chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
124 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Bathsheba - Servus

Chronique

Bathsheba Servus
La patate chaude de 2017 ? Ce n'est pas l'envie qui manquait au sein de l'équipe de parler de cet album de Bathsheba et pourtant, étrangement, chacun traînait des pieds. Il faut dire que dans le genre « inattendu », Servus se pose là : pris par surprise par cet album que personne n'espérait – en tout cas pas moi, les autres projets de ses créateurs (Serpentcult ; Death Penalty) n'ayant qu’entraîné un ennui poli dans mes oreilles – au sein d'une année riche pour ce style qu'est le doom féminin, où Monarch!, Sabbath Assembly et King Woman forment un parfait trio, le désir de remettre en question son petit palmarès personnel avec l'album des Belges était souvent gêné de questionnements, doutes, quand l'intention d'en parler se faisait forte.

Car comment évoquer avec justesse ce tour de magie qu'effectue ici Bathsheba ? Avec son allure de groupe moderne jouant un doom on-ne-peut-plus commun, capitalisant sur les ambiances bien cornues de tous et toutes, occultisme, sexe, pouvoir et autres versions sataniques de ces dames arborant colliers ethniques et vêtements Desigual, le voyage en Enfer supplantant celui en Inde ou au Tibet, il semble impossible de présenter ce que réalise là la bande menée par Michelle Nocon sans tomber dans un déballage de clichés ne faisant pas honneur à ces quarante-cinq minutes. Oui, Servus est marqué par le doom, raconte des histoires de sacrifice sanglant, de soufre, stupre, luxure et cependant semble le faire comme aucun autre.

En effet, difficile de trouver des comparaisons à ce que l'on entend ici et ce, en grande partie en raison de ces grands écarts qu'aime pratiquer la formation. Inutile de rappeler qu'il y a ici un saxophone, d'appuyer les tournures foncièrement black metal que prennent certains passages, vous l'avez soit expérimenté vous-même, soit déjà lu maintes fois dans les pixels émerveillés qu'a fait couler ce disque : ils sont aussi audacieux que bien amenés, des évidences que Bathsheba semble avoir trouvées d'elle-même – désolé pour les académiciens, mais ici, le féminin l'emporte à chaque instant. Au-delà de l'étonnement qu'ils procurent, c'est cette justesse qui finit par éteindre ce sourire méprisant que l'on peut avoir à l'idée d'écouter encore un album de doom metal encore avec chanteuse encore satanique, mettant cette œuvre dans un coin privilégié de son étagère au lieu de la brouette où croupissent les Dead Witches et consorts.

Au fur et à mesure, Servus assujettit bien par sa finesse, où les gros sabots d'une production puissante habillent des compositions avançant à pas de chat, caresses et griffures dansant de concert avec un naturel confondant. Michelle Nocon et sa voix tantôt charmeuse, une grimace au coin des lèvres, tantôt déclamatrice, l'hystérie diabolique sous le drap de la beauté, n'est que la face directement visible de cet état de fait : l'ensemble des instruments donne l'impression de brûler en commun d'un même feu magnanime, doué d'un esprit malin où les soubresauts, crépitements, flammes tranquilles et enivrantes, lèchent de façon aussi méthodique que licencieuse, l'austérité du style cachant une liberté de ton telle que je n'en avais pas entendu depuis un certain The Wounded Kings.

