chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Tamerlan - Luciferian

Chronique

Tamerlan Luciferian
Rares sont les albums d'aujourd'hui dont on apprécie les imperfections. "Ain", troisième album de Tamerlan et celui qui m'a fait découvrir ce projet, en fait partie. Il puisait sa force de ses maladresses, de son authenticité, de sa singularité, laissant les guitares acoustiques et les vocaux sublimer des mélodies atypiques et mystiques. Quelques années après, il s'en dégage toujours autant de choses, un album qui vieillit bien et dont la puissance de son âme ne faiblit pas. Sorti 2 ans plus tard dans un relatif anonymat, son successeur risque de vous surprendre. Timur Iskandarov bouleverse une fois de plus les certitudes et se lance avec "Luciferian" dans un pari osé. Quitte ou double.

L'ami Timur ne vous prendra pas en traître, ça n'est pas le genre de l'homme. Dès l'ouverture "Patricide", on entre dans le vif du sujet à tel point que je me suis demandé si Spotify ne me faisait pas une blague en m'envoyant ce titre baigné d'influences gothiques et darkwave aux faux airs de vieux Moonspell. Oubliez le folk éthéré, les mélodies lumineuses et les paysages chatoyants de "Ain", "Luciferian" n'a pas été composé avec les mêmes intentions. Tamerlan n'est plus un voyage, il est une présence inquiétante, une ombre qui plane au dessus de votre tête, une entité démoniaque et polymorphe. Chaque pièce que compte ce nouvel album arbore un visage différent dont la seule chose qui la lie aux autres est son atmosphère froide et pesante. Sorte de gros patchwork au premier abord, l'album se découvre une vraie unité au fil des écoutes de part la ténacité de son ambiance qui vous prend aux tripes, paradoxalement peu violente et pourtant terriblement malsaine.

A l'instar de ses précédentes productions, les compositions de Timur partent des guitare et luth qui demeurent la colonne vertébrale de sa musique. En plus d'être ce guide à travers chaque morceau, les cordes sont le seul réel vecteur d'émotions. Viennent ensuite se greffer claviers, violons et percussions pour donner du relief à l'ensemble. Le chant est finalement à prendre comme un élément annexe qui s'adapte au contexte, souvent murmuré, grave et clair par endroits ("Patricide", "Faces in the Fog"), parfois même hurlé ("The Beholder") rappelant le black atmosphérique de Summoning. Car "Luciferian" s'autorise quelques incursions de guitares saturées pour renforcer la rugosité de certains passages. Et puisqu'il est question de références, autant j'avais trouvé "Ain" assez personnel, autant ce nouvel album m'a paru plus influencé par ses pairs. Si j'évoquais Moonspell au début et Summoning à l'instant plus pour la ressemblance que les influences, c'est surtout Of the Wand & The Moon qui m'est venu à l'esprit (période "Lucifer" justement) dont "Until Dreams Are All That's Left" et "Lucifer's Son" sonnent comme un hommage, Rome également sur un "Faces in the Fog" aux mélodies et au chant très inspirés par le Luxembourgeois, mais aussi Empyrium dans ses premières années de temps à autre.

En ce qui me concerne, ce n'est pas vraiment ces considérations qui m'ont moins séduit, simplement la direction artistique qu'a pris le projet. J'avoue regretter la mise à l'écart du chant féminin qu'on ne retrouve que très rarement ("Come and See" en fond), l'abandon des sonorités moyen-orientales, et plus globalement le choix de troquer le minimalisme d'antan pour un style plus chargé. La beauté des mélodies se perd un peu dans la richesse de l'instrumentation, surtout quand celle-ci propose un son approximatif, venant parfois gâcher le plaisir d'écoute : c'est notamment le cas des guitares électriques sur la fin de "The Beholder" ou encore tout au long d'un "Lucifer's Son" dont le magnifique final au violon est ruiné par une saturation des plus irritantes.

Tamerlan a perdu de son identité dans l'exploration de son style et, pour moi, laissé de côté une partie de ce qui faisait son charme. On retiendra surtout quelques pièces de toute beauté, principalement les moins alambiquées, "Until Dreams Are All That's Left" en tête. Toutefois, Timur n'a pas oublié d'accorder à son nouvel enfant une âme et aussi repoussant soit-il, "Luciferian" possède une sincérité et une profondeur qui vous ramènent à lui, à croire qu'il a été susurré par le démon. C'est déjà ça.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Tamerlan
Folk/Darkwave/Ambient/Black metal
2016 - Casus Belli Musica
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs :   -
Webzines : (1)  7.5/10

plus d'infos sur
Tamerlan
Tamerlan
Folk/Darkwave/Ambient/Black metal - 2006 - Russie
  

tracklist
01.   Patricide  (04:06)
02.   Burn In Peace  (04:14)
03.   Until Dreams Are All That's Left  (06:05)
04.   Come And See  (04:10)
05.   The Beholder  (05:44)
06.   Apotheosis  (02:50)
07.   Lucifer's Son  (05:39)
08.   Faces In The Fog  (06:30)

Durée : 40 min.

line up
parution
15 Décembre 2016

voir aussi
Tamerlan
Tamerlan
Ain

2014 - Debemur Morti Productions
  

Castle Rat
Into The Realm
Lire la chronique
Dauþuz
Uranium
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
Profane Burial
My Plateau
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Carnifex
Hell Chose Me
Lire la chronique
Vesperian Sorrow
Awaken the Greylight
Lire la chronique
Desecresy
Deserted Realms
Lire la chronique
Greybush
A Never Ending Search For J...
Lire la chronique
Korpituli
Pohjola
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Stress Angel
Punished By Nemesis
Lire la chronique
European Tour - Spring 2024
Bell Witch + Thantifaxath
Lire le live report
Kawir
Kydoimos
Lire la chronique
BELL WITCH
Lire l'interview
Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique