Darkwell - Metat[r]on

Pour parler franchement, j'avais trouvé leur premier album "Suspiria" tout simplement à chier. C'est peut-être con mais malgré tout, cette nouvelle offrande des autrichiens m'avait toujours fait envie, je ne saurais vous dire pourquoi. Et puis les miracles existent après tout et il n'est pas étonnant de voir certaines formations se réveiller après un échec. Mais à l'écoute de ce deuxième album intitulé "Metat[r]on", je crois que c'est mort pour eux.

"Metat[r]on" ... tout un programme (chez nous on dirait plutôt "Mets ton tronc" (je vous la brade à 2 centimes celle-ci (allez 1 centime même))). Une fois l'objet entre les mains, on est immédiatement rassuré quant à la qualité du rasage sous les aisselles de la chanteuse qui d'après la pochette, est irréprochable. Toutefois, même si on a franchi un échelon comparé à la laideur de l'artwork du précédent album, je m'attendais à quelque chose d'un peu plus esthétique. Mais putain, c'est pas pour ça que je me suis découragé. Ni une, ni deux, j'envoie la galette dans le mange disque et "fait chauffer la gonzesse Marcel".

Ca faisait longtemps que je n'avais pas réécouté "Suspiria" (enfin vu que c'est une merde, y'a pas de risque pour qu'il retourne dans ma platine) mais celui-ci vous replongera instantanément dans vos souvenirs. Car Darkwell fait du mauvais metal gothique, mais observe une certaine constance dans son élaboration et son interprétation. Sur la forme déjà, le groupe n'est pas aidé : excepté un artwork qui passe (faut pas non plus exagérer), la production exécrable de platitude devrait avoir raison de votre éveil et vous plongera sans doute dans une certaine léthargie : on a du mal à sentir une quelconque âme dans leur musique, une quelconque conviction dans l'exécution des compositions et ça endort. Mais sur le plan technique, le plus gros problème demeure sans conteste, la chanteuse qui en plus de chanter faux de temps en temps ("Fate Prisoner"), possède une voix vraiment pas agréable voir irritante parfois. Et comme dans ce genre de groupe la vitrine est très importante, Darkwell y perd beaucoup en intérêt... Enfin au moins elle n'est pas trop mal.

Mais je crois que le pire concerne finalement les compositions elles-mêmes et là c'est le vide intersidéral. Le style pratiqué est vraiment indigeste, sorte de metal gothique vaguement extrême avec un clavier lorgnant parfois vers les années 80. Au bout de deux titres, on commence déjà à s'emmerder grave : c'est mou, plat, sans émotion voir un peu kitch grâce au claviériste qui participe lui aussi grandement au côté indésirable de l'album. C'est à se demander où le groupe veut en venir... Mais en ce qui concerne ce deuxième album, la première erreur du groupe est d'avoir placé les plus mauvais titres en début d'album car un ou deux comme "Hope Unborn" ou la reprise de "Don't You Forget About Me" sortent un peu du lot.

Il ne fait aucun doute que Darkwell fait parti des plus mauvaises signatures de chez Napalm Records en metal gothique. Et avec un marché aussi surchargé, ça n'est sans doute pas avec des productions de cette qualité que le groupe arrivera à sortir de la masse. Après on peut encore espérer un sursaut de génie mais plus le temps passe et moins j'y crois personnellement. Il m'est d'avis que si le troisième album ne relève pas le niveau, chaque membre devra trouver une autre activité pour satisfaire son besoin de création. Et malheureusement pour eux, si ça continue effectivement ainsi, personne ne risque de le regretter...

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