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Au-Dessus + Furia + Mysticum

Live report

Au-Dessus + Furia + Mysticum Le 05 Décembre 2018 à Paris, France (Le Flow)
L’un des événements marquants de cette fin d’année 2018 fut l’annonce de la venue de MYSTICUM à Paris pour une date unique en France, après leur tout premier passage dans notre chère Hexagone au HELLFEST il y a quelques mois. En effet, les Norvégiens, en plus de n’avoir sorti que deux albums en vingt-cinq années d’existence, sont plutôt rares sur scène, il n’en fallait pas moins pour susciter une petite pointe d’excitation au sein du public Black Metal parisien. Pour cette date unique, le groupe a posé ses fly cases dans les cales d’une péniche dénommée le Flow, dans le très huppé quartier des Invalides, sous le pont Alexandre III, un bar/restaurant et accessoirement salle de spectacles, peu habituée à ce genre de programmation. A événement exceptionnel, boisson exceptionnelle : il était même possible de déguster une bière spécialement brassée et étiquetée pour l’occasion, moyennant 7 €. Déjà curieuse de découvrir la version live de MYSTICUM, la présence des Polonais de FURIA sur l’affiche a achevé de me convaincre d’en être.

Il revenait malgré tout à AU-DESSUS d’ouvrir cette soirée prometteuse dans cette salle aux belles proportions encore loin d’être pleine. La jeune formation lituanienne, la sensation Post-Black LADLO 2017, mérite les louanges qu’on leur a tressées : les compositions sont soignées, les ambiances travaillées, des instants de virile audace judicieusement incorporés rendent l’ensemble plutôt attrayant. La mise en scène est sobre et minimaliste : les musiciens arrivent simplement sur scène, sous de larges faisceaux de lumière blanche aveuglante, tout de noir vêtus (on n’échappe pas à la mode encapuchonnée, mais « ils portent bien » comme on dit), ne communiquent pas et commencent immédiatement à jouer. J’étais plutôt contente de les revoir, alors quand les premières notes ont résonné dans la salle, je grimace : le son n’est franchement pas terrible. La doublette basse/batterie est plus qu’en avant, elle relègue au second rang les guitares qui pourtant font l’essentiel du charme de leur musique. Il en est de même pour le chant de Mantas, auquel je trouve d’énormes qualités et que l’on n’a guère pu apprécier. C’est bien dommage, car les montées dans les aigus semblent tout autant maîtrisées que les descentes dans les graves. La setlist fut sans surprise avec un florilège des meilleurs titres de leur courte discographie, l’EP éponyme et leur unique longue durée End of Chapter, mais habilement ordonnée pour dégager un sentiment de montée en puissance tout au long du set. Je n’ai pas grand-chose à leur reprocher, leur musique me plaît, ils ont joué très proprement, la prestation était plutôt classieuse et vraiment loin d’être mauvaise, mais je reste sur ma faim. Sans être déçue, je suis un poil dépitée, la magie n’a cette fois pas totalement opéré, la faute certainement à ce son qui ne leur a pas rendu justice. Une fois n’est pas coutume, et c’est assez rare pour le souligner, j’ai nettement préféré leur set à l’occasion du Fall of Summer 2017 alors qu’ils se produisaient en open-air, en plein jour et en ouverture de festival.

