Ten Masked Men - Revenge Of The Ten Masked Men

Comment ça, pas de « Ten Masked Men » chroniqué sur Thrashocore ?! Pour un webzine qui se revendique brutal et déconneur, ça fait tâche. Mais voilà à la rescousse votre humble serviteur, qui sort de sa léthargie habituelle pour écrire une petite bafouille sur ce combo Britannique, que tu connais forcément. Sisi. Comment ? Souviens toi de cette grosse soirée chez Kevin, ton pote métalleux, qui avait eu le malheur d’inviter des « non métalleux » (berk). Le dernier Hate Eternal tourne tranquillement en fond sonore, Jocelyn headbangue sur le canapé, un début de pogo se crée naturellement au milieu du salon, t’es ambiancé quoi. Et là, Jessica, la meuf que t’aimerais bien te serrer mais qui semble avoir du mal avec les chevelus, vient te voir gentiment et te demande si tu veux pas mettre quelque chose de « plus calme ». OK JESSICA, C’EST BIEN PARCE QUE C’EST TOI, tu dis TRES FORT dans son oreille gauche, parce que c’est vrai que Rutan il fait quand même du boucan. CA TE DIT UN PETIT BRITNEY SPEARS, JESSICA ? Elle acquiesce en prenant ses distances, t’aurais peut être du racheter du dentifrice le WE dernier. OK JE TE MET « BABY ONE MORE TIME » ALORS. Un sourire illumine la jolie frimousse de Jessica qui se dit qu’enfin, tu es devenu raisonnable. Mais non, t’es un sacré déconneur jusqu’au bout, et de toute façon la petite sœur de Kevin a bouclé à double tour sa chambre, pas moyen d’aller choper ses Mp3 ou un vieux CD. Alors tu fais ta petite recherche sur Youtube, et là tu tombes sur ce groupe, taggé « Death Metal", qui reprend du Britney Spears. Ni une ni deux, tu balances, et BAM nouveau pogo avec Kevin et Joce', qui propulse malencontreusement Jessica la tête la première dans la sangria, dommage (collatéral). Mais au moins tu t’ECLATES !

TEN MASKED MEN, ce n’est rien d’autre que l’histoire de deux frangins, Dave et Mark, qui trouvaient que le Death Metal était le style le mieux adapté à reprendre de façon décalée tous ces hits de rap, dance, pop, et consorts, que les radios nous ont imprimés dans le crâne au fil des années. « Revenge of the Masked Men » est le 6e album du duo, et cette chronique pourrait s’appliquer à chacun des précédents albums, le duo n’ayant jamais changé sa recette : un respect scrupuleux des morceaux repris, si ce n’était un tempo souvent accéléré (animé par une BAR, et notons une absence de blasts), un chant growlé de façon aussi classique que savoureuse, et bien entendu une belle dose de guitares saturées en lieu et place des lignes de synthés ou autres merdouilles dont les titres originaux pouvaient souffrir. Les frérots ayant baigné dans la culture musicale de la perfide Albion, tous les titres repris n’ont pas forcément traversés la Manche, mais sur chaque album on retrouvera une petite pépite ou deux qui fait sourire quand on connaît l’original. Ce nouvel album ne démérite pas, avec une jouissive cover de « Freed from Desire » (impossible de ne pas fredonner les « NANANA », impossible !!!), l’hymne au mariage gay « Y.M.C.A. » plutôt sage dans son exécution, ou l’audacieuse reprise de Tina Turner et son « Goldeneye » James-Bondien. Petite déception quand j’ai compris que « Rhythm of the Night » n’était pas une reprise du tube dance de Corona, la Brésilienne toute mimi en mini jupe qui a fait vibrer mon adolescence, mais une cover d’un groupe de funk nommé DeBarge. Et si vous allez taper dans leurs précédents albums, vous trouverez du Madonna, du Coolio (« Gangsta Paradise »), du M. Jackson (terrible cover de « Beat It !! »), du Oasis (« Wonderwall ») et bien d’autres…

Le délire est donc juste excellent, l’exécution est propre, mais il est certain qu’une fois passé l’excitation de la première écoute, on ne peut pas s’enfiler trop régulièrement ce genre d’album au risque d’en être vite écœuré. Le groupe ne fait de toute façon pas cette démarche pour autre chose que le fun, et pensait arrêter au 5e album, mais leur communauté de fans a été suffisamment persuasive pour qu’ils accouchent d’un petit frère. Et la quasi-totalité des morceaux sont écoutables gratuitement sur leur page Bandcamp, ou vendus à un prix très symbolique. N’hésitez donc pas à pourrir vous aussi vos prochaines soirées avec une reprise Death Metal de Britney Spears ou de Lady Gaga, ceux qui écoutent ce genre d’artistes n’auront que ce qu'ils méritent!!

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