je n'ai rien, ou presque, à dire de positif. Ghost Bath nous a offert un sublime foutage de gueule, comprenant : un son dégueulasse et ce peu importe l'endroit où on se place, des vocaux qui frisent le ridicule sans les effets ajoutés en studio, ainsi que des musiciens loin d'être toujours calés, paramètre transformant certaines compositions en un gloubiboulga incompréhensible. Voilà, est-il nécessaire d'en dire davantage ? Cette prestation était une farce, et leur dernier album étant plutôt mauvais, j'imagine que la hype générée autour de leur post-black tournant au rance s'achèvera bien vite. La prochaine fois, donnez-nous Wolves in the Throne Room, pas ça, merci bien. (AS)


Beyond Creation (Altar, 16h00-16h40)


Voilà un groupe qui a récolté les louanges des amateurs de (brutal) death technico-progressif sur ses deux albums mais qui ne m'a pas marqué quand j'ai fait l'essai. Il faut dire que je suis assez difficile, ce style démonstratif pouvant vite me gonfler s'il manque de mélodies mémorisables ou de vitesse et de brutalité. Les Québécois allaient-ils me faire changer d'avis au Hellfest? La réponse est oui et non. Oui, car leur aisance technique m'a impressionné. Les mecs maîtrisent, pas de doute là-dessus. Ils ont tous des instruments sans tête en plus, ce qui est plutôt rare (je ne me rappelle n'avoir vu que l'ancien bassiste de Kronos jouer de la sorte). C'est donc un plaisir de les voir bouger leurs doigts aussi vite comme si de rien n'était. On ne peut qu'applaudir une telle démonstration, d'autant que les membres avaient tous le sourire. Non, parce que musicalement, je n'y ai pas vraiment trouvé mon compte. La faute en premier lieu au son toujours peu clément sur la Altar. Au-delà de ça, je n'ai rien entendu de marquant. Il y a plein de solos, de passages rapides allant jusqu'aux blasts, la basse fretless frétille comme il faut mais je n'ai pas été conquis. Une réécoute par la suite au calme de The Aura et Earthborn Evolution en écrivant ce report confirmera mon ressenti du live. C'est bien fichu, rien à dire techniquement mais il manque quelque chose. Dans un genre similaire, je trouve Virvum bien plus intéressant grâce à de vraies bonnes mélodies que l'on retient. Ça tombe bien, ils passent bientôt à Paris en première partie de... BEYOND CREATION! (Keyser)

Setlist:

Coexistence
Sous La Lueur De l'Empereur
Earthborn Evolution
Theatrical Delirium
Coexistence
Fundamental Process


Ufomammut (Valley, 16h00-16h40)


Ufomammut, c'est toujours pareil, mais c'est bien à chaque fois. Je pourrais franchement me contenter de ces lignes, la performance des Italiens étant conforme à ce que l'on attendait d'eux. Mais une fois de plus, ce stoner / psyché d'une lourdeur pachydermique nous a retourné, alors qu'on s'y attendait, qu'on connaissait parfaitement les titres et qu'on savait bien que ce serait prévisible mais on se prend au jeu, on se laisse entraîner et on en redemande à la fin. Rien de neuf sous le soleil, mais ça fait du bien par où ça passe et on attend le prochain concert du trio avec grande impatience. (AS)


Arkhon Infaustus (Temple, 16h45-17h35)


Je fais partie de ceux ayant découvert ARKHON INFAUSTUS avec le merveilleux Orthodoxyn il y a dix ans. Un Arkhon donc plus sophistiqué, plus death metal et moins brutal qu'avant. Il n'avait d'ailleurs pas plu à tous les fans de la première heure qui préféraient le son black/death crade et sauvage des débuts. Ce que je peux tout à fait comprendre. D'ailleurs, l'achat a posteriori des autres albums (sauf Perdition Insanabilis que je dois toujours me procurer) me fera presque changer de camp. Au final, j'apprécie les différentes époques des Parisiens que je n'avais vus qu'une seule fois sur scène en première partie d'Angelcorpse en 2008. Ça remonte! L'annonce de leur reformation n'a pu que me faire plaisir. Le combo ayant annulé sa participation au Metalorgie Fest le mois dernier par manque de préparation, il s'agissait en plus du premier gros concert depuis la renaissance d'où l'importance de l'événement. Le leader chanteur/bassiste DK Deviant a par contre renouvelé toute son armée. On retrouve notamment derrière les fûts le batteur Skvm (Temple Of Baal). Du coup ça a bien poutré mais ça, on s'en doutait! Pour le reste, le son n'a pas été très gentil avec nous encore une fois sur la pauvre Temple, m'empêchant de rentrer à fond dans le set des Français et de prendre mon pied car les guitares s'avéraient peu discernables. C'était bien la peine d'avoir trois guitaristes! Pas de quoi gâcher complètement la fête cependant. Rien que le fait de revoir ARKHON INFAUSTUS sur les planches et d'entendre ce bon vieux black/death malsain sur des bons gros blasts suffiront à me faire garder le sourire. On espère quand même les revoir vite en salle dans de meilleures conditions et avec le nouvel album sous la main! (Keyser)


