NO SUN RISES et NORKH sont en mini-tournée dans leur pays en rendant visite aux métalleux de Bielefeld, Cologne et Mayence. Banlieue Rouge les a chopés et une quatrième date s’ajoute donc en France. L’association malakoffiote a ainsi le plaisir de les accueillir pour son premier événement Black Metal à domicile (avec une curiosité en première partie), plus précisément à la Maison de Quartier Barbusse (MQB). L’endroit a été réhabilité il y a quelques années donc c’est moderne et propre. La salle parquetée est circulaire, pas très profonde (il y a quand même une jauge à 170 personnes) et la scène largement surélevée permet d’observer parfaitement les artistes. L’endroit me plaît, ça commence bien :-).
SOISSONS
Décidément, après
ARDENTE et
LIMBES vus le week-end dernier au
Frozen Fest #16, encore un
one-man band ce soir, même s’il est plus proche musicalement du duo
BATAILLE découvert au même festival. À la différence près qu’il n’y a point de guitare électrique ici, le soliste gérant tout depuis sa console et son micro. Je n’ai pas tellement d’informations sur cet homme, si ce n’est que son EP éponyme est paru en 2023 sur le label Croux Records, maison à l’origine de sorties de
NUIT NOIRE ou encore de
VAURIEN. Il se glisse dans la peau d’un chevalier du Moyen-Âge et nous confie ne pas avoir emmené son épée (bien que l’idée lui ait effleuré l’esprit pour se déplacer en banlieue) mais il se présente tout de même vêtu de sa cagoule de mailles. Une intro évoquant un champ de bataille permet au public de rentrer en salle puis, malgré une
setlist égarée, notre héros enchaîne, non sans humour, les chapitres consacrés à notre pays, aux traîtres, à la forteresse prise d’assaut de son frère qui va mourir, à la forme de la planète et à l’amour entre camarades. Il conclut par la diffusion d’une chanson de – je cite – « notre dieu unique à tous » :
IRON MAIDEN. À part cette conclusion, les compositions de
SOISSONS (du nom de la ville connue pour son épisode du fameux vase) sont dans une veine atmosphérique & industrielle médiévale, le tout étant donc joué au clavier et porté par un chant plein d’échos. Le Parisien se montre très expressif, avec une gestuelle appuyée et une certaine dose d’auto-dérision, ce qui donne à l’ensemble un caractère assez atypique. À conseiller aux curieux et fans du genre.
NORKH
Les Berlinois qui fêtent leurs dix ans cette année avaient proposé une démo en 2017 puis Bleeding Heart Nihilist Productions leur avait permis de publier un long-format intitulé « Tides of Acid // Piles of Dirt » en 2019. En voyant les pochettes et les titres de leurs sorties (usines, extraction de pétrole et cheminées industrielles qui fument), on constate que le groupe tient à dénoncer l’exploitation de la planète, ce qui pourrait en faire un bon candidat pour le
MetalEarth Festival s’ils veulent faire un retour en France. Car il me semble bien que ce soit leur première fois dans l’hexagone aujourd’hui. Ils sont organisés sous forme de trio et la particularité qui me saute aux yeux est que chacun dispose d’un micro de chant, même le batteur (qui à propos, se présente maquillé). On a donc pour notre plus grand plaisir une large palette d’éructations (notamment du bassiste qui varie du grave à l’aigu) pour compléter l’assaut des instruments. Leur registre évolue dans un Black/Death avec des influences Crust que je pense responsables de l’agitation du public… et de la chaleur. Ils dégagent également un
feeling Thrash et leurs compos sont rythmées de sacrées accélérations. On apprécie tant l’éclectisme des influences que l’intensité et la brutalité qui émanent de leur
show ! Un bon boulot est fait aussi du côté de l’éclairage grâce au violet sombre qui apporte sa touche de mystère. Le
set de 50 minutes touche à sa fin avec un avant-dernier brûlot qui se termine de façon inhabituelle par un solo de basse et – si j’ai bien compris – aborde le sujet de l’héroïne. Selon la
setlist, ce serait « White Queen », un morceau qui ne figure ni sur la démo ni sur l’album. J’en déduis donc qu’on pourra en découvrir une version studio sur leur 2ème LP (en phase de finalisation pour une publication cette année), toujours chez Bleeding Heart Nihilist Productions.
NO SUN RISES
Un nuage de fumée envahit une scène déjà inondée de lumière verte, teinte qui colorera le concert des Allemands tout le long de leur prestation, tandis qu’une voix particulièrement aiguë accompagne le lâcher de décibels pour signifier l’ouverture du spectacle. Le quintet nous invite pour trois quarts d’heure d’un Post-Black atmosphérique et mélodique à l’ambiance quasi-théâtrale : mouvements amples du chanteur, discrètes bougies dans le fond et crânes déposés devant les amplis. Pour leur première apparition en France, les membres de la compagnie commencent par jouer d’anciens titres, dont plusieurs de « Harmisod » (à la couverture m’évoquant à la fois
GRIMA et
UADA), leur troisième album sorti chez Alerta Antifascista Records. Le côté mélodique de leurs compositions est renforcé par des claviers (enregistrés) qui se font nettement entendre et rappellent une frange du Black Metal des années ’90. La fin du premier acte arrive et un mini-entracte permet à une artiste de rejoindre, pieds nus, la troupe sous les applaudissements. Il s’agit de Svantje, la chanteuse arrivée dans les rangs cette année. Son chant complète celui du vocaliste Florre pour les nouvelles chansons qui composent l’acte deux du
set. Svantje se fait tout d’abord entendre via un timbre Black Metal avant de nous surprendre par une voix claire parfaitement maîtrisée posée sur un long passage, ce qui lui vaut une nouvelle ovation de l’audience. Le mouvement de balancier des épaules des spectateurs montre que le désormais sextet sait s’y prendre avec le public et il nous achève par une dernière pièce comportant un plan lourd, à nouveau accompagné de chant clair qui ne manque pas de faire mouche. J’ai appris que
NO SUN RISES avait bien avancé dans l’écriture de leur prochain album, ce que je viens d’entendre donne assurément envie de le découvrir !
En conclusion, une très bonne soirée dans une salle sympa où j’espère pouvoir retourner pour un prochain événement Banlieue Rouge. Et en plus de la programmation musicale, j’aimerais attribuer une mention spéciale aux boissons et au cake proposés à un prix dérisoire : un à-côté appréciable contribuant également à la bonne ambiance générale.
Par Jean-Clint
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Par Sosthène
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Par Deathrash.
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Par Sakrifiss
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