Bilan 2019 / Mitch

Une envie de death technique mélodique façon « Triple Whopper »² ? A savoir 40 pistes de guitares simultanées (flamenco inclus) couplées à des nappes de clavier, des blasts et autres. Forcément cela pourra sembler indigeste mais après plusieurs écoutes la galette passe de « outrancier » à « luxuriant », « accrocheur » et « ambiancé ». Les avis vont généralement dans les deux extrêmes mais pour ma part c’est un gros « oui ». La présence de l’extraterrestre Phil Tougas (First Fragment) sur chaque morceau n’y est évidemment pas étrangère (qui malheureusement ne fait plus partie de la bande).

Le duo Vortex / Lazare délivre à mon sens les plus belles lignes vocales pour un groupe de metal extrême à ce jour. Juste « waouh » et cela rien que pour la conclusion quasi a cappella « Voices ». Niveau composition ça va de l’« excellence » à du simple « bon », des passages inégaux qui m’empêchent de lui donner un beau 9/10.

La sortie swedeath (version teutonne) venue de nulle part ! Tous les ingrédients imparables du genre dans des compositions finement affûtées. Quelques longueurs et redondance certes mais la puissance de la mandale et les discrètes expérimentations (le wtf « The Gods May Weep ») en feront l’une des rares découvertes du genre pour cette année.

Les vétérans suédois oubliés (ah ils étaient encore vivants ?) reviennent 12 ans après un dernier opus pas des plus folichons. Un retour surprenant car le groupe monte en technicité et en impact (à la limite d’un The Forsaken) pour un style il est vrai en perte de vitesse (The Haunted). Dommage que la deuxième partie de la galette soit si inégale, Carnal Forge aurait pu faire de gros dégâts. J’attends la suite !

La découverte de 2016 laissait entrevoir un bel avenir pour le groupe hispanique sauf que Noctem change de direction musicale pour un black metal monolithique et ambiancé. Le résultat est bien convaincant et difficile à tenir, des riffs quelconques et une atmosphère bien fade. Le départ du guitariste fondateur Exo ne présage rien de bon pour la suite…

Le retour en grande pompe de Soilwork aura été quasi-unanime (la paire The Living Infinite / The Ride Majestic), jamais deux sans trois ? Pas cette fois malheureusement. Composé principalement par le guitariste David Andersson, le groupe délaisse son death mélodique moderne et retourne à un rock alternatif qui paraîtra bien maigre mais réanimé par les refrains du surdoué Speed (qui ne cesse de s’améliorer).

Décidément le groupe souhaite nous rendre aveugle, encore une pochette bien vilaine. Les Suédois réitèrent les mêmes erreurs, à savoir une durée trop courte et du remplissage inutile. Frustrant car en fermant les yeux c’est un vrai retour à l’époque 90’s No Fashion Records. Un nouvel album est déjà dans les cartons (fin 2020/début 2021), j’espère que la bande aura entendu les critiques.