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Pitbulls in the Nursery + Arkan + Henker + Nailwork

Live report

Pitbulls in the Nursery + Arkan + Henker + Nailwork Le 10 Mars 2007 à Paris, France (Batofar)
C'est en ce doux samedi de Mars de l'an de grâce deux-mil-sept que j'embarque à bord du Batofar, alors que les lumières du crepuscule commencent dejà à se refleter dans les tours de la BNF toute proches. Me voilà parti pour un voyage dont je ne sais si je reviendrais indemne, dejà l'air du large se fait sentir, et l'aventure m'attend dans l'embarcation. Après quelques courtes minutes de navigation dans la calle sombre du navire, où s'est empressé une petite foule relativement jeune, et juste assez fournie. Voilà notre première escale musicale : NAILWORK.
Tout droit venu de Creil en Picardie, le combo affirme vouloir nous offrir du metal agricole en accord avec leurs origines rurales. "Sacré bande de flibustiers champêtres ! Se riraient-ils de nous ?" me dis-je, dès les premières minutes de leur prestation. En effet, point d'accordéon ni de viole de gambe dans mes esgourdes ; point de "marcher dans les champs de blés, retrouver le goût de la liberté" (copyright Marc Lavoine). Non, non, rien de tout celà, en effet nous avons ici droit à un Death Metal plombé aux 7 cordes, tout en mid-tempos pachydermique, surmontés d'une voix enrageuse à souhait (qui me rappelle pas mal celle des Finnois de Stam1na). L'ambience est sous-terraine et sombre, tout en restant très groovie, dans ses morceaux, aux structures assez progressive, la formation assène sans relâche des riffs dans lesquelles des inspirations allant de Meshuggah à Korn se font sentir. Le bassiste, aux mimiques hallucinées, semble en trance. Le chanteur, un quasi-sosie de James Hetfield (mais avec un très legère touche de Florian Dubos) semble se donner à fond et enlevera assez vite son t-shirts (sur lequel est écrit son rôle dans le groupe : chanteur). Une bonne prestation, d'assez courte, et dont le principal défaut aura été les quelques incartades de chant clair, à mon goût assez peu inspirées.

Nouvelle escale, changement de paysage, voici HENKER, et c'est la guerre ! A peines installés c'est parti, batterie ultra rapide et triggerisée à mort (qui rappelle beaucoup Trauma), riffs brutaux et chanteur totalement déchaîné, débordant d'une energie effrayante et aux hurlements dans la veine Death Metal. Un chanteur, qui d'ailleurs, de part son charisme enragé et son omniprésence sur la scène, ecclipse un peu les autres musiciens qui effectuent leur travail très sérieusement. Une musique enragée qui galvanise rapidement les passagers. A la fin du set, pourtant de courte durée, l'audience est enflammée, et je me prends à craindre pour la stabilité de l'embarcation. Mais dejà, nous changeons de cap, en repensant à cette dernière escale je me dis : "C'est donc ça, la qualité HENKER ? Très impressionant !"

Mais quelle est donc cette brise chaude, chargée d'odeurs d'épices et de sable doré qui caresse les flancs du navire. Voici notre nouvelle escale musicale, elle se nomme ARKAN Deux drapeaux noirs sur lesquels ce nom est écrit en calligraphie arabe décorent la scène. Une mélodie d'oud (luth arabe) resonne dans l'air chaud, les membres d'ARKAN? entrent en scène, tous portant, à l'exception du batteur, des chemises arabes brodées blanches. Le son contraste tout de suite avec HENKER. La batterie a un son beaucoup plus naturel, mais les guitares sont beaucoup moins précises, le tout sonne beaucoup plus organique. Le batteur offre un jeu particulier et original, qui rappelle un peu celui de Xul (Melechesh), les riffs aussi rappellent un peu Melechesh, cependant ARKAN à un son très personnel. Le chant, un chant death de base, mais s'alliant très bien avec la musique enivrante d'ARKAN est porté par un chanteur dynamique et communicatif. Le set durant une bonne heure (plus du doubles des sets de HENKER et NAILWORK) est ponctué de magnifiques solos de guitares et de mélodies très entraînantes qui seront malheureusement entravés par le son sous-mixé et un peu sale des guitares. L'audience est séduite, et malgré le long set, en redemande. Mais nous voilà dejà reparti, sur les sons de l'album Back from the Dead de Obituary.

Nous accostons maintenant à notre ultime escale, une crèche, une nursery... Et voilà PITBULLS IN THE NURSERY !!! J'avais dejà vu la troupe il y a deux celà presque 3 ans par l'intermediaire de Jack Lang (et sa fête de la musique), et avais été impressioné par le jeu du batteur, mais pas plus marqué. Entre temps le monumental Lunatic est sorti. La machine PITBULLS IN THE NURSERY est à nouveau lancée sur la rythmique groovement martiale et les riffs bizarroïdes de Lunatic Factory, le son est d'excellente qualité. Le colosse (sa tête touche quasiment le plafond) qui officie au chant est très à l'aise. Le bassiste nous fait des helicoptères très rapides. Le batteur aux longs dreadlocks repliés sur la tête est d'une precision incroyable, et les guitaristes assènent riffs et rythmiques tout aussi calibrés. Les morceaux s'enchaînent avec efficacité. Le chanteur annonce un tout nouveau morceau, et là le Batofar quitte la terre pour l'espace, les rythmiques hallucinés, la batterie hallucinante, le break dub. L'univers est incroyable, un veritables trip servi par l'excellence musicale de la formation. Le concert se poursuit, et je suis de plus en plus convaincu que PITBULLS IN THE NURSERY est un grand groupe, qui va monter, l'avenir du metal français, un groupe dont on va beaucoup entendre parler bien au delà du monde du Death Technique. Le concert s'arrête malheureusement trop vite, et mes camarades passagers, tout aussi convaincus par la prestation, rappelleront longtemps la bande, mais sans succès, car le Batofar viens de regagner le Quai François Mauriac.
Je ressors, transcendé par ce magnifique voyage musical, des sombres sous-terrains de NAILWORK au galaxies intersiderales de PITBULLS IN THE NURSERY, en passant par les terres brutales de HENKER et l'orient chaleureux d'ARKAN.

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