Le 14 septembre dernier, alors que nous nous apprêtions à assister au concert d’
ANTICHRIST SIEGE MACHINE, un type sympa nous avait tendu un flyer :
DRONTE en concert pour la sortie de son album «
La Bête ». Si le nom ne nous était pas totalement inconnu, notamment grâce à un split où la formation figurait aux côtés de
GRIND-O-MATIC, je n’aurais alors pas parier un centime sur mon déplacement au
Backstage, même si l’affiche est en soi une curiosité : une sorte de
post metal acoustique avec des vocaux proches du
death en ouverture, puis les étranges voire mystérieux
CTRLALTSUPPR en tête d’affiche, eux aussi pour une
release d’ailleurs. Un mélange des genres surprenant mais qui aura au moins le mérite de nous changer de nos petites habitudes conformistes. Bon, ça et puis aussi le fait qu’un pote joue de la contrebasse dans
DRONTE mais je vous arrête tout de suite : les yeux dans les yeux, je n’ai pas, je n’ai jamais eu de compte en Suisse. Non, ce n’est ça que je veux dire, il faut juste que personne ne doute de ma probité quant aux mots qui vont suivre.
À ce stade de mes réflexions à chaud, je me dis que le septuor s’écoute, se vit, plus qu’il ne se regarde. Ce n’est pas du tout que ce ne soit pas plaisant à observer, loin de là, mais la vue vient parfois parasiter l’audition, alors que la musique est riche en sonorités diverses : un vibraphone, un saxo, deux guitares acoustiques, une contrebasse et un chanteur qui utilise à l’occasion un mégaphone vintage ainsi qu’un bâton de pluie, petite trouvaille sonore qui apporte énormément de charme aux compositions un peu
jazz, un peu
post rock, décalées du fait de cette voix qui alterne les moments de
spoken word (la France est une terre de poésie orale, je ne parle pas de slam évidemment) avec des instants de gutturalité toute
death metal. Mélange surprenant, déstabilisant même parfois, mais qui m’évoque par exemple
DERNIÈRE TRANSMISSION ou encore
SOTOS mais ça personne ne connaîtra vu que ça remonte au temps de mes études à Pau.
Quoi qu’il en soit, le pari du tout acoustique est osé mais, en plus d’être différenciant, c’est finalement l’approche qui me semble être la plus logique pour le genre pratiqué, principalement axé sur les ambiances, le seul bémol étant la sonorisation de la voix puisque l’on peine à distinguer les textes qui constituent pourtant l’une des clés de voûte des chansons. À revoir dans un contexte peut-être plus intimiste ou alors avec un meilleur réglage, le saxo ayant lui aussi fait les frais de quelques approximations de mixage.
Dès la fin du concert de
DRONTE mon camarade Ventriloque prend la poudre d’escampette, arguant qu’il doit aller boire un verre avec une amie mais que tout cela est pur et chaste… Heureusement, l’ami Erwan reste, ce qui nous permet d’écouter le discours sur la maltraitance des enfants de la porte-parole d’une association dont je n’ai malheureusement pas retenu le nom, je lui présente mes excuses. Surprenant dans ce contexte mais le témoignage fut sincère et fortement applaudi, d’autant que l’enfance semble être l’une des thématiques abordées par la formation qui suit :
CTRLALTSUPPR. Là encore, mes données sont assez maigres : je ne sais pas qui sont les membres, je ne sais pas comment s’appelle l’album qui vient de sortir, je ne sais rien du tout en somme. Juste que je suis là par curiosité, attiré par les quelques extraits que j’ai pu trouver sur Internet dans la semaine.
Une longue introduction sous forme de chant religieux pose l’ambiance, les musiciens s’installent, je reconnais le guitariste de
DRONTE ainsi que la joueuse de vibraphone, cette fois au chœur il me semble, et le spectacle démarre. Musicalement, le projet s’avère relativement dur à cerner : il y a un fond de
black metal qui me fait penser (peut-être à tort) à
BROYEUR D’ENFANCE, un côté grand-guignol, des atmosphères de fêtes qui tournent au drame, d’anniversaire oublié d’un gamin solitaire aux parents alcooliques, une forme de tristesse où les pleurs se cachent derrière les sourires de façade.
Les morceaux s’enchaînent dans cette veine bizarroïde, le chanteur a lui aussi du mal à se faire comprendre, les quatre choristes sont noyés dans le mur électrique, c’est dommage car je pense passer à côté de l’âme même de
CTRLALTSUPPR, son originalité résidant davantage dans ses aspects théâtraux que dans son
black, même si ce dernier s’avère efficace, aussi brutal qu’étrange.
En revanche, je n’ai pas trop compris le final, d’abord avec la reprise de « Les démons de minuit », puis avec une présentation un peu trop longue des membres de l’équipe avant que tout le monde quitte la scène de façon abrupte. L’intensité du spectacle aurait mérité un
finish au moins aussi immersif que son début. Il demeure que j’ai découvert une formation ambitieuse, originale, avec des idées à foison, j’aurai plaisir à les revoir comme certainement l’ensemble de la population présente, qui paraissait déjà acquise à la cause de ces clowns tristes (référence aux petits chapeaux pointus et aux trompettes de fêtes foraines).
Dans tous les cas, je ne peux que remercier
DRONTE pour son invitation, ce fut l'occasion de découvrir, donc de m'enrichir de sonorités nouvelles et, rien que pour cela, la soirée est une pleine réussite.
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