Love Grind Violence Live report
Love Grind Violence Dérisoire + Choked by my own vomits + Kandar + Onanizer Le 16 Septembre 2024 à Paris, France (Le Klub)
La photo d’un toile de Mucha illustrant un événement Facebook attire mon attention. Il s’agit de l’organisation So Grind qui annonce : « Concert Love Grind Violence !!! » au Klub, avec 3 groupes tchèques et les Français de DÉRISOIRE en ouverture, ça promet ! Allons voir ça…
DÉRISOIRE
Après quelques réglages, notamment de retours micros, les Dionysiens (et la chanteuse maintenant praguoise) s’installent et déjà s’excusent presque de leur présence : « On va faire vite pour laisser place aux Tchèques » peut-on entendre ; quelle modestie. Pourtant, leur style composite mérite qu’on s’y attarde. Il est exécuté par un trio original qui définit son art comme de la « minimalistic dark violence ». Le guitariste-chanteur Manu (bassiste chez SERPILLERE) gratte tantôt Metal tantôt Punk Hardcore, tandis que le batteur Julien émaille son jeu d’accélérations Grindcore avec un matériel très sommaire (caisse claire, grosse caisse et cymbales Charleston). Quant à Sonia, elle donne tout ce qu’elle a et sa passion l’amène même à parfois se retrouver à genoux pour crier sa rage ! Ellle n’oublie pas non plus de rendre hommage à ses idoles tchèques en portant un t-shirt ONANIZER pour l’occasion.
La dizaine de titres engagés, tels « I own so I am » (marqué « I have so I am » sur la setlist) d’une à deux minutes sont vite expédiés et la plupart figurent sur leur album « Sérendipité » (ce qui signifie « Capacité, aptitude à faire par hasard une découverte inattendue et à en saisir l'utilité (scientifique, pratique) » ; merci de m’avoir appris un mot les gars) en écoute sur leur page Bandcamp.
KANDAR
Ces Tchèques qui sont loin d’être en bois nous viennent de la ville de Moravie-du-Sud de Brno et ne me laissent pas de marbre. En effet, le « Grind horror » du quartet est particulièrement brutal, je préciserais même lourd et rapide à la fois ; tout pour me plaire donc. Le guitariste Kubyk et le bassiste Dáda sont en plus en soutien au chant, ce qui est efficace. En parlant d’eux deux et pour l’anecdote, comme ils sont grands et qu’ils jouent sur les côtés de la scène, ils sont à plusieurs reprises à deux doigts de se cogner la tête contre le plafond vouté du deuxième sous-sol du Klub, mdr. Leur chanteur Topi se met de temps à autre à genoux (décidemment) pour hurler des paroles qui doivent être proches de l’univers des films de Troma Entertainment (d’ailleurs leur deuxième full-length est intitulé « Tromaville »). Une solide prestation de 10 morceaux qui a été filmée et que vous pouvez retrouver sur YouTube. Leur Bandcamp vous permettra de découvrir l’ensemble du répertoire de leurs horreurs, soit une collection d’une démo, d’un split avec NO GOD RHETORIC, d’un EP et de 3 albums, dont le dernier (« Síla imaginace ») est sorti en novembre 2023 en production indépendante.
CHOKED BY MY OWN VOMITS
J’adore le nom de cette formation ! Disons qu’en plus de la touche humoristique, cela annonce directement la couleur (/ l’odeur ?!) ; on sait effectivement que l’on a affaire à du « Gore grind » ! Oui, et ça déménage car après un extrait sombre et dramatique de la BO du film « The Thing » en guise d’introduction (« Humanity (Part I) » d’Ennio Morricone), la furie du trio a pour effet de déclencher le premier pogo de la soirée. Ils ne sont que trois mais c’est vrai que c’est énergique, et la répartition des types de chant (grave pour le guitariste, et aigu du côté du bassiste) est bien vue. En ce qui concerne le batteur, il ne chante pas mais il fait admirablement crier ses cymbales, c’est exquis. Il est maintenant venu le temps d’une nouvelle chanson, qu’ils dédient à Sonia (de DÉRISOIRE mais aussi de So Grind, l’organisation), peut-être pour la remercier de faire goûter du Pastis aux Tchèques ? ;-) Bon, on nous annonce encore deux morceaux, et le public en profite pour lancer un nouveau pogo, avant de se réjouir que le guitariste accepte un rappel (pour sa fiancée) ; quelle ambiance pour leur première fois en France !
À noter pour les amateurs, que CHOKED BY MY OWN VOMITS a publié un split avec GRUESOME STUFF RELISH (dont le guitariste-chanteur porte élégamment un t-shirt).
ONANIZER
Pas de page Facebook ni Metal Archives pour ce groupe. Il faut consulter Bancamp pour apprendre que ces branleurs (de « onanisme », la masturbation, ou bien le coït interrompu) existent depuis 1996 et sont originaires de Prague. À l’écouter, le dernier membre arrivé en août (d'Australie) est Sam, le chanteur. Il a une apparence androgyne, avec un long corps fin élancé et sa coupe asymétrique (un côté long, un autre rasé), renforcée par le port d’une jupe ; pas très courant dans le milieu. Sa posture est également particulière : il se hisse et se penche vers nous en nous fixant du regard, tel un serpent qui rampe et se prépare à sauter sur sa proie. Musicalement, c’est très rapide et extrêmement efficace, je comprends leur place en tête d’affiche et que leur proposition musicale soit présentée comme du « pur Grind core » car ce qu’on entend est typique du genre. Sonia tente le slam départ sol et nous incite à profiter de cette « Grindcore thérapie » (j’ai également lu « Pour une rentrée vitalité… ») car on travaille demain. Alors rejoignons ce débordement d’énergie et ce petit grain de folie à la INHUMATE, dont la République tchèque est d’ailleurs devenue leur patrie d’adoption. Sam nous demande une faveur pour la dernière (« dansez ! », en français) en fin de set. Et il y tient puisqu’il explique qu’il donnera suite à la demande de rappel seulement si on promet de danser. Ce rappel étant passé (ça a bougé comme attendu), la faune du Klub commence à quitter le lieu mais c’est sans compter sur les coquins d’ONANIZER qui remettent le couvert. C’est comme au cinéma, il faut parfois savoir rester jusqu’à la fin du générique pour bénéficier d’une surprise !
REPULSIONE la semaine dernière au Cirque électrique (live report) et ce « mini-festival » ce soir (en plus avec entrée prix libre), je crois qu’on peut remercier les orgas pour toutes les opportunités de sorties qu’elles nous offrent ! Les Parisiens ont rempli la moitié du Klub, ce qui n’est pas si mal pour un lundi soir et pour une affiche somme toute « confidentielle » en France et ils étaient en forme (les éclairages rouges ont peut-être renforcé l’excitation ?!), ça fait plaisir aux yeux et aux oreilles :-). | Lestat 23 Septembre 2024 - 323 lectures | | 1 COMMENTAIRE(S) citer | Tu me fais vraiment regretter de ne pas être venu, c est le genre de soirée parfaite au klub ça ! | AJOUTER UN COMMENTAIRE | |
1 COMMENTAIRE(S)
23/09/2024 18:59