chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

R.I.P. - Street Reaper

Chronique

R.I.P. Street Reaper
Avec une pochette comme celle-ci, ai-je besoin d'introduire cette chronique en explicitant les raisons qui m'ont poussé à écouter ce nouvel album de R.I.P. ? Nettement plus attirante que celle de leur premier longue-durée (In the Wind, qu'il va bien falloir écouter un jour) qui cochait toutes les cases du bon goût actuel – a.k.a. Adam Burke –, cette fierté à présenter bides à l'air, cheveux gras, lunettes de soleil et faciès aussi moches que cool, comme une photo de Metallica à ses débuts se dorant la pilule sur la plage, m'a fait le même effet qu'écouter une heure de metal le poing levé, me rappelant pourquoi j'aime cette musique au-dessus des autres. Pochette de l'année, ça va sans dire.

Et pour oser habiller telle photographie, il fallait « en avoir », question compositions. Heureusement, R.I.P. possède ce qu'il faut ! Prenant une base doom à l'ancienne mais la chargeant de hard rock, heavy metal et d'une exécution « pedal to the metal », la bande de Portland fait tout pour être à la hauteur de cette promesse de plaisir régressif vécu la poitrine en éventail, prêt à mettre les voiles. Rappelant le doom dans ce qu'il peut avoir de plus rock et furieux à la fois, les débuts de Trouble et Pentagram en tête, les Ricains entament dès le départ une course à « l'awesomeness » pour ne jamais lâcher la rampe. C'est simple, impossible de citer les morceaux de bravoure de Street Reaper sans se décider à écrire l'ensemble de la tracklist, tant chaque instant est marqué par l'envie d'en découdre et d'épater ! Une aura metal qui irradie chaque riff de ces quarante-cinq minutes, faisant de cet album un frère parfait au bellâtre Inside the Skull de Beastmaker, paru plus tôt cette année.

Mais point de cimetière délicieux, de charme suranné, de belles mélodies enjôleuses chez R.I.P. (encore qu'il n'est pas le dernier sur ce terrain, cf. « The Cross »). Uniquement l'envie de casser des bouches, de rappeler que le doom est à la base le cousin dépravé du hardcore, « Saint Vitus / Black Flag, même combat ! », la démonstration de ses plus beaux muscles de neurasthénique aux passants en guise de projet. Et ce n'est pas ce chant incroyable, caquetant de colère partout, tout le temps, qui va faire baisser le taux de testostérone ! Pouvant de loin rappeler le Ozzy canonique avec ses intonations de chèvre tourmentée, il finit par s'élever au niveau de l'acidité d'un Eric Wagner pris d'une tristesse échelle Karl Simon, tant ses lignes sont effilées comme des rasoirs, clamant leur peine à coup de bélier, la vindicte lancée armée d'une moto en lieu et place d'une épée. Jusqu'à une production aussi puissante que granuleuse, à la manière d'une réactualisation de l'essence du doom avec les moyens d'aujourd'hui, Street Reaper mérite aussi bien son illustre illustration que son nom, donnant le désir pressant de faire de la rue son foyer, et traiter ceux qui s'y invitent comme des indésirables.

« Street-doom », vous dites ? Je n'y trouve rien à y ajouter, hésitant ces derniers temps entre un certain Zoloft Smile et Street Reaper quand je cherche à donner à mes balades extérieures des airs de vie vécue à la dure entre des barres d'immeubles. Pourtant, même si le besoin de hurler le bonheur que transmet ce disque est clairement plus important, il est clair que ce doom poussant tous les potards sur onze pourra paraître aussi accrocheur qu'exténuant sur la longueur. Mais comment résister à ce dernier baroud qu'est « Die in Vain », renforçant l'impression d'avoir ici un putain d'album rock comme on n'en fait plus ? Avec l'intention d'écrire à chaque fois son morceau définitif, son tube ultime, R.I.P. parvient à transcender le metal tout en lui redonnant ses lettres de noblesse de musique moche faite par et pour des gens moches, mais si beaux dans leur frime et leurs petites menaces de petites racailles que leurs fronts luisants et boutonneux ont des allures d'étincelles prêtes à s'enflammer. Tenez-vous prêts, les bourgeois. Car on arrive en ville.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