Sanctuary (Altar, 17h40-18h30)


Du heavy sur la Altar?! Pourquoi pas après tout et ce n'est pas moi que ça va gêner, même si j'ai toujours préféré Nevermore à SANCTUARY. Nevermore n'existant plus toutefois, SANCTUARY, dans un style plus old-school et heavy/power, m'allait bien pour revoir Warrel Dane qui reste un des meilleurs chanteurs metal des années 1990-2000. Quoique... le pauvre faisait peine à voir tellement il avait l'air maigre, en mauvaise santé et habillé en clodo. Par chance son chant ne s'en trouvait pas trop affecté. Dommage par contre qu'on ne l'entendait pas suffisamment à cause du mauvais son (pas assez de guitare ni de chant, trop de basse et de batterie). Je ne sais pas si c'est à cause de ça, de la fatigue, de la chaleur ou autre mais le set des Américains m'a ennuyé. Que ce soit sur les morceaux du dernier album The Year The Sun Died que je n'apprécie pas plus que ça de toute façon ou sur les anciens disques Refuge Denied et Into The Mirror Black qui ont pourtant ma préférence, SANCTUARY m'a laissé de marbre. Déception! (Keyser)

Setlist:

Arise And Purify
Let The Serpent Follow Me
Die For My Sins
Seasons Of Destruction
Future Tense
Question Existence Fading
Frozen
Soldiers Of Steel
Taste Revenge


Trapped Under Ice (Warzone, 18h35-19h35)


Pour vous expliquer pourquoi Trapped Under Ice au Hellfest était une attraction, je vous donne un chiffre simple : UN. Un seul concert en France avant ça du groupe de Baltimore le plus en vue de la scène hardcore entre 2007 et 2013. Trapped Under Ice a été le leader de toute une nouvelle génération de hardcore kids, en prenant des bases New York hardcore tout en insufflant sa patte personnelle : des riffs alambiqués et saccadés ainsi qu’un excellent sens de la composition pour enchaîner parfaitement groove et mosh parts gratuites. Après leur split, les mecs ont formé des groupes ayant beaucoup buzzé comme Angel Dust, Diamond Youth et surtout Turnstile qui est peut-être bien devenu le plus gros nom de la scène actuelle. J’avais fait le trajet jusqu’à Tilburg pour leur mini tournée européenne en 2016, plus de 8H aller-retour pour 45 minutes de set, mais cela avait été un concert marquant et présageant un retour en force sur scène. Et bien malgré les appréhensions que j’avais vis-à-vis de ce show au Hellfest – manque d’ambiance, méconnaissance du public, son approximatif –, j’ai pris ma plus grosse baffe de 2017 sur la Warzone. Si le chanteur Justice Tripp était un peu en galère sur certains concerts précédents, cette fois il a été à la hauteur et a assuré comme un patron malgré les énormes vagues de poussière volant sur scène. Comme Trapped Under Ice n’a rien sorti que des classiques modernes pour tout amateur de hardcore de ce style, difficile de se tromper sur la setlist… Quatre morceaux de l’EP Stay Cold qui les avait lancé dans le grand bain, quatre de leur dernier album Big Kiss Goodnight plus mélodique et amoureux, ainsi que deux de leur album clé nommé Secrets Of The World dont mon préféré « Gemini ». Ajoutons à ça les deux meilleurs morceaux de la démo « Soul Vice »/ « Reality Unfolds » pour finir en beauté, puis un nouveau titre – bien en dessous du reste et laissant planer le doute sur la qualité du prochain album – et nous avions de quoi faire bouger tout le public de la Warzone, qui malheureusement semblait peu au courant et « attendait que ça tombe ». Le niveau musical a été au rendez-vous, notamment grâce au batteur Brendan – aussi chanteur de Turnstile – et son jeu aussi dur que groovy. On notera aussi un featuring de Freaky Franz de Turnstile arrivant sur scène en tapant un backflip finger in the nose… Pas un faux pas de la part de Trapped Under Ice malgré des conditions un peu difficiles pour eux qui ont l’habitude de jouer en salle devant un public survolté connaissant toutes les paroles par cœur. TUI TILL I DIE! (KPM)

Là aussi déception mais uniquement parce que le groupe a déjà commencé quand j'arrive à la Warzone et finira bien avant l'heure annoncée. Y'a-t-il eu un changement de programme dont je ne me serais pas aperçu? Quoiqu'il en soit je vais rater une bonne partie du gig du combo de Baltimore. Ne vous fiez pas au nom du groupe, il ne s'agit en aucun cas d'un groupe de thrash à la old-Metallica. TRAPPED UNDER ICE c'est du gros hardcore métallisé qui envoie du riff à tours de bras. Putain que c'est bon! Contrairement à la Altar et la Temple, le son est en plus toujours bon sur la Warzone. De quoi savourer cette démonstration de groove bad-ass, mené par le frontman Justice Tripp et son débardeur Fila bicolore qui donnait l'impression de loin d'être beaucoup trop court car la moitié noire inférieure se confondait avec son pantalon de même couleur qui paraissait lui très montant! Je sais que ce n'est qu'un détail sans importance mais ça m'a perturbé tout du long! Heureusement, ça ne m'a pas non plus empêché de prendre mon pied grâce à une musique aussi directe et efficace jouée par des mecs qui savent ce que veut dire prestance scénique. Reste la durée du set ultra frustrante pour moi qui suis arrivé en retard sans le savoir. Chaque concert à la Warzone est un pur délice en tout cas, je me demande si je ne vais pas y passer tout mon temps l'année prochaine!  (Keyser)

Setlist:

Pleased To Meet You
Half A Person
Born To Die
Skeleton Heads
True Love
Jail
Do It
Believe
Gemini
Stay Cold
Street Lights
Soul Vice
Reality Unfolds


Nostromo (Altar, 19h40-20h40)


Difficile de manquer Nostromo depuis leur reformation. N'étant pas familier avec la musique des Suisses, la découverte scénique fut d'autant plus impressionnante. On prend une claque à chaque composition, celles-ci étant toutes plus frontales et violentes les unes que les autres, dans un registre à mi-chemin entre le grind et le hardcore. Certains moments m'ont fait penser à Converge, pour ce côté sans concessions et chaotique. Grosse mention spéciale au chanteur qui vit pleinement ses morceaux et communique régulièrement avec un public déjà acquis à la cause du quatuor. En témoigne notamment le wall of death monstrueux au milieu de l'Altar. Grosse découverte, grosse claque, merci bien Nostromo. (AS)

S’il n’y avait que deux ou trois concerts à retenir du dimanche, nul doute que le set destructeur de Nostromo serait l’un d’eux. Après un hiatus d’une dizaine d’année, le groupe a été directement contacté par le Hellfest suite à une vidéo d’un bœuf posté sur facebook lors du mariage de l’un d’entre eux et quelle bonne idée ils ont eu là ! Quel plaisir de retrouver sur scène les Suisses pour une débauche d’énergie pure ! Le groupe est resté incroyablement carré malgré cette longue pause, Javier arpente la scène comme un loup enragé, bref tout le monde a l’air au top et ça se voit ! Ca s’entend également me direz-vous ! Bordel mais quelle tannée ! Leur hardcore metal ultra punitif teinté de grind déferle comme une bourrasque, les titres de « Argue » et « Ecce Lex » étant évidemment toujours d’aussi grosses tueries (qui en aurait douté ?) qui ne mettront pas bien longtemps à transformer le pit en un véritable champ de bataille (remember Game Of Thrones S6E9 ?) et ce n’est pas le nouveau titre proposé pour l’occasion qui viendra calmer les ardeurs du public. Rajoutez-y deux reprises (l’une de Nasum « Corrosion » et l’autre de Napalm Death « Twist The Knife (Slowly) ») et vous obtenez l’une de plus grosses claques de week-end. C’est peu dire qu’on a très hâte de retrouver les Helvètes que ce soit en live ou, on l’espère, sur CD. (Niktareum)


Prophets of Rage (Mainstage 01, 20h20-21h50)


