Fis(ch)er - Instable

Pourquoi ? Mais pourquoi une apostrophe en début de nom ? C’est totalement banni par la grammaire française ! Et puis pourquoi ces parenthèses en plein milieu du nom ? Serait-ce une sorte de code ? Un nouveau mot que l’on découvrirait en ôtant les lettres en trop ? Ben non, « fiser » ça veut rien dire… C’est sur ces questions, somme toute existentielles, que débuta mon approche de ‘fis(ch)er (très chiant à taper en tout cas !). C’est peut-être con mais après tout le nom d’un groupe c’est important aussi dam ! ‘fis(ch)er est un groupe qui nous vient du sud, d’Aix en Provence plus exactement, formé en 1999. En 2002 sortait un premier 6 titres leur permettant de se faire déjà un petit nom (oui, même moi j’en avais entendu parler !) et également de rejoindre plus tard le collectif Coriace (Tripod, Eths, Babylon Pression…). « Instable » est donc ce fameux premier album, étape obligatoire, difficile, tremplin vers le succès ou alors gros gadin en beauté.

Pour donner une idée assez globale de la musique pratiquée par nos 4 aixois disons qu’il s’agit d’un mélange de métal, de rock, d’émo, de hardcore, de néo (rien que ça)…sans que le tout soit un enchaînement de parties distinctes de ces différents styles mais plutôt une synthèse intégrant en plus ou moins grande proportion chacun de ces différents éléments avec un rendu assez proche de ce qu’on appelait encore il y a quelques temps le « frenchcore ». La tendance générale allant à des riffs plutôt néo-rock (« La rage au ventre », « Instable »), voire franchement néo comme ce que peuvent faire Tripod ou Eths (« Chronos ») avec des refrains souvent chantés, proche de l’émo (« Instable », « Les liens du temps »). Mais le groupe sait également donner dans le plus pêchu un peu punkisant (« Silence et fuis ») voire même un peu métal-hardcore (« 211 », « Vixen » où l’on a même droit à un rythme de batterie limite thrash !) pour le côté le plus violent de l’album. Le chant de Myck se fait la plupart du temps très écorché et crié, plutôt convaincant je trouve, et laissant souvent place à un refrain en chant clair d’assez bonne facture, même si certains le trouveront sans doute un peu mielleux.

Soyons clair, on ne trouvera ici rien de franchement nouveau, le groupe restant dans la lignée de groupes tels que Tripod, Wunjo et consors. Reste que les titres sont globalement bien entraînants pour peu que l’on ne soit pas borné au death metal, il va de soi. Concernant la production je ne m’étendrai pas tant elle reste conforme à ce que l’on a l’habitude d’entendre chez les groupes sus-cités, à savoir très moderne et donnant la part belle aux guitares bien lourdes et à une batterie bien pêchue.

Finalement, après de nombreuses écoutes, et malgré tout, je n’arrive pas à me dire que ce n’est qu’un cd de plus d’un groupe de plus (certains penseront que je suis trop gentil et ils n’auront peut-être pas tort)…certes rien ici n’est vraiment innovant ou ne pousse à crier au génie mais il reste le côté très frais et agréable à écouter. Et puis les mélodies (même si certains y sont allergiques) malgré un certain « gnan-gnan-isme » sont plutôt jolies, il faut le reconnaître.

A réserver donc aux fans de rock teinté de métal ou de métal teinté de rock, c’est comme vous préférez.

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