Khanate - Khanate
Chronique
Khanate Khanate
Chroniquer un album de drone doom n'est pas une chose facile. En effet, le rôle d'une bonne chronique est avant tout de décrire la musique, or cela n'est jamais vraiment suffisant pour une oeuvre de ce style, qui, bien que reposant sur des éléments concrets -et qui rendent sa description possible-, pourrait être qualifié de metal abstrait, tant les mélodies et rythmes importent peu.
Si, par exemple, on se contentait de dire de cet album qu'il est malsain, remplis de cris affreux, de guitares dissonantes, de larsens suraigus, de riffs monotones, de murmures oppressants ; qu'il est d'une lenteur parfois effrayante, avec des passages sans rythmes et sans structures claires ; on ferait ainsi une description plutôt objective de ce qu'est la musique de Khanate, mais on serait loin de dire le nécessaire :
Tous ceux qui ont déjà vécu un "bad-trip" connaissent déjà ce que je vais décrire : L'impression d'avoir la perception altérée, déréglée ; des sons semblent sortir de nulle part, quasi-imperceptibles, puis ils disparaissent, ou mutent en de nouveaux sons, au contours vagues et parfois familiers. Et il y a ce malaise, ce désir soudain de "sortir". De quoi ? on ne sait pas trop ; de son corps, sa tête, son monde, ses limites, sa cage, son apart'. On se sent etouffer et l'on veut respirer...
Respirer... cela reste assez facile lorsqu'il s'agit de musique et non d'une sensation physique puissante, et c'est malheureusement là que réside la petite faille de Khanate : Comment pourraient-ils faire pour créer chez celui qui écoute une véritable sensation qui traverse le corps et l'occupe ? Comment pourraient-ils faire pour que l'esprit de l'auditeur reste figé sur les situations psychiques reproduites musicalement sans que celui-ci ne se laisse évader vers d'autres pensées plus réjouissantes ? Impossible pour le moment de répondre à ces questions, et il semble que la musique atteint ici ses limites à nous toucher.
Néanmoins, deux conseils pour profiter pleinement de l'excellent éponyme :
1: Ecoutez-le calmement, si possible seul dans une pièce, sur une chaîne puissante et pas au casque, sans rien faire d'autre.
2: Ecoutez-le malade... ou drogué (quelques joints par exemple). Le but : accompagner la sensation mentale d'une véritable angoisse physique...
Sur ce, je vous souhaite un bon trip.
| Xolotl 23 Mars 2004 - 1934 lectures |
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7 COMMENTAIRE(S)
citer | Géantissime ce groupe! je suis complètement d'accord avec l'idée comme quoi il faut être dans un état second pour tripper dessus... D'ailleurs quand on écoute, on tombe forcément dans une sorte d'état second! (gné?) |
citer | He beh, ça me laisse stupéfait l'écoute du morceau, c'est vraiment bizare.
Je vois ce genre de musique dans une BO d'un film assez noir, ou un truc analogue à Doom (premier du nom), le jeu vidéo si sympathique.
Personellement je classerai ça plus dans "sons d'ambience" de la tête d'un malade mentale qui a envi de tout dégomer au shotgun.
Voilà voilà |
citer | lire "sur le fond" la seconde fois évidemment |
citer | J'espère que je vais pas me faire épingler pour incitation à la consommation de stupéfiants |
citer | sur la forme, tes chroniques sont tjs aussi bien écrites Xolotl...sur la forme je connais pas ce groupe, mais ça peut etre une expériene à vivre... |
citer | pingu sanguinaire 23/03/2004 | | oups, j'ai aussi oublié de précisé que ta chro était vraiment bien elle aussi, rendant parfaitement compte des sensations qui se dégagent à l'écoute de cette musique. |
citer | pingu sanguinaire 23/03/2004 | | Bien d'accord avec la chronique, un très bon disque du genre meme s'il n'est pas aisé de rentrer dedans.
Par contre je crois pas que plus d'un joint soit nécessaire pour bien apprécier, sauf si vous voulez mourir d'une attaque tellement la musique est sombre, et vous pourrez sentir à merveille tout le psychédélisme malsain de la chose. |
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7 COMMENTAIRE(S)
12/01/2006 1:01
12/06/2004
Je vois ce genre de musique dans une BO d'un film assez noir, ou un truc analogue à Doom (premier du nom), le jeu vidéo si sympathique.
Personellement je classerai ça plus dans "sons d'ambience" de la tête d'un malade mentale qui a envi de tout dégomer au shotgun.
Voilà voilà
23/03/2004
23/03/2004
23/03/2004
23/03/2004
23/03/2004
Par contre je crois pas que plus d'un joint soit nécessaire pour bien apprécier, sauf si vous voulez mourir d'une attaque tellement la musique est sombre, et vous pourrez sentir à merveille tout le psychédélisme malsain de la chose.