Alors que le soleil commence très doucement à décliner, le public s’est amassé (très) nombreux devant la Mainstage pour assister au concert du ‘’super groupe’’ Prophets Of Rage avec des morceaux de Rage Againt The Machine, Public Enemy et Cypress Hill dedans. Du hip hop au Hellfest ? Mais carrément m’sieur ! Bon même si le set est composé aux trois quarts de titres de RATM, quel panard de s’enfiler quelques classiques de Public Enemy ou Cypress Hill (« Prophets Of Rage », « Fight The Power », « How I Could Just Kill A Man » et un bon gros medley – raaaaaah « Jump Around » !). Pour le reste les tubes de RATM font évidemment leur gros effet sur un public chauffé à blanc et prêt à sauter à la moindre occasion. Même si le timbre si particulier de Zack de la Rocha est irremplaçable, Chuck D et B-Real connaissent leur propos sur le bout des doigts, Tom Morello est toujours aussi impeccable, la basse de Tim Commerford toujours aussi groovy et il est difficile de refreiner une sérieuse envie de bouger son popotin sur des titres comme « Bombtrack », « Know Your Enemy », « Bullet In The Head » ou le final sur « Killing In The Name » (j’ai toujours trouvé « Evil Empire » très en dessous) et ce malgré une impression un peu désagréable d’une certaine lenteur d’exécution (je suis le seul ?). Le soleil continue de tomber mais l’ambiance est encore très chaude et Prophets Of Rage a réussi à faire sauter, chanter et crier tout le monde ( »Fuck you I won’t do what you tell me !! ») et même se trémousser du métalleux sur un tube comme « Insane In The Brain » et ça c’était vraiment cool. (Niktareum)

Là, c'est le moment où les métalleux deviennent fans de rap! C'était marrant à voir! Comme quoi on oppose souvent ces styles pas toujours à raison. Bon, il faut dire que Prophets of Rage avait de quoi plaire au public du Hellfest. Il s'agit en fait d'un nouveau all-star band composé de trois membres de Rage Against The Machine (Tom Morello à la guitare, Tim Commerford à la basse et Brad Wilk à la batterie) associés à DJ Lord de Public Enemy et mené au chant par Chuck D (Public Enemy) et B-Real (Cypress Hill) déguisé en émir. Personnellement c'est surtout ce dernier qui m'a convaincu d'assister au show, en bon amateur de Cypress Hill. Malheureusement, on n'a eu le droit qu'à "How I Could Just Kill A Man" et "Hand On The Pump" du premier album plus "Insane In The Brain" du deuxième opus Black Sunday, mon préféré. Un peu également de Public Enemy avec logiquement "Prophets Of Rage" en ouverture pour les présentations, l'incontournable "Fight The Power" et "Can't Truss it". Une reprise de "Like A Stone" en hommage à Chris Cornell décédé récemment viendra se greffer au milieu. Le reste et donc la grande majorité du gig sera donc consacrée à Rage Against The Machine, groupe que je ne porte pas dans mon cœur, notamment en raison de Zack de la Rocha dont je n'aime pas la voix et la façon de rapper. Avec un vrai rappeur en la personne de B-Real, c'est toutefois passé beaucoup mieux et je me suis surpris à répondre favorablement aux sollicitations de "Take The Power Back", "Guerilla Radio", "Bombtrack" ou encore la célèbre "Killing In The Name" en clôture (de loin celle-ci car j'étais déjà parti vers la Altar pour ne pas rater le début de METAL CHURCH). J'aurais évidemment aimé davantage de Cypress Hill mais voir et entendre B-Real pour la première fois a suffi à mon bonheur. Et puis bon, il faut avouer que Tom Morello, même si je n'apprécie guère son style, a grave la classe. C'est un peu la force tranquille et le groove qui sort de sa guitare reste diabolique. Du coup, je n'ai pas trop vu le temps passer et ce fut une excellente surprise que ce set de PROPHETS OF RAGE dont je ne savais pas trop quoi attendre. Le soleil s'est barré en plus, on va enfin pouvoir respirer! (Keyser)

Setlist:

Prophets Of Rage (Public Enemy cover)
Testify (Rage Against The Machine cover)
Take The Power Back (Rage Against The Machine cover)
Guerrilla Radio (Rage Against The Machine cover)
Unfuck The World
Bombtrack (Rage Against The Machine cover)
Fight The Power (Public Enemy cover)
Hand On The Pump / Can't Truss It / Insane In The Brain / Bring The Noise / Jump Around
Sleep Now In The Fire (Rage Against the Machine cover)
Like A Stone (Audioslave cover) (instrumental - dedicated to Chris Cornell)
Know Your Enemy (Rage Against The Machine cover)
Bullet In The Head (Rage Against The Machine cover)
How I Could Just Kill A Man (Cypress Hill cover)
Bulls On Parade (Rage Against The Machine cover)
Killing In The Name (Rage Against The Machine cover)


Integrity (Warzone, 20h45-21h45)