Voilà bien la seule référence que je trouve à placer ici, tant Servus me fait imaginer un mariage d'aristocrates entre ces Belges et les regrettés Anglais. Certes, on pourra dire que cela est un peu présomptueux de mettre déjà Bathsheba au même rang qu'une formation aussi marquante, mais peu importe : ce premier essai n'a rien d'un début, son équilibre, sa maîtrise dans l'expression d'une certaine pureté dans laquelle se mirent des détours aventureux et trajets arpentés comme une reine parcourt son domaine, méritent bien que l'on s'emporte ! Quelques moments moins étincelants, où le classicisme se présente avec moins de classe, mis à part, Servus est effectivement un des grands albums de doom metal de 2017 comme pléthores vous l'ont présenté. Et honnêtement, malgré toutes les lignes que je viens d'écrire, je me sens encore incapable de vous dire pourquoi.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

4 COMMENTAIRE(S)

Kedran citer
Kedran
28/12/2017 22:41
Qu'est ce que c'est bien ça aussi ! Quelle année !
AxGxB citer
AxGxB
27/12/2017 13:38
note: 8.5/10
"liberté de ton", c'est effectivement là l'essentiel. Un disque surprenant même s'il se joue de codes connus de tous. Très belle surprise.
gulo gulo citer
gulo gulo
27/12/2017 12:46
note: 9/10
(Ben... Parce que c'est du très grand vin rouge, pardi !)
gulo gulo citer
gulo gulo
27/12/2017 12:43
note: 9/10
Pas trop tôt! Mort de Rire

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Bathsheba
Doom Metal
2017 - Svart Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (5)  8.8/10
Webzines : (13)  7.84/10

plus d'infos sur
Bathsheba
Bathsheba
Doom Metal - 2013 † 2018 - Belgique
  

tracklist
01.   Conjuration of Fire
02.   Ain Soph
03.   Manifest
04.   Demon 13
05.   The Sleepless Gods
06.   I at the End of Everything

Durée : 45 minutes 16 secondes

line up
parution
24 Février 2017

Essayez aussi
Purification
Purification
Perfect Doctrine

2020 - Autoproduction / Rafchild Records
  
Cathedral
Cathedral
The Ethereal Mirror

1993 - Earache Records / Columbia Records
  
Type O Negative
Type O Negative
Bloody Kisses

1993 - Roadrunner Records
  
Wretch
Wretch
Wretch

2016 - Bad Omen Records
  
Opium Warlords
Opium Warlords
Nembutal

2020 - Svart Records
  

Album de l'année
Blood Red Fog
Marrasv​ä​et
Lire la chronique
European Tour 2025
Black Curse + Concrete Wind...
Lire le live report
eGorGe
Amalgams / Drill Baby Drill...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Disrupted
Stinking Death
Lire la chronique
Chestcrush
Ψυχοβγάλτης
Lire la chronique
Acid King
Beyond Vision
Lire la chronique
Belnejoum
Dark Tales of Zarathustra
Lire la chronique
Godflesh
A World Lit Only By Fire
Lire la chronique
S.O.D.
Live at Budokan (Live)
Lire la chronique
Revenge
Violation.Strife.Abominate
Lire la chronique
Interemo
The Return Of The Creep (EP)
Lire la chronique
Uninhibited
Scourge (EP)
Lire la chronique
Allocer
Worship (EP)
Lire la chronique
Slowhole
Slowhole
Lire la chronique
Teitanblood
From The Visceral Abyss
Lire la chronique
Frightful
What Lies Ahead
Lire la chronique
Nortt
Dødssang
Lire la chronique
Ialdabaoth
G.O.A.T. / S.C.A.P.E. (Comp...
Lire la chronique
Doomsday
Doomsday (EP)
Lire la chronique
Aeterna Tenebrae
Anima Mortalis Ars Perpetua
Lire la chronique
Nero Kane
Tales of Faith and Lunacy
Lire la chronique
Gore Force 5
Tails from the Deep (EP)
Lire la chronique
Moosegut
In Nature's Embrace
Lire la chronique
Gore Beyond Necropsy
Noise-a-Go Go!!!
Lire la chronique
Godflesh
Decline & Fall (EP)
Lire la chronique
Dissolution Tour 2025
Lunar Tombfields + Mourning...
Lire le live report
Hirax
Faster Than Death
Lire la chronique
Sidetracked
No Return
Lire la chronique
Prophecy
Foretold...Foreseen
Lire la chronique