Si la formation qui nous intéresse aujourd’hui,
DRAAKANAON, n’a une existence discographique qui ne remonte qu’à 2019 et la sortie du premier EP «
Baarbarian », l’homme qui est derrière (
Stéphane Marquet, alias
SM, alias
Dhead Shaker) a quant à lui une activité musicale qui débute en 1994 où il officiait en tant que guitariste et chanteur au sein de
MESMERIZE, un trio à géométrie variable qui est passé du
death metal à, si j’en crois les chroniques, un
rock alternatif gothique. Alors sans dire qu’il était là depuis le début, il a une très solide expérience qui, je l’espère, va transformer cette écoute en sommet d’ignominie fongique.
Pas de rock concernant
DRAAKANAON, la demande de chronique est parfaitement claire : «
One Man Raw Black Metal de l’ultra underground français ». Les thématiques textuelles sont à l’avenant, on va donc bouffer du satanisme, de l’occultisme, du sexe et de la violence (et non pas de l’amour et de la violence comme le chantait si bien Sébastien Tellier.)
Cependant, avant de s’intéresser plus particulièrement au LP «
Le Diable en personne », je ne peux déjà que faire part de mon étonnement, si ce n’est de mon effarement, quant à la productivité de
SM. Rien qu’avec le groupe dont il est ici question, on dénombre deux Singles, trois EPs, une compilation et sept LPs, celui-ci étant le cinquième. Autrement dit, en moins d’un an, j’en ai déjà deux de retard. Et je passe sur tous les autres groupes où il est crédité, la liste serait trop longue ([DISCARD], 6TCROSS, DARK WAVE TERROR, SECTMASS, etc.)
Un dernier point pour conclure cette introduction et passer aux aspects purement musicaux, la pochette de «
Le Diable en personne » est signée
Maxime Taccardi, connu, en plus de ses talents de graphiste, pour animer l’une des formations de
black metal les plus bizarres qui soient :
K.F.R.. D’ailleurs, on retrouve ce minimalisme noir et blanc dans la vidéo « Bâtard ! Je te fends comme la glace », aussi angoissante que torturée.
Question style,
DRAAKANAON fonce à l’essentiel. Le propos est cru (« Prêt à tous vous exterminer ! » ; « Le viol cosmique d’une race inutile »), en symbiose avec une musique rudimentaire qui plonge ses racines dans le début des années 90. Nul raffinement, tout est brut et sans fard, d’une froideur absolue, à la limite du déshumanisé. Clairement, la formation nous emmène de l’autre côté du miroir, dans un monde d’inversion des valeurs ne laissant aucune aspérité au beau ou à un quelconque espoir de rédemption. La moindre technique semble avoir été bannie, éjectée de cet enfer musical, l’homme se focalisant avant tout sur les ambiances et des compositions épurées jusqu’à l’os.
Alors je ne sais pas vraiment ce qu’est l’ultra underground et en quoi c’est une scène plus marginale que l’underground « traditionnel » mais si ce qui y rampe ressemble de près ou de loin à ce qu’écrit
Dhead Shaker, ça fait froid dans le dos.
2 COMMENTAIRE(S)
08/12/2022 22:45
En attendant, tu as de la nouveauté musicale, vas te faire plaisir sur mon bandcamp.
Sombres Salutations .
SM DRK
10/10/2022 15:53