J’avais donc la chance de voir deux de mes groupes de hardcore préférés jouer l’un après l’autre en ce dimanche ensoleillé. Même si Integrity en 2017 n’a plus grand-chose à voir avec le Integrity passé, certains albums de Dwid Hellion et ses acolytes de l’époque font partie de mes classiques. Pas de bol avec un gros point noir en début du set : il n’y a PERSONNE devant la scène. Je ne mâche pas mes mots, il devait y avoir dix personnes sur la barrière quand Integrity balance le classique « Vocal Test » en guise d’intro. Les gens se sont rapprochés progressivement pour former un public « correct » mais je ne peux pas m’empêcher de trouver ça triste pour un groupe de ce calibre. Pour autant, cela n’était pas étonnant quand au même moment jouaient Prophets Of Rage et Scour – le groupe de black metal mené par Phil Anselmo… Je ne sais pas vraiment à quoi cela est dû, peut-être au son, mais sur le moment j’ai été plutôt déçu par le concert d’Integrity malgré un Dwid qui gueule toujours aussi fort et une setlist d’enfer – ce qui ne m’avait pas sauté aux oreilles avant de débriefer au calme. Le nouveau batteur n’est pas le meilleur que j’ai pu voir et frappe assez peu fort par rapport à son gabarit XXL. Le bassiste est amorphe et se contente d’aligner les notes sur son énorme BC Rich rouge, tranquille dans ses santiags. En revanche, les deux guitaristes Dom et Tony – le premier étant le boss du label A389 et guitariste de feu Pulling Teeth avec le second – sont à fond dedans et mettent de la conviction dans leur jeu. Dom s’étant blessé à un doigt de la main gauche la veille, il est forcé de jouer tout le set avec un énorme bandage qui a l’air de l’handicaper au final assez peu vu la maîtrise et la sérénité qu’il affiche. Cependant, Tony Hare est obligé de récupérer certains soli qu’il ne connaît pas par cœur, mais s’en sort indemne. Concernant la setlist dont je parlais, elle était partagée entre les meilleurs albums du groupe : Humanity Is The Devil, Systems Overload, Seasons In The Size Of Days, For Those Who Fear Tomorrow et To Die For. Un nouveau morceau intitulé « I Am The Spell » est joué pour représenter l’album sorti le 14 juillet chez Relapse et sans être transcendant n’a pas à pâlir pour du Integrity 2017. Cela fait bien longtemps que le groupe n’est plus hardcore, dans l’approche artistique du moins, entrecoupant certains morceaux de passages noise ou de speeches d’introduction cryptiques de la part de Dwid – à noter la dédicace au plus grand des grands : « And you see the majesty of our Lord Lemmy Kilmister ». Il va falloir que je revois Integrity en salle pour être fixé, car ce concert me laisse perplexe sur ma propre appréciation. Sur ce je vais écouter le nouvel album Howling For The Nightmare Shall Consume et vous invite à faire de même ! (KPM)


Metal Church (Altar, 21h50-22h50)


S'il n'y avait pas eu METAL CHURCH à l'affiche 2017, serais-je venu au Hellfest? Peut-être pas malgré la présence de pas mal d'autres bons groupes. C'est vraiment METAL CHURCH qui a fait pencher la balance. Et peu importe s'ils ne jouent que sur la Altar, la scène d'habitude réservée aux groupes death metal. Au moins on sera entre nous pour une heure de jeu, ce qui n'aurait sans doute pas été le cas si les Américains avaient été programmés sur une mainstage à 16h pour quarante minutes de show parmi les campeurs. Mike Howe est de retour et l'album du comeback XI est remarquable. Impossible de rater ça pour un fan relativement récent comme moi qui n'avais encore jamais vu le combo et pour qui le frontman blond reste son meilleur chanteur (oui, devant David Wayne!). Je m'en serais voulu. Et putain que ce fut bon. Certes Mike Howe a parfois une gestuelle un peu kitsch voire ridicule mais quel chanteur, il n'a quasiment rien perdu de sa voix un peu aiguë et légèrement nasillarde, à la fois puissante et poignante. Son charisme autant vocal que scénique est indéniable. Quel plaisir de le voir chanter et s'éclater à le faire! Ça au moins ce n'est pas un retour pour le fric! J'avoue n'avoir d'yeux que pour lui même si ma tête se tourne parfois vers le guitariste fondateur Kurdt Vanderhoof, lui aussi tout sourire. Hormis le son pas toujours nickel comme souvent à la Altar, il n'y aura finalement que la setlist comme seul point négatif, même si je m'y attendais pour avoir jeté un œil sur les morceaux joués lors des concerts précédents. Trop de titres du nouvel opus (trois), très bon oui mais sur une heure qui reste court comme temps de jeu pour un groupe avec une telle discographie, un ou deux auraient suffi. Et pas de "Signal Path", mon morceau préféré de l'album avec ce refrain mémorable. Trop de titres de Human Factor aussi, qui n'est pas mon album préféré de METAL CHURCH même si je l'aime beaucoup (les cinq premiers sont de toute façon des indispensables). Pas assez de Hanging In The Balance, mon préféré, et surtout pas "Waiting For A Savior" pourtant sublime. Et qu'un seul titre du premier full-length qui vient juste ensuite dans mon classement personnel (même pas de "Metal Church"!). Je pense de toute façon que je n'aurais été satisfait qu'avec un gig de 2h30. Je pinaille donc, d'autant qu'avec un monstrueux "Fake Healer" et son riff thrashy ultime en ouverture, la oldie but goodie "Start The Fire", le single du petit dernier "No Tomorrow" qui passe crème, le monumental "Beyond The Black" ou l'hymne"Badlands", on avait tout de même de quoi faire. Et moi, j'ai déjà hâte de les revoir. Clairement un des meilleurs concerts de ce très bon mais trop chaud Hellfest 2017. (Keyser)