Trépignant d’impatience, je me suis sans difficulté rapprochée de la scène à l’arrivée de FURIA. Je m’étonne d’ailleurs que la salle ne se soit pas remplie davantage. Tous torses nus, Namtar, le batteur et Sars, le bassiste, se sont blanchis la tête à la va-vite (corpse paint en mode service minimal), mais celui qui attire les regards, qui absorbe la lumière, c’est Nihil, chanteur/guitariste au charisme solaire, au charme magnétique, à la présence autoritaire. Ce coquin ne prendra aucune précaution avec mon système cardio-vasculaire en proposant Zabieraj łapska et ses éruptions volcaniques en guise de préliminaires. Pfiou ! Cette voix, mature, puissante et suave, tantôt susurrée, tantôt sauvagement rugissante, dont il use pourtant avec parcimonie, m’a collée le frisson immédiat. Non seulement Nihil chante divinement bien, mais il fait montre d’une aisance déconcertante à la guitare. Les autres musiciens ne sont pas en reste : Namtar a une frappe millimétrée, Artur Ruminsky (que l’on retrouve chez THAW) déroule, tapote, gratouille et « vibrate » à tout va. Quant à Sars, c’est un bassiste totalement décomplexé, au doigté jazzy, qui (enfin ! merci !) propose une basse audible, intelligemment musicale dans le Black Metal et non reléguée au seul rôle de support rythmique. FURIA s’est affranchi des codes du Black Metal traditionnel mais en a gardé l’essence : cette sauvagerie, ces délicieuses explosions de violence et ce sens du riff répétitif imparable. Pendant Grzej, Nihil semble totalement habité, ne hurle même plus dans le micro, se dirige vers l’ampli, s’allonge au sol, continue de jouer malgré tout. Nul besoin d’artifice, de mise en scène, de show-light, de projections d’images sur l’écran géant en arrière-plan, seules comptent la passion et la sincérité avec lesquelles les Polonais nous ont offert le fruit de leurs expérimentations musicales. Servie cette fois avec un son excellent, la setlist était parfaite, faisant la part belle au génialissime Księżyc milczy luty, quatre titres sur sept interprétés dont le stonerien Zwykłe czary wieją en clôture. FURIA quitte humblement la scène après de brefs remerciements et m’avoir laissée sur le flanc. Fait suer, c’est déjà fini… Magistral, sensuel, puissant, extraordinaire sont les qualificatifs que j’ai envie, que je me dois d’employer concernant la prestation de FURIA, passée bien trop vite à mon goût. Allez, j’ose le dire, ils m’ont procuré un orgasme auditif.

Setlist :
- Zabieraj łapska
- Opętaniec
- Zamawianie drugie
- Za ćmą, w dym
- Grzej
- Są to koła
- Zwykłe czary wieją

On m’a dit que le concert de MYSTICUM était bien, que c’était même très bien. C’est que ce devait être le cas… S’il faut endosser le rôle de poil à gratter, je veux bien m’y coller une fois encore. Avant de déclencher l’ire du lectorat de Thrashocore, il est bon de rappeler qu’un report reste la retranscription d’une expérience personnelle, par définition subjective, et non la sacro-sainte vérité. Ce qui suit est ma vérité, et j’ai bien conscience qu’elle en chiffonnera plus d’un. Maintenant que j’ai enfilé mon gilet pare-balles et me suis réfugiée dans mon abri antiatomique, je peux y aller : je n’ai pas aimé. La salle était désormais bondée, maintenant que la tête d’affiche s’apprêtait à entrer sur scène. Le public semble avoir grandement apprécié, l’accueil fut chaleureux et l’est resté d’ailleurs pendant toute la durée du set, mais dès les premières minutes, le compte n’y est pas pour moi. J’écoutais jusqu’à présent avec grand plaisir In the Streams of Inferno et même le tant décrié Planet Satan, mais là, pour moi, ça fait pschitt, à défaut de faire « pop » comme les flacons dégageant une forte odeur désagréable tout autour de moi. Il m’aurait peut-être bien fallu une aide chimique pour apprécier la prestation des Norvégiens que j’ai trouvée superficielle et orgueilleuse alors qu’elle s’appuie essentiellement sur des artifices : projections d’images en continu, show-light sublime (il faut bien le reconnaître) et boîte à rythmes déchaînée. La machine est trop bien huilée pour être honnête, elle manque de spontanéité, de souffle et de sincérité. De surcroît, les pauses étaient parfois trop longues entre les morceaux, cassant le rythme qui aurait dû aller grand train (même si on n’est jamais à l’abri d’un souci technique comme ce fut le cas à plusieurs reprises), le son parfois approximatif et fluctuant, le batteur complètement à la rue (non, je déconne, c’était pour voir si vous suiviez). Cerastes et Prime Evil s’égosillaient laborieusement pour un piètre résultat vocal, sans nuance, ni puissance. J’ai même trouvé Cerastes assez pathétique, tout en gesticulation, et malgré ses yeux exorbités et sa gueule de tueur à gages albanais, pas une seconde il ne m’a pas impressionnée. N’est pas G.C. Green (GODFLESH) qui veut, lui qui d’un regard, te pétrifie. Avec un peu de mauvaise foi, j’ai volontairement grossi le trait pour faire éclater ma déception. Je vous jure que j’ai essayé, mais non, je suis restée sur le pas de la porte et à mon grand regret, je n’ai pas réussi à entrer dans l’antre de la Bête MYSTICUM.

