On vous avait présenté Headache Booking à l’occasion de la Frozen Night #16, qui marquait alors sa première édition à Paris. L’association est partie sur un bon rythme et enchaîne les événements Black Metal et Screamo. Pour l’heure, c’est du Metal noir sous différentes formes qui nous attend pour une nouvelle session au Klub.
CRYPT ENIGMA
Derrière ce nom énigmatique se cache le récent projet (novembre 2024) d’Evanouy, membre du groupe parisien de Post-Punk Screamo
TRISTE AMBIANCE. Elle monte sur scène simplement accompagnée d’un guitariste, avant qu’un enregistrement ne fasse retentir le grondement d’un orage, l’ambiance inquiétante d’un orgue ainsi que d’autres sonorités posant son univers obscur. Car en effet, le duo enchaîne dans le sombre style du Black Metal, avec pour volonté d’évoquer une atmosphère médiévale vampirique. Les
tremolo picking de la 6 cordes sont donc au rendez-vous, et accompagnés de cris aigus de la demoiselle. Cependant, le guitariste alterne avec des riffs plus Punk, je comprends alors l’appellation « Black Metal / Punk » utilisée dans la présentation de l’événement. Et pourquoi pas du Punkened Black Metal pour changer ? ;-) Les vocaux sont variés avec un
shriek réussi, des passages déclamés qui passent en
live et un chant clair qui mériterait d’être plus compréhensible. La surprise est que tout s’arrête après deux titres. Evanouy explique qu’elle n’a que deux compositions à ce jour (qui devraient sortir en double
single cet été) mais que Caroline & Florian de Headache Booking ont accroché et ont bien voulu lui donner sa chance pour ce court
set qui est le premier concert de
CRYPT ENIGMA. C’est marrant, on est tous bloqué et personne ne bouge. On a bien entendu l’explication mais on n’est pas prêt à déconnecter après seulement 10 minutes de son. De mon côté, je me dis qu’elle va rejouer ses deux chansons, lol. Elle est obligée de revenir au micro et de dire « C’est tout », puis d’en profiter pour expliquer qu’elle défend les causes non-binaire et animale. Affaire à suivre.
ÆTHĚRĬA CONSCĬENTĬA
Je me réjouis de les revoir car c’est une formation originale que j’apprécie, qui avait dû annuler son passage à la
Frozen Night parisienne et qui plus est, qui nous fait le plaisir de venir accompagnée cette fois du saxophoniste Guru Pope. C’est un réel plus par rapport au
set de février pour la date au Glazart du
tour Disgrâce Astrale), tout comme il semble que ce soit le jour et la nuit quand il est présent aux répétitions (si j’étais gourmand, je demanderais aussi les deux chanteuses en plus). Bon, le défi c’est que le quintette est maintenant un sextette pour l’occasion, ce qui fait beaucoup de monde pour tenir sur les courtes planches du Klub. Surtout que le chanteur Paul nous avait montré la dernière fois toute son énergie en parcourant à grande vitesse la scène dans toute sa largeur. Ce n’est bien sûr pas possible ce soir, cependant il reste très présent en se surélevant pour s’accrocher à la voûte de la cave et il avance son corps vers le public, en prenant soin de fixer son regard successivement vers les différentes parties de l’audience. Et quand il ne chante pas, il reste actif pour contribuer aux percussions via ses pads. Paul est soutenu aux vocaux par un guitariste et quand les deux s’y mettent conjointement, cela rend le même effet dévastateur dont je parlais dans le
live report de févier. Quant au second guitariste, P.A. Cantat, c’est probablement une des dernières fois qu’on le verra jouer pour
ÆTHĚRĬA CONSCĬENTĬA, son départ du groupe ayant été récemment annoncé pour cet été.
Le « kobaïan Black Metal » (en référence à l’univers créé par les anciens de
MAGMA), comme j’entends les mecs derrière moi qualifier ainsi le son des Nantais, rencontre à nouveau le succès et ils sont bien applaudis. Je crois que la fusion parties Prog et moments furieux a encore impressionné, quel groupe talentueux !
ABDUCTION
Nos lecteurs assidus connaissent assurément
ABDUCTION car la bande apparaissait dans notre top 2018 à la rubrique « Découvertes de l’année » avec leur 2ème album
« À L’heure du Crépuscule ». Jean-Clint, qui a mis 8,5/10 aux trois disques qu’il a chroniqués des Franciliens, en avait d’ailleurs profité pour les
interviewer. Ce qui est peut-être moins connu est que les gars ne font pas de concert, du moins jusqu’au mois d’avril où ils ont donné une première représentation à Provins. Et ce soir n’est que leur deuxième
live et donc premier à Paris, ce qui attire du monde et qui fait que je peine à trouver une bonne place. J’ai quand même le temps de voir le groupe dévoiler son
backdrop (fond de scène) et d’apercevoir un style vestimentaire d’inspiration historique de certains de ses membres, surtout pour le chanteur (qu’il renforce d’une gestuelle théâtrale). La musique commence et je trouve le son étouffé, ça me rappelle celui des demos cassettes que je recevais dans les années 90. Et rien à faire, je ne m’y habituerai pas, je ne sais pas si c’est volontaire, mais il y a un sacré contraste par rapport aux combos précédents. Cela n’a en tout cas pas l’air de gêner les fans qui se régalent de la
setlist faisant la part belle à
« Toutes blessent, la dernière tue », le 4ème long-format de nos ménestrels, sorti sous la bannière Frozen Records fin 2023. Le côté nostalgique marche, qu’il fasse référence au Moyen Âge (avec notamment un commentaire sur Jeanne d’Arc) comme à une période moins ancienne, en insérant des extraits de films français des années 1930-1940, par exemple « Hôtel du Nord » (de Marcel Carné, 1938). Le public suit les demandes d’accompagner le chanteur de « hey, hey, hey » comme de frapper des mains en rythme afin de souligner le côté épique des compositions du quintette. Les passages mélodiques récurrents dans le Black Metal de la bande semblent appréciés, ainsi que le chant en français qui nous accompagne jusqu’à la fin de la petite heure de
show se concluant par une reprise d’« Allan » de Mylène Farmer. Les applaudissements sont nombreux et un rappel est clairement attendu mais le
timing du Klub ne doit pas le permettre, donc ce sera pour une prochaine fois.
Photo de Nicolas Mandard
Gros succès pour cette date alors que le sold-out n’était pas gagné d’avance avec la « concurrence » de l’Infernal Bloodshed Over Europe, la tournée de CRYPTOPSY et de DECAPITATED qui faisait escale à la Machine du Moulin Rouge (où Sosthène s’est fait bousculer ;-)). Cela confirme s’il le fallait la vitalité de la scène Black Metal parisienne et laisse augurer de réjouissants prochains plateaux. Je pense notamment aux affiches à venir proposées par Noir Hexagone, à découvrir sur leur page Facebook.
2 COMMENTAIRE(S)
06/06/2025 09:24
Pas mieux... outre le concept musical bidon franchement c'est très amateur et limité, sans être méchant il y a encore du boulot derrière pour tenir la route
05/06/2025 13:36