Setlist:

Fake Healer
In Mourning
Needle And Suture
Start The Fire
Date With Poverty
No Tomorrow
Killing Your Time
Beyond The Black
Badlands
The Human Factor


Emperor (Temple, 22h55-23h55)


Il y a trois ans, Emperor m'avait collé une méga-claque lors de leur prestation au Hellfest. Ambiance différente cette fois-ci, le groupe se produisant sous la Temple, augmentant fortement le capital proximité avec les voisins. A concert spécial, setlist spéciale, les Norvégiens interprétant en intégralité Anthems to the Welkin at Dusk, ce qui ne pouvait pas me rendre plus heureux. Si Ihsahn n'est vocalement plus le même qu'à l'époque, celui-ci reste toujours impérial sur les morceaux joués. Morceaux qui n'ont rien perdu de leur superbe avec les années, et figurent toujours parmi les plus cultes du genre. L'incisif « Ye Entraceperium » met tout le monde d'accord d'entrée de jeu : ce sera une leçon des maîtres pendant 1h. Au fur et à mesure du concert, on ressent un public d'autant plus galvanisé par la prestation que les paroles sont reprises par la foule de plus en plus régulièrement. Des festivaliers qu'Ihsahn remerciera à plusieurs occasions, celui-ci n'étant pas avare en communication. La prestation d'Emperor sera en partie desservie par un son faisant parfois défaut. S'il est globalement bon là où j'étais placé, il n'en sera pas de même pour tout le monde. Dommage pour une telle occasion, dont c'est bien là le seul défaut que j'ai à trouver. Une fois l'album culte interprété, les Norvégiens concluent par « Curse You All Men! », « I Am the Black Wizards » et « Inno a Satana », et repartent sous les applaudissements. Un moment que l'on oubliera pas de si tôt. (AS)


Linkin Park (Mainstage 01, 23h00-00h45)


Bah quoi, vous n'avez jamais été jeunes?! En plus, j'aime encore beaucoup les deux premiers opus de LINKIN PARK, Hybrid Theory et Meteora. Ils restent deux albums absolument fantastiques. Ouais, rien que ça! Et c'est pour ça que j'étais là. Pour le néo metal/rapcore du début des années 2000. Pour la nostalgie, sentiment puissant que j'ai toujours affectionné. Le problème, c'est que LINKIN PARK a tout gâché. D'abord parce que les morceaux extraits des autres albums se révèlent pour la plupart exécrables. Trop d'électro, de chant mièvre, pas assez de gratte ou de chant rappé. Les Américains commencent d'ailleurs leur show par quatre titres insupportables. J'ai vite compris que ce concert allait en fait être long et chiant. Certains spectateurs commencent d'ailleurs à siffler. Le frontman Chester Bennington le sent bien et s'amusera à faire la grosse voix "metal" par ironie entre deux morceaux, sachant bien que le public devant lui est plus amateur de grosses guitares saturées que d'electro pop/rock niais. Vient alors "One Step Closer". Je me relève (je m'étais assis tellement je trouvais le début de concert infâme). La corde nostalgique vibre un peu, notamment quand Chester hurle "shut up when I'm talking to you" sur les scratches du DJ, mais pas plus que ça, le morceau ayant subi quelques altérations. C'est cela dit beaucoup mieux que les merdes précédentes. La suite fera malheureusement vite retomber le soufflé jusqu'à "Breaking The Habit". Là c'est déjà beaucoup plus cool. Malgré ce que j'ai pu entendre sur leur prestation apparemment catastrophique au Download la semaine précédente, Chester chante juste. On sent que ses hurlements ont pris un peu de plomb dans l'aile mais ça reste acceptable. "Crawling" qui suit va vite me faire déchanter toutefois puisque ce sera une version mielleuse au piano qui nous sera proposée. À vomir! C'est un de mes morceaux préférés des Californiens et devoir fredonner le refrain au lieu de le chanter à gorge déployée me déprime. Je retrouverai un peu le sourire sur le dernier tiers du show avec "From The Inside", le hit "In The End" qui les a fait exploser à une autre époque, "Faint", Numb" et "Papercut". Huit extraits de Hybrid Theory et Meteora, c'est pas mal mais ça aurait pu être mieux non seulement si LINKIN PARK n'avait jamais sorti d'autres albums beaucoup moins rock et plus electro et si les vieux titres avaient toujours été chantés dans leur version originale. Manquaient aussi "Runaway", "A Place For My Head", "Pushing Me Away", "Somewhere I Belong" et "Easier To Run" parmi les morceaux que je préfère. Quelques bons titres qui m'ont rappelé des souvenirs de ma lointaine et regrettée adolescence, un Chester charismatique (on sent le mec ultra habitué aux gros lives) et qui chante bien mieux que ce à quoi je m'attendais, un Mike Shinoda dont la bouille se fait de plus en plus sympathique avec l'âge et qui rape toujours très proprement, il y a bien eu de bonnes choses pendant ces cent minutes. Mais globalement, c'est un sentiment de déception et d'ennui que je retiens. Même si d'un côté je suis content de les avoir vus, LINKIN PARK n'avait effectivement pas grand chose à faire au Hellfest. On l'a bien vu sur les écrans géants avec tous ces fans pré-pubères qui touchaient Chester comme si c'était Jésus quand il avançait sur le prolongement de la scène et s'accroupissait près du public en le regardant. J'avoue même avoir eu presque honte d'assister à ça… (Keyser)

Setlist:

Talking To Myself
Burn It Down
The Catalyst
Wastelands
One Step Closer
Castle Of Glass
Good Goodbye
Lost In The Echo
New Divide
Invisible
Breaking The Habit
Crawling
Leave Out All The Rest
From The Inside
What I've Done
In The End
Faint
Numb
Heavy
Papercut
Bleed It Out


Hawkwind (Valley, 00h00-01h00)


Effets psychédéliques ultra-colorés, compositions longues et planantes, pas de doute, on est bien sous la Valley pour profiter d'Hawkwind. On se pose tranquillement pour profiter de ce space rock immersif à souhait, faire un voyage d'une heure loin du festival et revenir peu à peu dans l'ambiance des derniers intants de ce Hellfest au bout d'une heure. On sent que le groupe, partiellement refait à neuf par la présence de musiciens bien plus jeunes que les fondateurs, n'a pas été affecté par l'âge. Les doyens du festival en ont encore sous le pied. (AS)


Slayer (Mainstage 02, 00h50-01h50)


Je me sentais sale. Il me fallait un truc pour me laver. SLAYER sur la deuxième mainstage? Parfait! En plus, tout le monde dégage, la place est libre pour descendre davantage. Bizarre que ce ne soit pas archi blindé pour eux?! Qu'il n'y ait pas foule devant METAL CHURCH je comprends et m'en doutais mais là, je suis surpris. Ils sont peut être tous attroupés à la Temple pour ce truc revival 80s electro trendy à mort appelé PERTURBATOR qui fait mouiller tous les blackeux?! Tant mieux me direz-vous! C'est cependant assez éloigné, sur le côté droit et sagement adossé à la barrière pré-fosse que je suivrai le show des vétérans. Le groupe est clairement en pilotage automatique (c'est le cas depuis dix ans de toute façon) à part Gary Holt qui semble le plus sincère et impliqué dans son jeu de scène, Kerry King faisant toujours les mêmes gestes d'autiste tel un robot. Le son de batterie s'avère aussi usant à cause de cette caisse claire qui prend toute la place et rend le jeu de Bostaph ultra répétitif  (putain ce "Repentless" en ouverture...). Tom Araya semble lui de plus en plus fatigué. C'est à peine s'il parle entre les morceaux. À la fin, arrivée plus tôt que prévue, le groupe ayant quelque peu expédié le truc, il adressera au public quelques paroles tremblotantes avec un léger sourire en guise d'au revoir. C'est un peu triste, ça sent la fin. Malgré tout ou peut-être grâce à ça car on comprend bien que ces légendes ne tiendront plus encore dix ans et qu'il faut donc profiter de pouvoir encore les voir, j'ai adoré ce concert. Les morceaux de SLAYER parlent d'eux-mêmes. À part les morceaux les plus récents "Repentless", "Disciple" et "Hate Worlwide" que je ne trouve pas fantastiques, c'est que du tube à l'ancienne que nous proposent les Américains. On pourra toutefois regretter la non représentation étrange des deux premiers disques Show No Mercy et Hell Awaits. En compensation, on a eu le droit à deux "raretés", "Hallowed Point" et "Spirit In Black". Pour le reste, tout y est, de "Mandatory Suicide" au monumental "Angel Of Death" joué à la fin en passant par "War Ensemble", "Dead Skin Mask", "Seasons In The Abyss", "South Of Heaven et "Raining Blood". LE thrash quoi, point barre! En réfléchissant, il n'y aurait pas eu de meilleure façon de clôturer ce Hellfest. Merci! (Keyser)