Setlist :
- Far
- Fist of Satan
- LSD
- The Ether
- Black Magic Mushrooms
- Kingdom Comes
- Crypt of Fear
- Annihilation
- Cosmic Gun
- All Must End

Pour être tout à fait honnête, je n’avais pas trop de doute quant au groupe qui aurait ma préférence à l’issue de cette soirée, mais à ce point… AU-DESSUS a délivré une prestation de qualité, mais leur présence paraît après coup relativement anecdotique. FURIA et MYSTICUM font partie de ces formations à l’identité unique, chacune proposant à leurs auditeurs un univers à part entière auquel on adhère ou pas. Sur piste, c’est une chose, sur scène, c’en est une autre. Quand un groupe maîtrise les deux, on frise le génie. Sur le papier, le combat pouvait sembler inégal, mais pour moi, FURIA a terrassé MYSTICUM par K.O. technique.

4 COMMENTAIRE(S)

ERZEWYN citer
ERZEWYN
07/12/2018 21:01
Sulphur, j'ai bien conscience d'avoir été à contre-courant de la grande majorité du public, vu l'engouement de celui-ci. Rien que les personnes avec qui j'étais étaient plutôt de ton avis.
Le coeur a ses raisons que la raison ignore! J'aurais aimé aimer, mais bah non! Une autre fois, peut-être ?
Ce qui est cool, en fin de compte, c'est que chacun y ait trouvé son compte, malgré tout! Sourire

Sagamore : j'espère que tu auras l'occasion de voir Furia un jour aussi!

Sulphur citer
Sulphur
07/12/2018 21:54
Présent à Paris.
Alors déjà j'ai trouvé la salle franchement pas mal. Je ne connaissais pas. En terme de prix, de scène, etc. Il y a pire. Donc un bon point.
Niveau zik, mon avis diffère complètement du tien.
- Je n'ai pas du tout aimé Au-Dessus. Je n'avais pas goûté à leur album, et le live a confirmé l'impression que j'avais de ce groupe. C'est mou, assez bateau (Oh oh le Flow), et le délire capuches me saoule.
- Furia : je venais surtout pour eux. J'adore ce groupe sur CDs, vraiment un de mes groupes favoris de ces dernières années. Par contre en live je trouve qu'ils souffrent de leur "base rythmique". Les deux gratteux sont vraiment au top, super créatifs. Au contraire, d'un autre côté, le batteur est carré mais pas des plus créatifs, alors que le bassiste fait vraiment le stricte minimum. Sur CD, bien mixé et masterisé, ça passe sans soucis ; c'est compact. Mais là, en live, ce manque d'homogénéité en terme de qualité instrumentale, de créativité au niveau des lignes de basse, etc. ça m'a dérangé. J'aimerai bien les voir avec un autre type de bassiste, plus "foufou". Bien mais un peu déçu.
- Mysticum : c'est l'inverse. Je ne suis pas fan de BM industriel sur skeud, mais par contre c'est vraiment un style qui passe crème sur scène. C'est simple, même carrément gogole parfois, mais bougrement efficace. Et, au contraire, j'ai bien apprécié l'énergie de Cerastes ; il se donne plutôt bien sur scène (bien plus que certains encapuchonnés).
Nikolaaa citer
Nikolaaa
07/12/2018 12:18
J'étais au concert de la veille à Nantes, et j'y suis clairement allé pour voir Furia (ils jouaient en dernier).
Même constat que toi pour Furia, en plus le son était bon. Niveau setlist, c'était Nocel et dernier album à 50/50. Plus le morceau sans titre de l'album de 2012.
J'avais espéré qu'ils joueraient "Tam jest tu" et "Zamawianie Drugie"...ça sera pour une prochaine fois je crois ^^
La présence scénique de Nihil tranchait avec l'attitude très statique d'Au-Dessus, qui jouaient juste avant (stroboscope au taquet au début de leur set, au bout d'une minute à ce régime j'ai cru qu'on allait tous faire une crise d'épilepsie. Heureusement ça s'est rapidement calmé).
Et arrivé trop tard pour voir NNRA malheureusement.



Sagamore citer
Sagamore
07/12/2018 08:39
Bon, je suis finalement horriblement déçu de ne pas être monté, Furia a joué "Grzej" et "Opetaniec". Et ça ne m'étonne pas que le groupe ait remporté ton adhésion, bien plus qu'un Mysticum... Aussi fan que je puisse être des Norvégiens (même de Planet Satan, oui oui), et même si on ne peut pas leur enlever leur statut historique, il leur manque une chose essentielle : le charisme. Sur scène ça doit effectivement être aussi chiant qu'une rave en plein champ.

Bref, j'espère qu'un jour on verra Furia en province, même si avec les récentes annulations (Horna en tête), j'en doute fortement. Et c'est bien dommage. Super report en tout cas Sourire

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