chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
114 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Autophagy - Bacteriophage

Chronique

Autophagy Bacteriophage
Certains groupes ont le feu aux fesses, même pas le temps de dire « ouf » que les voilà avec déjà quarante nouveaux morceaux sous les bras... À l’inverse, d’autres sont plutôt du genre à prendre tout leur temps quitte à se faire doucement mais sûrement oublier au point qu’il faille aller vérifier sur Metal Archives si la formation en question est oui ou non toujours en activité. C’est justement dans cette dernière catégorie que l’on peut trouver Autophagy, groupe originaire de Portland dont nous n’avions plus vraiment de nouvelles depuis la sortie de sa première démo (Demo) en juillet 2018.

Alors, quoi de neuf depuis tout ce temps ? Eh bien pas mal de changements à l’horizon puisque les trois quarts du line-up ont été remerciés il y a peu... Exit ainsi Andy Swarthout (chant), Kevin Miller (guitare) et Cole Barrington (batterie) tous les trois remplacés par un Adam Wheeler qui troque ici sa basse pour tenir désormais le poste de guitariste/chanteur, un certain Eric que personne sur Metal Archives ne semble avoir déjà croisé et qui pour l’occasion se charge ici de la basse et enfin Jesse Shreibman qui derrière ses fûts va en coller quelques unes de plus que chez Bell Witch où il office également au même poste... Des va-et-vient qui forcément ne rassurent pas quant à la qualité de ce premier album (ni sur la longévité de la formation) mais qui ne semblent pas avoir inquiété outre mesure le label indonésien Pulverised Records puisque c’est là qu’à récemment trouvé refuge Autophagy.

Premier point plutôt engageant, l’artwork lumineux signé Marcio Menezes aka Marcio Blasphemator (Apokalyptic Raids, Hellripper, Saccage, Sarcator, Whipstriker...) qui sans être d’une grande originalité offre malgré quelques similitudes avec le travail d’un artiste comme Adam Burke une vision quelque peu différente de ce que l’on a l’habitude de voir (et d’apprécier) chez ses confrères ayant pignons sur rue (je pense notamment à Dan Seagrave, Eliran Kantor, Paolo Girardi, Wes Benscoter, Juanjo Castellano Rosado et tant d’autres). À titre personnel, je ne sais pas si c’est cette utilisation de couleurs chaudes, ce trait légèrement abstrait ou bien les deux mais je trouve cette illustration particulièrement réussie et "rassurante"... Quoi qu’il en soit voilà une oeuvre qui ne va en aucun cas servir de cache-misère puisque Bacteriophage n’est pas une excellente surprise mais la confirmation de tout le bien que l’on pensait déjà d’Autophagy après cette première démo particulièrement convaincante. Ces mouvements de line-up aussi inquiétants soient-ils n’ont donc eu aucune espèce d’incidence sur la qualité de ce premier longue-durée par le biais duquel le groupe affirme que quoi qu’il ait pu lui arriver, il reste l’un des meilleurs rejetons de la scène américaine de ces dernières années.

Si Charlie Koryn a une fois de plus été sollicité par le groupe pour son expertise en matière de production, les Américains ont également embauché pour l’occasion Billy Anderson (Amenra, Brutal Truth, Eyehategod, Melvins, Neurosis, Sleep...) à qui l’ont doit en plus le mixage de Bacteriophage. Les deux garçons, soucieux de ne pas voir le groupe s’enfoncer trop loin dans l’hommage éhonté, ont fait ici le choix d’une production moins stéréotypée (exit les forts relents de HM-2 / Sunlight Studios) au profit d’une approche peut-être plus consensuelle mais qui cependant ne trahit en rien le propos des Américains. Conservant effectivement puissance et abrasivité tout en se montrant naturelle et parfaitement équilibrée, celle-ci s’attache à respecter une certaine tradition tout en offrant ce qu’il faut de corps et de coffre pour assurer en toutes circonstances face à une concurrence impitoyable.
Alors non, malgré ces nombreux changements de personnels, Autophagy ne s’est pas spécialement réinventé et va se contenter de reprendre les choses là où il les avait laissé quatre ans auparavant allant même jusqu’à inclure au tracklisting un titre de sa première démo ("Beneath The Moss, Between The Roots"). Aussi, passé ce "Infernal Miasma" qui sert ici de courte introduction, on va très vite retrouvé un groupe a priori pressé de se rappeler à nos bons souvenirs. Sans être d’une vélocité folle, le Death Metal des Américains est cependant marqué par une excellente dynamique que l’on doit en grande partie à tout un tas de passages menés à bride abattue lors desquelles aux blasts appuyés ("Abhorrent Abomination" à 1:56, les premiers instants de "Sacrificial Spawn", "Eviscerated Remains" à 1:18, "Return To Charnal Hall" à 1:27...) se succèdent bien souvent quelques séquences trahissantes à base de tchouka-tchouka ("Abhorrent Abomination" à 0:48, "Sacrificial Spawn" à 3:06, "Beneath The Moss, Between The Roots" à 1:26, l’entame de "Return To Charnal Hall"). À ces moments qui constituent ainsi l’essentiel de Bacteriophage viennent s’opposer d’autres instants plus en retenu lors desquels les Américains font preuve bien souvent (mais pas que puisqu’on trouve ici ou là des passages bien lourdingues) d’un sens du groove particulièrement affûté, en tout cas suffisamment pour amener à leur formule ce petit truc en plus qui fait toute la différence. De "Abhorrent Abomination" à 0:37 à "Sacrificial Spawn" à 0:38 en passant par "Beneath The Moss, Between The Roots" à 1:54 ou "Eviscerated Remains" à 1:43, il devrait vous être difficile de rester de marbre face à ces instants aussi catchy qu’irrésistibles. Naturellement, toutes ces accélérations et ce groove fiévreux ne seraient rien sans un riffing aux petits oignons. Là encore, sans jamais rien révolutionner, Autophagy prouve qu’il possède ce sens de la formulation capable de mettre tout le monde d’accord. Car si effectivement on s’entendra sur le fait qu’il n’y a strictement rien de neuf ni d’original dans ce que nous propose ici Autophagy, on ne pourra pas non plus nier le caractère hautement efficace et addictif de ces quelques compositions savamment orchestrées et interprétées.

Bref, vous l’aurez compris, Autophagy nous revient en cette fin d’année 2022 avec sous le coude un premier album bien dans l’ère du temps, mêlant des influences héritées autant de la scène suédoise que de la scène américaine du début des années 90 (Entombed et Incantation en tête) avec en sus ce groove vicieux et putride que l’on peut retrouver chez pas mal de ses contemporains (Cerebral Rot, Fetid, Phobophilic, Undeath, Vastum et j’en passe...). Pour autant, les Américains se sont débarrassés de certains oripeaux peut-être un peu trop réducteurs. Aussi, en choisissant une production moins marquée (en tout cas pour qui connait ses classiques), le groupe semble vouloir aller de l’avant. Certes, Bacteriophage n’a pas d’autres prétentions que celle de nous offrir un Death Metal exécuté dans les règles de l’art mais comme il n’y a de toute façon rien d’autre à lui reprocher que son manque d’originalité (si tant est que cela soit un défaut), on préfèrera largement célébrer ensemble la qualité de ses compositions confirmée par ce simple gout de reviens-y...

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

1 COMMENTAIRE(S)

Jean-Clint citer
Jean-Clint
03/10/2022 15:24
note: 8/10
Excellent album en effet, qui ne réinvente rien mais confirme les bonnes choses entendues sur la démo. Du bon Death ricain sans surprises mais ultra-efficace ! Sourire

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Autophagy
Death Metal
2022 - Pulverised Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (1)  8/10
Webzines : (1)  6.43/10

plus d'infos sur
Autophagy
Autophagy
Death Metal - 2018 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Infernal Miasma  (00:44)
02.   Abhorrent Abomination  (04:10)
03.   Sacrificial Spawn  (03:53)
04.   Beneath The Moss, Between The Roots  (03:14)
05.   Bacteriophage  (04:16)
06.   Eviscerated Remains  (04:58)
07.   Return To Charnal Hall  (03:31)
08.   Becoming  (04:42)
09.   Dawn of the Endless Plague  (04:13)

Durée : 33:41

line up
parution
30 Septembre 2022

voir aussi
Autophagy
Autophagy
Demo (Démo)

2018 - Headsplit Records
  

Essayez aussi
Torture Rack
Torture Rack
Primeval Onslaught

2023 - 20 Buck Spin Records
  
Contagion
Contagion
Contagion (Compil.)

2009 - Brute! Productions
  
Nervecell
Nervecell
Psychogenocide

2011 - Lifeforce Records
  
Dismember
Dismember
Like An Ever Flowing Stream

1991 - Nuclear Blast Records
  
Cruciamentum
Cruciamentum
Convocation Of Crawling Chaos (Démo)

2009 - Autoproduction
  

Caustic Wound
Grinding Mechanism Of Torment
Lire la chronique
Insineratehymn
Irreverence of the Divine
Lire la chronique
Versatile
Les Litanies Du Vide
Lire la chronique
Grima
Nightside
Lire la chronique
Vulvectomy
Aberrant Vaginal Gestation
Lire la chronique
CKRAFT
Lire l'interview
Eldamar
Astral Journeys Pt. II : Di...
Lire la chronique
Wormface
A Sound You Can Smell (Démo)
Lire la chronique
Urn
Demon Steel
Lire la chronique
Korsakov
Anosognosia
Lire la chronique
Atone Mass Festival II
ECR.LINF + Salò + Usquam + ...
Lire le live report
Cantique Lépreux
Sectes (EP)
Lire la chronique
Aortes
Carrion
Lire la chronique
Necrogilistic Anomaly
Barbwire Halo (EP)
Lire la chronique
Yfel1710 / Dominance
Zakon Nienawiści (Split-CD)
Lire la chronique
Disarmonia Mundi
The Dormant Stranger
Lire la chronique
Liturgy
93696
Lire la chronique
Aran Angmar
Ordo Diabolicum
Lire la chronique
Today Is The Day
Willpower
Lire la chronique
Big Business
Battlefields Forever
Lire la chronique
Sacrifice
Volume Six
Lire la chronique
Wurmian
Immemorial Shrine
Lire la chronique
Mortuaire
Monde Vide
Lire la chronique
Blood Red Fog
Marrasv​ä​et
Lire la chronique
European Tour 2025
Black Curse + Concrete Wind...
Lire le live report
eGorGe
Amalgams / Drill Baby Drill...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Disrupted
Stinking Death
Lire la chronique
Chestcrush
Ψυχοβγάλτης
Lire la chronique
Acid King
Beyond Vision
Lire la chronique