Setlist:

Repentless
Disciple
Mandatory Suicide
Hallowed Point
War Ensemble
Postmortem
Spirit In Black
Dead Skin Mask
Hate Worldwide
Seasons In The Abyss
South Of Heaven
Raining Blood
Angel Of Death


Perturbator (Temple, 01h05-02h05)


C’est devenu une évidence que Perturbator a beaucoup de succès dans la scène metal. Après avoir joué au Roadburn ou au Nidrosian Black Mass, Perturbator avait pour mission de clore ce beau – mais chaud – Hellfest 2017 devant un public nombreux et encore bien motivé. Après un concert d’Hawkwind ayant déjà bien fait tourner les têtes, l’heure était à la fête devant la synthwave nuancée de passages ambiants froids de James Kent. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce dont on parle ici, il s’agit d’une musique électronique fortement basée sur les mélodies au synthé typiques des années 80, à la fois très entraînantes et douces à l’oreille, mais joué à un tempo suffisant rapide pour créer de l’inertie dans la tête et dans les corps. Je n’écoute que très rarement Perturbator tout seul chez moi, mais sa musique est imparable dans un contexte live pour lâcher la bride en fin de festival. Je ne suis pas le seul à me sentir pousser des ailes tant les sourires sont nombreux dans le public et les corps bougent frénétiquement. Pour une fois nous aurons eu un son excellent sous la Temple, mais surtout un show light exceptionnel. Tout ceux ayant déjà vu Perturbator savent que c’est un travail titanesque qui est effectué par Tommy son ingé light et que cela représente une énorme partie de ce pourquoi Perturbator est impressionnant en live. Juché sur son pupitre à l’allure futuriste, James capuché comme à son habitude dirige d’une main de fer son set en headbanguant au même rythme que son public et ne triche jamais. Comment se faire transporter dans un film de Carpenter ou Blade Runner en une poignée de secondes… A essayer pour de votre prochain trajet en bagnole quand vous tracerez dans la nuit à la lueur des réverbères, ou lors de votre prochaine montée. (KPM)


Je crois que je n'aurais jamais fait un Hellfest aussi chargé malgré la chaleur! 40 groupes! Et ce dimanche ne fut pas la pire journée, bien au contraire! On peut dire ce qu'on veut sur ce festival. Qu'il est cher, peuplé de touristes et d'attardés, que le son est merdique, que c'est une machine à fric, le Disneyland du métalleux ou que sais-je encore. Et certaines de ces assertions sont vraies, je ne le nierai pas. Beaucoup de touristes et de mongoles typiques du public metal français de base et il y a encore beaucoup d'efforts à faire sur le son, en particulier sous les tentes Altar et Temple, même si samedi et dimanche ont marqué une nette amélioration par rapport à un vendredi des plus médiocres à ce niveau. On rajoutera cette année des températures inhumaines particulièrement difficiles à supporter pour qui comme moi déteste ce type de météo, ainsi que le retour malvenu de la poussière malgré l'herbe qui n'a pas résisté au soleil de plomb. Rien n'y personne n'est parfait j'ai envie de dire et on finit par faire avec tous les défauts du Hellfest dont certains feraient presque son charme. Quel autre festival peut se targuer de rassembler une telle concentration de bons groupes dans des styles aussi différents, de toute façon? Le Hellfest est devenu une référence, que vous le vouliez ou non. Et il va perdurer encore longtemps, avec ou sans vous. Personnellement, après avoir hésité un moment pour toutes les raisons évoquées, je suis désormais certain d'en être tous les ans, tant que la vie me le permet, comme SLAYER. (Keyser)

2 COMMENTAIRE(S)

Fabulon citer
Fabulon
03/09/2017 19:52
rivax a écrit : [quote]Personnellement, après avoir hésité un moment pour toutes les raisons évoquées, je suis désormais certain d'en être tous les ans, tant que la vie me le permet, comme SLAYER.

Magnifique épilogue![/quote]

C'est clair!

Super report, très complet!
Par contre j'ai l'impression que vous vous êtes demerdés pour louper MONARQUE, ça c'est impardonnable!
rivax citer
rivax
03/09/2017 15:33
Citation : Personnellement, après avoir hésité un moment pour toutes les raisons évoquées, je suis désormais certain d'en être tous les ans, tant que la vie me le permet, comme SLAYER.

Magnifique épilogue!

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