8 COMMENTAIRE(S)

lkea citer
lkea
14/11/2020 15:56
note: 7.5/10
Ajustement de la note par rapport au petit dernier, avec une baisse d'un demi point. Mais l'écoute de cet album (ce groupe) reste fortement conseillée !
lkea citer
lkea
17/12/2017 13:51
note: 7.5/10
James Hetfield est content de ton message.

gulo gulo citer
gulo gulo
17/12/2017 13:44
note: 7/10
Ikea a écrit : Moqueur ! J'aime bien Dire Straits, j'avoue.
Et la dernière image, j'ai hésité, mais je la trouve moche et metal alors...


1/ moi aussi, c'est bien pourquoi je sauve ce morceau

2/ vrai que c'est raccord avec l'histoire de photo de Metallica du début
lkea citer
lkea
17/12/2017 13:39
note: 7.5/10
Moqueur ! J'aime bien Dire Straits, j'avoue.

Et la dernière image, j'ai hésité, mais je la trouve moche et metal alors...
gulo gulo citer
gulo gulo
17/12/2017 13:36
note: 7/10
Ah non, ni orthographique, ni dermatologique : esthétique !

Je crois que la dernière qui m'enflamme, avant que ça ne commence à me taper sur les nerfs et me brouter gentiment (oui, à la fois) c'est pile "The Other Side". "Brimstone" me casse carrément les couilles, et "Die in Vain" c'est une fois sur deux ; je garde juste "The Cross", dans la deuxième moitié.
Si tu la trouves belle, d'ailleurs, j'ai deux petits groupes à te recommander : Integrity, et Dire Straits.
lkea citer
lkea
17/12/2017 13:29
note: 7.5/10
Ah, je suis clairement emballé par la suite aussi : Brimstone, The Cross, Die in Vain... Du bonheur.
Quel doute ? Orthographique ? Dermatologique ? Moqueur

Edit : Corrigé, je crois que c'est bon. Merci !
gulo gulo citer
gulo gulo
17/12/2017 13:25
note: 7/10
Par contre, j'ai un petit doute, sur ta dernière image ^^
gulo gulo citer
gulo gulo
17/12/2017 13:22
note: 7/10
Un album qui, au final, souffre du défaut qui guette tous les disques qui démarrent direct à 3000% : on en attend qu'ils continuent au même rythme tout le long. Et Street Reaper décélère un peu à partir de son mitan.

Mais alors, quelle entame de disque ! Et quel son de gratte ("notre guitariste à dégotté quelques pédales de fuzz bien acides" : tu m'étonnes, John !)...

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
R.I.P.
Street Doom Metal
2017 - RidingEasy Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (2)  7.25/10
Webzines : (5)  6.95/10

plus d'infos sur
R.I.P.
R.I.P.
Street Doom Metal - 2011 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Unmarked Grave
02.   Street Reaper
03.   Mother Road
04.   The Dark
05.   The Other Side
06.   Shadows Fools
07.   Brimstone
08.   The Cross
09.   The Casket
10.   Die in Vain

Durée : 44 minutes 41 secondes

line up
parution
13 Octobre 2017

voir aussi
R.I.P.
R.I.P.
Dead End

2020 - RidingEasy Records
  

Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
Profane Burial
My Plateau
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Carnifex
Hell Chose Me
Lire la chronique
Vesperian Sorrow
Awaken the Greylight
Lire la chronique
Desecresy
Deserted Realms
Lire la chronique
Greybush
A Never Ending Search For J...
Lire la chronique
Korpituli
Pohjola
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Stress Angel
Punished By Nemesis
Lire la chronique
European Tour - Spring 2024
Bell Witch + Thantifaxath
Lire le live report
Kawir
Kydoimos
Lire la chronique
BELL WITCH
Lire l'interview
Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique