La Rumeur des Chaînes - La Rumeur Des Chaînes

Avez vous déjà entendu parler du "mythe du promo" (et non pas la mite du porno) ? J'explique pour les retardataires : lorsque l'on gronique sur un webzine, et que l'on reçoit des disques promotionnels, on tombe sur tout, mais vraiment tout : de l'exécrable, du mauvais, de l'ennuyeux, sur le ventre, etc ; aussi bien que l'on espère toujours secrètement tomber sur LE cd ultime, celui qui va nous faire dire "ah, v'la le job de chroniqueur rentabilisé !" (remarquez que je n'emploie pas "groniqueur" cette fois ci : dans ce cas, la rentabilité aurait été optimale). Et bien, La Rumeur des Chaînes, c'est ça.

Dès les premières secondes, votre serviteur, qui a du flair, sent d'ors et déjà qu'il n'écoute pas un vulgaire cd. Le ton est annoncé par L'Encre et La Plume : on a affaire à des pros. Votre serviteur connait son métier, et sait reconnaître des pros (ou pas). C'est donc sur une entrée digne d'Emperor que La Rumeur des Chaînes nous fait signe, avec un sourire narquois sous-entendant fortement : "Héhé, tu le voulais ton cd promotionnel pas comme les autres, hein ? Et bien maintenant, tu vas en chier pour le chroniquer !" Chose d'autant plus vraie que votre serviteur n'est pas en forme actuellement... mais c'est une autre histoire, histoire de mieux vous embrouiller, d'écrire plus pour en dire moins. Revenons à L'Encre et La Plume, voulez-vous ? L'introduction vous mettra tous sur le cul, dégageant une formidable tension dramatique et épique, à l'aide d'un clavier maîtrisé à tel point que l'on se demande si Ihsahn n'est pas venu aider nos petits français. Tout le morceau L'Encre et La Plume est composé dans un registre Black ma foi assez conventionnel, mais exécuté avec brio. A aucun moment le clavier ne sonne kitch, et ce pour notre plus grand bonheur : les claviers utilisés presque constamment, le mauvais goût parvient à être évité.

Mais, quelle ne fut pas la surprise de votre serviteur, lorsqu'arrivé au terme des 10 minutes de ce premier morceau, la seconde pièce intitulée Erythème se mit en route, dans un tout autre registre ! C'est sur une mélodie dansante, énigmatique, presque jazzy que votre serviteur tombe, et ce n'est pas qu'il se fit mal, mais presque. Quel retournement de situations mesdames et messieurs : sous votre oreille ébahit, après 10 minutes de Black métal fortement symphonique et néanmoins pas pompeux pour un sous, voilà que l'on passe en une seconde à une atmosphère très jazzy, au saxophone majestueux, et au piano assez inspiré. Puis, le tout dévie vers un Black métal, non plus symphonique, mais, si j'ose dire "jazzique" : ce que le Black symphonique emprunte à la musique Classique, le Black jazzique l'emprunte au jazz. Simple non ? Vu comme cela, assurément. Mais attendez-vous de jeter une oreille ou deux sur Erythème pour vous rendre compte de la complexité de la bête.

Quant au dernier morceau, Le Baptistère, c'est un riff épique à souhait qui emporte votre serviteur toujours souriant, bien qu'un peu décoiffé. Comprenez-le, le travail d'assimilation est dûr : il ne s'attendait pas à pareil exploit d'un si jeune groupe. Changeant constamment de rythme et d'ambiances (bien que résolument Black), votre serviteur a d'autant plus de mal que *insérer excuse bidon*. Tantôt calme, tantôt haineuse tantôt grandiloquente, la musique de La Rumeur des Chaînes est d'une variété assez impressionante pour ces 26 petites minutes que composent ce premier jet. Riffs accrocheurs, voix haineuse, batterie impressionante, claviers utilisés à merveille, bref, je ne vais m'étendre plus longtemps, mais seulement vous conseiller d'écouter cette démo, qui est en libre téléchargement sur le site du groupe ; elle vous parlera bien plus que ces pauvres mots mis à la suite les uns des autres. Mais, restons seul capitaine à bord de cette chronique, et concluons magistralement : La Rumeur des Chaînes vient de faire, en une démo et 3 titres, ce que l'on nomme entre autre un "coup de maître".

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