Quand la tournée européenne « Canonisation of the Foul Spirit » d’HELL MILITIA croise à Paris la « Desekration Campaign » d’HEXEKRATION RITES et de MALHKEBRE, cela donne un événement unique qui ne risque pas de rafraîchir les 33 °C de ce vendredi... Allez, je me jette consciemment dans les flammes de l’enfer !
HEXEKRATION RITES
Après une démo et deux EP, les ritualistes nous ont offert leur tout premier album fin avril. Il est intitulé
« Misanthropic Path of Carnal Deliverance » et n’a pas laissé notre rédaction indifférente. Ainsi AxGxB relevait dans sa chronique des « riffs sombres et sinistres » dans la continuité de
« Gathering the Disciples », dont les pistes avaient été enregistrées en même temps. J’avoue que je n’ai encore jamais vu ce que cela donnait sur scène et que la lecture du
live report de Sosthène suite à leur passage au Klub l’année dernière avec
MISGIVINGS et
DIOCLETIAN pour l’
« European Assault 2024 » renforce mon envie de voir les Parisiens sur les planches. Je suis un peu en avance et c’est heureux car le show débute exactement à l’heure, je vais pouvoir pleinement profiter de ce Black/Death « chaotique et clouté » pour citer mon collègue
live reporter. Alors, le ton est clairement donné avant même que la musique ne commence : le
corpse paint, les ceintures cartouchières, les brassards cloutés et le t-shirt
JUDAS ISCARIOT porté par le bassiste dégagent en effet déjà une aura maléfique. Ça continue avec l’« Ouverture » dont les percussions dès la première seconde me filent des frissons en me donnant l’impression que je vais entendre
« Silvester Anfang ». Le trio emmené par son guitariste-chanteur (dont la voix résonne à travers un gros effet dans le micro) enchaîne les titres qu’il prend le soin d’annoncer, principalement de leur récente sortie, et les premiers rangs
headbanguent tout en levant le poing en signe d’approbation. C’est la seule communication avec le public car le gang arrive, joue en défonçant tout et repart. Point. On peut se permettre quand on a leur niveau donc bien joué. Et cette fois, ils ont en plus disposé d’un bon son, contrairement à leur concert de la rue de St-Denis en 2024.
MALHKEBRE
Combo peu connu dans nos colonnes, notre chroniqueur Voay avait cependant retranscrit ses impressions de la participation des Toulousains à l’édition 2011 du festival
Une nuit en enfer. Il décrivait une ambiance messe noire faite de bougies, d’une vierge dérobée et de fumée puante. Même si la finalité sataniste reste la même, la mise en scène qui nous attend 14 ans plus tard est sensiblement différente. Les bougies sont remplacées par un porte-voix que le chanteur utilise depuis le fond de la salle pour lancer son appel à la résistance ; inhabituel comme début de concert ! Il est vêtu d’une longue veste en cuir sombre, son visage est recouvert de maquillage noir et sa main gauche tient une cravache (attention à la punition !). Une fois sur scène, il utilise son micro davantage pour interpeller l’audience à travers un discours mobilisateur que pour réellement chanter. Et lorsqu’il vocifère, on retrouve toujours un côté théâtral avec en prime la volonté de venir au plus près de ses ouailles en descendant plusieurs fois dans la fosse du Backstage et en nous fixant de son regard perçant. Tout cela sur fond de Black Metal mid-tempo (qui n’oublie pas d’accélérer quand nécessaire) avec une petite originalité quand le bassiste délaisse son instrument pour frapper sur un fût installé sur la droite de l’estrade. L’auditoire conquis est sous le charme et se met à
pogoter sous la répétition des paroles « We fight ». Puis un dernier titre est annoncé en hommage aux anciens qui se sont battus pour la cause afin de défendre les valeurs chères au quatuor. A.M.S.G.
HELL MILITIA
En 2022, dans sa chronique de
« Hollow Void », le dernier album en date de nos miliciens, Sakrifiss nous mettait à jour sur le
line-up de ce
all-star band en nous informant notamment que le chant était assuré par le Néerlandais RSDX. Ce
live report est l’occasion d’un nouvel
update puisque je reconnais Spir Ignis / SI de
THAGIRION /
DECLINE OF THE I derrière le micro et je lis sur Metal Archives que J. de
THE ORDER OF APOLLYON tient désormais les baguettes, les deux ayant rejoint la formation de Necro Black Metal (ou Black Metal Infernal selon la chronique précitée) en 2023. Mais quelle que soit sa composition, l’entité jouit d’un certain prestige, et la densité du public qui augmente juste avant cette troisième partie le confirme (la visite du Klub d’
ANAL VOMIT mardi ne semble pas empêcher les fans parisiens de ressortir quelques jours après pour assister à la prestation d’
HELL MILITIA). Le quintette partageait dans l’
interview qu’il nous avait accordée il y a quelques années vouloir retranscrire en
live un côté direct et énergique, et c’est franchement ressenti. En effet, la batterie est écrasante, les riffs tranchants, les accélérations irrésistibles et cela est très efficace quand ils s’y mettent à trois pour chanter, que ce soit en simultané ou en alternance. Spir Ignis profite que la sauce prenne pour demander de « foutre le bordel » et il n’a pas besoin de se répéter pour qu’un
pogo prenne forme. J’apprécie ce son unique, c’est entraînant jusqu’à la fin où l’on est à nouveau encouragé à « continuer la violence », ce qui relance le chaos dans la fosse. Puis les artistes sont applaudis, un rappel est tenté mais je pense que la salle doit être libérée donc il faudra patienter jusqu’à la prochaine fois.
Je suis rentré dans la salle en sachant que je risquais les pires tourments, et le violent orage que j’essuie en rentrant chez moi me laisse penser que le Backstage n’a pas pu contenir toute la bestialité que les protagonistes de la soirée ont laissée s’échapper ; je m’en souviendrai !
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18/06/2025 09:38
17/06/2025 08:09